
LE PÉCHER.
sant vaut m ieux , mais alors il faut supprimer immédiatem
ent la tête du sujet à 5 ou 6 centimètres de l ’éousson.
A cause de l’abondance de la séve à ce moment de l’année,
il est plus a v an ta g eu x de faire l ’inoision sur le sujet en x
renve rsé qu’en T droit. Il va de soi que la greffe faite au
printemps doit être surv eillée et q u ’e lle réclame le s mêmes
soins que celle d’aulomne.
Les arboriculteurs marchands ne peuvent g re ffe r leurs
arbres q u ’en pépinière, puisqu’ils sont destinés à être vendus;
m ais le propriétaire, qui a d’autres intérêts, doit, autant que
possible, semer et gre ffe r en place : le s arbres en deviennent
incomparablement plus v ig ou r eu x . C’est un avantag’e considérab
le ,m êm e sans tenir compte de l ’éoonomie du temps et de la
m a in -d ’oeuvre que demanderait la transplantation et des
accidents qu’e lle peut occasionner aux jeu n e s arbres.
Le p êcher est un arbre peu difficile sur la qualité du terrain ;
à la rig-ueur, il v ient presque partout, mais on n ’a pas de
p eine à comprendre qu’il r éussit infiniment mieux sur .les
bonnes terres que sur le s mauvaises. Celles q u ’il préfère sont
le s sols o a lca réo -siliceux , profonds, conservant en toute saison
un peu d’humidité et contenant une bonne proportion d’humus.
Dans le s terres m a ig r e s, sèches et brûlantes, il v é g è te mal
et la isse tomber la plupart de ses fruits, qui sont in su ffisamment
a limentés, et c eux qu’il garde restent petits et sont
g én éra lem en t pâteux et amers. Dans les terres fortes et
humides il pousse d’abord avec v ig u eu r , mais il donne peu
de fruils et des fruits de qualité médio c re; de plus, il y
est sujet au chancre . Il résulte de ces considérations que,
pour la plantation de pêchers en plein vent, on doit choisir
le s endroits où le sol paraît le m ieux convenir à l'arbre,
et q u ’au besoin on fait bien d’y ajouter des amendements
appropriés. Pour des pêchers à élever en espalier la question
est la même, avec cette différence que, si le terrain qui est
au pied du mur ne conv ient pas, il faul l’en lev er sur une
profondeur plus ou moins g rande, qui peut, suivant les cas,
varier de 10 à 60 c e n tim è lr e s , et le remplacer par de la
terre m e illeu r e . La plus co n v en a b le , quand on peut se la
procurer, est une bonne terre de prairie, ou encore u ne bonne
terre franche un peu calcaire. Mais ce s ch an g em en ts de terre
sont toujours coûteux. Lorsque le terrain destiné à porter
des espaliers n ’a pas besoin d’être radicalement transformé,
il n ’en faut pas moins le défoncer pour y planter le s arbres.
La bande défoncée ne peut pas avoir moins d’un mètre et
demi de la r g e , et le d éfoncement moins de 0“ .50. Plus le
défoncement sera la r g e et profond, mieux les arbres y v ien dront
et plus abondantes aussi seront les récoltes de fruits.
C’est au propriétaire à a g ir ic i suivant ses m o y ens. Beaucoup
se contentent, pour planter leurs arbres, de creuser des
trous dans le terrain, mais quelque la r g e s et profonds q u ’ils
les fassent, ces trous ne valent jam a is un défoncement complet
au fond duquel on laisse le s pierrailles.
La culture du pêcher en plein vent est n atur ellement la
plus simple. Trop souvent, dans nos provinces méridionales,
où on compte beaucoup sur le climat,, l ’arbre, u ne fois planté,
est entièrement livré à lu i-m êm e ; tout au plus, de loin en
loin, so n g e -t-o n à labourer un peu la surface du sol et à y
ajouter un peu de fumier. Avec quelques soins de plus, le
pêcher payerait beaucoup m ieux le s avances du cultivateur :
il produirait d a vantage et surtout donnerait de meilleurs fruits.
Même pour le s pêchers de v ig n e , dont on ne s ’occupe pas
du tout, on devrait choisir de meilleures variétés que celles
qui ex istent aujourd’h ui. Toutefois, l ’unique bonne méthode
pour la culture du pêcher , tant en plein v ent q u ’en espalier,
est q u ’il occupe seul le te r r a in , et qu’aucun autre arbre ou