PÉCHER AVANT-PÉCHE RODGE.
perforée; sulure ventrale parcourue par un sillon assez large ; siilure
dorsale largement déprimée, plus saillante et plus aiguë à la base.
Le Pêcher Avant-Pêche rouge est très-productif, même en plein
vent ; ses fruits, lorsqu’ils sont à point, sont excellents, très-sucrés, et
par cela même très-recherchés des mouches et des fourmis, etc. Si,
comme le disent plusieurs auteurs, ces pêches peuvent rester longtemps
sur l’arbre après qu’elles ont atteint leur complèle maturité, ce n’est,
toutefois, qu’au détriment de leur qualilé; pour les manger très-
bonnes ¡1 convient de ies cueillir un peu avant qu’elles ne soient complètement
mûres eide les laisser.re/’aire au fruitier. Celte maturité, sous
le climat de Paris, varie, suivant les années, du 20 juillet au iO août.
Peu de Pêchers ont été aussi souvent décrits, mais peu aussi l'ont
été aussi diversement. Il semble en effet y avoir e u , dès le principe,
confusion de noms et de fruits; de ià des caractères dissemlrlables
appliqués à un même nom, comme des caractères identiques assi- ■
gnés à (les noms différents. A une époipie plus rapprochée de nous,
un auteur célèbre, Poiteau lui-même, a contribué à augmenter cette
confusion en décrivant comme trois sortes distinctes la Petite Mignonne,
l'Avant-Pêche rouge et la Double de Troyes. .Alais, le premier,
il a assigné à l’une de ces variétés ( à Y Avant-Pêche rouge) un caractère
qu’aucun auteur n’avait encore indiqué : celui d’avoir les feuilles
(Kpoiiraies de glandes, forlement et même snrdenlées.
Bien que Duhamel et quelques aulres auteurs décrivent sous le nom
tVAvant-Pêche rouge un Péchera grandes fleurs, nous n’en avons pas ‘
moins cru devoir considérer comme synonymes et se rapportant à une
même sorte les noms de Petite Mignonne, Avant-Pêche rouge, Avant-
Pêche de Troyes, Pêche de Troyes, Mignonnelte de Troyes, Double de
Troyes etc., pour plusieurs raisons : la première parce que, Duliamel
n’ayant point parlé des glandes, on ne sait précisément à qnoi rapporter
le nom qu’il a donné ; la deuxième parce que dans la pratique et depuis
très-longtemps tous ces noms s’appliquent à une même variété, et
enfin parce que ce nom A Avant-Pêche rouge indique une variété très-
précoce et très-colorée, caraclères que présente en effet la variélédont
il est question ici.
« L’.Avant-Pesche de Troyes est plus grosse que VAvant-Pesche blanche; elle
est rouge comme vermillon; sou goût est relevé et musqué. L’arbre charge
beaucoup, o De la Rivière et Dumoulin, Méthode pour cultiver tes arbres à
fruits, p. 193 [1738].
« Double de Troyes ou P etite Mignonne est de moyenne grosseur, assez
ronde; e lle prend beaucoup de rouge; elle a le goût relevé, p'areil ii celui de
VAvanl-Péche de Troyes. Elle fleurit à p etites fleurs; sa maturité a lieu il la
fin de ju ille t et au commencement d’août, o Catalogue des Chartreux [1 7 .3 2 1 .
V P e tite .Mignonne on Double de royes est d’une moyenne grosseur, ronde
prenant beaucoup de rouge ; son eau est délicate ; elle fleurit à petites fleurs,
et mûrit an commencement d’août, au levant. » Nollin, Essai sur la Culture
moderne [1753].
« I l Y A BE. iücODP DE HESSE3IBLAS0E ontrc cc Pôcher et VAvant-Pêche m u g e ,
ou Avant-Pêche de Troyes. Celui-ci est un arbre plus vigoureux, également
abondant en fruits et produisant plus de bois. Ses fe u ille s , lisse s et u n ie s ,
quelquefois un peu froncées auprès de l’arête, sont longues d’environ 4 pouces,
lai’ges de 1-1 lig n e s, plus larges près du p édicule que vers l ’autre extrémité,
qui est terminée en pointe très-aiguë, dentelées sur les bords Irès-fmemcrit et
légèrement. Scs fleurs, très-petites, le distinguent bien de l ’Avant-Péche rouge.
Son fruit est u nc fo isp lu sg ro s q n eV Av ant-P êeh erou g e; d’une forme plus constante,
tantôtrond, sa longueur et son diamètre étant égaux (17 lignes), tantôt
un p eu a llo n g éd c la t ê lo à la queue; quelquefois au contraire ayant de I 7 à l 8
lignes de longueur et de 20 à 21 lignes de diamètre; il est divisé suivant sa longueur
par une gouttière peu profonde, quelquefois bordée d’une p etite lèvre. La
queue est placée dans une cavité profonde et assez large ; la tête est terminée
par un petit m amelon ou appendice pointu. La chair est ferme, fine, blanche
même auprès du noyau, où l ’on aperçoit rarement quelques veines rouges.
L’eau abondante, un peu sucrée, vineuse, de cette petite p ê ch e , lui donne une
place parmi les bonnes pêches. Le noyau est petit, ayant 9 ligne s do longueur,
7 de largeur e t 6 d ’épaisseur; il se détache difficilement de la chair. Le fruit
ili