
part des simples variétés de plantes cultivées. Les arbres q u ’on
en obtient tendent plus ou moins à reprendre le s caractères do
l ’espèce sauv a g e , autrement dit à d ég én ér er, dans le sens horticole
du mot; mais cette d ég én ér esc en ce ne se fait pas au même
d eg r é pour toutes les variétés. De là l ’utilité de choisir les n oyaux
destinés à être semés; il va de soi qu’on doit préférer ceux des
variétés le s plus méritantes.
Certains arboriculteurs ont prétendu que les pêchers à glandes
r énifo rmes, quelle que soit la qualité de leurs fruits, sont plus
rapprochés du type sauvag’e que les variétés à g landes g lob u leuses,
et surtout que c e lles où les g lan d e s sont nulles, et qu’en
conséquence les semis de no y aux de ceux de ces deux derniers
groupes ont plus de chance de contenir de bonnes variétés n ou velles
que c eux du premier. Cette a llég a tio n , toute gratuite et
peut-être in té r e ssé e , ne repose sur aucune expér ience. Tout ce
q u ’on peut dire, c ’est que, sur un nombre un peu considérable
de noyaux semés, on a souvent chance d’obtenir quelques arbres
de mérite. Les noyaux peuvent être semés en place immédiatem
en t, soit au moment de la maturité, soit un peu plus tard. Si
on n ’a pas de terrain préparé pour les r e cev o ir , on les met en
stratification avant l’hiver, dans des vases remplis de sable h u mide
et remisés dans une ca v e , un c e llie r , ou même simplement
enfouis en.terre, au pied d’un mur, et recouverts de feuilles
sèch es. Au printemps de l ’an né e suiv an te , ces n o y a u x , qui ont
travaillé pendant l’hiver, entrent en g ermination ; on les plante
a lo r s, avec quelque précaution pour ne pas briser le s g e rm e s,
en place ou en p épinièr e, suivant le cas. Un bon nombre des
arbres a insi obtenus donneront du fruit à la quatrième anné e,
q ue lq u es-u n s même à la troisième. 11 sera utile de se rappeler
ic i que les premiers fruits d’un arbre, et particulièrement ceux
d ’un p êch er , sont presque toujours médiocres; qu’ils s ’améliorent
d ’anné e en anné e, à mesure que l ’arbre marche vers l ’état
a d u lte , et q u ’en conséquence il ne faut pas ju g e r de la valeur
d ’un arbre sur ce premier aperçu. Trop de hâte à con d am ne r ’
des arbres comme mauvais serait une détermination fâcheuse,
sauf le cas où ils seraient d’apparence tout à fait ch étive; le
mieux alors serait de les sacrifier et de réserver leur place à des
sujets plus v ig ou r eux .
Dans la plupart des c a s , c epend an t, la multiplication du pêcher
se fait par gre ffe s, les cultivateurs aimant mieux être assurés
du résultat en s ’en tenant aux races ou variétés déjà éprouvées
que de courir le s aventures du semis. La question est alors de
choisir des sujets de greffe, et c ’est encore par le semis q u ’on se
les procure. Quatre espèces d’arbres y sont employés : l ’amandier,
le p ru nie r , l ’abricotier et le pêcher lui-môme^ q u i, tous
quatr e, ont leur s av an ta g es et leurs inconv énients. Chez les
pépiniér istes, on n ’y emploie gu è r e que l ’amandier et le prun
ie r , et on donne la préférence à l ’amandier à fruits doux sur
Tamandier à fruits am e r s, qui fournit cependant des arbres
v ig ou r eux . Cette question du ch o ix des sujets pour la greffe du
pêcher a été fort débattue; elle l’est même encore; m a is , si on
ne se borne pas à considérer ce qui est particulièrement avantag
eu x au v o isin a g e de Paris, et qu’on embrasse l ’universalité des
climats et des terrains de la France en tiè r e , on devra reconnaître
que le s diverses essences indiquées ci-de ssu s ont leurs
a v antages propres, et que chacune d’elles con v ient m ieux que
les autres dans telles conditions données. C’est ainsi que, au
nord de P a r is, de môme que dans toutes le s localités fi'oides et
humides, le prunier fournira les meilleurs sujets de gTelîe pour
le pêcher; q u ’au sud de Paris, et dans tout le Centre, Tamandier
conviendra m ieux ; que dans la zone méridionale ce sera le pêcher
lu i-m êm e (1). Quant à l ’abricotier, il aura son utilité particu-
(1) Il serait difficile d’établir une règle sur le choix a faire entre les arbres qui
peuvent fournir des sujets de greffe pour le pécher, mais ce qui est certain, c’est que