
PÉCHER MADELEINE BLANCHE,
sillonnée; sudire dorsale élargie, presque plate, si ce n’est vers la base,
qui est comprimée, saillante, aiguë.
Celte variété, nommée Madeleine blanche de Loisel par certains horticulteurs
belges, est identique avec la Madeleine blanche décrite et
figurée par Duhamel. Mais celte confusion, de date récente, n’est pas
la seule. Quelques pomologistes du siècle dernier paraissent en avoir
fait d’autres si nous en jugeons par les descriptions qu’ils ont données
de cette variété. On ne peut guère douter que le fruit nommé par
Duhamel Madeleine de Coiirson ne soit le môme que celui qu’il a décrit
sous le nom de Madeleine blanche. En effet tout semble le démontrer.
« La Pêche que La Rivière et Dumoulin, dit-il, appellent Jíadeícme
rouge est très-différente de celle-ci [Madeleine de Coiirson), et il ne
paraît pas que La Quintinye l’ait connue. Merlet la confond avec la Pa-g-
•sonne qui est petite, souvent jumelle et peu estimable. Ce Pécher (Madeleine
de Courson) est fort semblable à celui de la Madeleine blanche. »
Nous dirons des rameaux de la P. Madeleine blanche ce que nous
avons déjà dit en parlant du P. de Malle, au sujet de la couleur de
leur moelle, qui serait colorée en brun. Malgré toutes nos recherches
nous n’avons jamais observé normalement cette coloration, qui en
effet n’existe pas. Cependant tous les auteurs qui ont parlé de cette
variété, jusqu’à Poiteau lui-même, lui ont loujours assigné ces caractères.
La raison en est que, Duhamel ayant avancé le fait, la pliipart.
de ceux qui ont écrit après lui l’ont copié.
(c Magdelaine blanche. Vient beaucoup plus grosse que VAvant-Pesehe et la
Pesche de Troye. Elle est ronde, a p eu de couleur. C’est la m eilleure d es Pesche s,
élant toute pleine d’eau. Il y en a une autre espèc e qu ’on nomme Magdelaine
musquée, qui est encore meilleure et plus rare. » René Dahuron, T raité de la
Taille des arbres, p. 1-44 [1G99]. '
« La Pesche Magdelaine blanche est ronde ; son eau est sucrée et vineuse. On
ia m ange au commencement d ’août. » De la Rivière etDumoulin, Mélhodepour
bien cxtlliver les arbres à fru its, p. 193 [J738].
« La Madeleine blanche est ronde, d’une bonne grosseur; son eau est sucrée
et vineuse ; le noyau en est petit ; e lle ne prend presque point de rouge ;
elle a les feuilles dentelées. Elle lleurit à grandes lleurs; son bois a toujours
la moelle noirâtre. Sa maturité est au commencement il’aoiït. » Catalogue des
Charlrexix [1752].
« Quoique cet arbre paraisse assez vigoureux et qu’il pousse bien, cependant
il est très-sensible aux gelé es du printemps, qui souvent endommagent
les lleurs et empêchent son fruit de nouer, ou le font tomber après qu ’il est
noué. Ses bourgeons sont d’un vert p â le , quelquefois un peu rougeâtres du
côté (lu soleil ; leur m oelle e st presque noire. Ses feuilles son grandes, luisantes,
d’un vert pàle, dentelées profondément sur les bords. 11 y en a qui ont 6 pouces
de longueur et 21 lignes de largeur. Ses fleurs, grandes, de couleur rouge pàle,
paraissent de bonne heure. Son fruit est d’une b elle grosseur, bien au-dessus de
l’Alb erge jau ne , ayant 2 pouces de longueur et 2 pouces 2 lignes de diamètre;
il est rond, un peu aplati vers la queue et arrondi du côté de la t ê t e , qui
est terminée par un très-petit mamelon qu’à peine on aperçoit. La peau est
fine, quitte aisément la chair ; elle est presque partout d’un blanc tirant sur
le jaune, excepté du côté du soleil, où elle est fouettée d’un rouge tendre et
vif, et partout couverte d’un duvet très-fin. Sa chair est d é lic a te , fin e,
fondante , su c cu len te, blanche, môlée de quelques traits jaunâtres; quelquefois
auprès du noyau il y a du rose. Son eau est abondante, sucrée, musquée,
d’un goût fin, quelquefois très-relevé, quelquefois peu, suivant l’exposi-
tioii et le terrain, qui décident beaucoup de la bonté de cette P êche délicate
et qui, lorsqu’ils ne lui conviennent p a s, la rendent pâteuse. Son noyau est
petit, rond, gris clair, long d ’un pouce, large de 9 lignes, épais de 6 lignes.
Le commencement de ia maturité est vers la mi-août, avec c e lle d e s dernières
A lb e rg e s, et la fin avec des Mignonnes et des Chevreuses hâtives. La
Madeleine blanche étant m u sq u é e , les fourmis en sont très-friandes. Il y
a une variété de ce Pêcher qui ne diffère que par son fruit qui est moins gros,
souvenlmoins musqué, mais beaucoup plus abondant. On pourrait la nommer
Petite Madeleine blanche. » Duhamel, Traité des Arbres fru itie rs , vol. II, p. 41,
n“ 8 [4768].
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