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Le Pêcher Belle de Doué mûrit ses fruits dans la seconde quinzaine
du moisd’aoûtet même quelquefois plus tôt, c’est-à-dire en juillet. Ces
beaux et bons fruits ressémblent beaucoup à ceux des Pêchers Grosse
Mignonne, avec lesquels on les confond du reste très-facilement, à
cause de leur époque à peu près semblable de maturité. Toutefois on
reconnaît le Pêcher Belle de Doué à ses petites fleurs, tandis que le
P. Grosse Mignonne en porte de grandes.
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« Dans les p remiers jours d ’a o û tl8 4 2 , M. Jamin, pépiniériste, rued eBu ffon .
à Paris, m ’a donné à d éguster quelques Pèches qu’il venait de recevoir d’un pépiniériste
de Doué ( i ) , nommé Dimat. Ges Pèches étaient du troisième rapport
d ’un arbre issu d’un noyau, semé et cultivé en plein vent par M. Dimat, à Doué
môme. L’arbre avait commencé à en produire de mûres le 23 juille t, et,
comme ce lle s que j ’ai dégustées étaient tr ès-belles et très-bonnes, qu’e lle s peuvent
soutenir la concurrence avec nos meilleures Pèche s d ’espalier, je pense
que, si elles conservent leurs qualités étant cultivées en plein vent sous le climat
de Paris, ce sera une précieuse acquisition pour nous, car peu de Pèches,
ju squ ’ici cultivées en plein vent à Paris, acquièrent le degré de maturité nécessaire
pour les faire estimer. Mais en supposant que sous notre climat elles
ne puissent acquérir toutes les qualités qu’e lles atteignent dans le département
de Maine-et-Loire, il serait néanmoins avantageux de l ’introduire parmi nos
Pêchers cultivés en espalier... Cette Pêche est arrondie; son diamètre est de
68 millimètres sur un peu p lus de hauteur ; le sillon qui la partage s ’étend de
l’un à l’autre c ô té , et l ’un des lobes est plus élevé que l ’autre. On ne remarque
point de mamelon à son som m e t, et sa queue est très-enfoncée. Sa peau
est duveteuse,- d’un rouge assez foncé au so leil, et ce rouge devient plus clair
à demi-ombre ; e lle se d étache facilement de la chair, qui est fin e , blanche et
très-fondante, rouge auprès du noyau, qu’e lle quitte a isém ent; son eau est
abondante, sapide, sucrée, très-agréable. Ne connaissant pas encore ni les
glandes, ni les fleurs de ce Pêcher, il ne m ’est pas possible de lui assigner une
place dans la classification de ses congénères. M. Jamin l ’a déjà multiplié
par la greffe et sera en état d ’en livrer aux amateurs l’an prochain. » Poiteau,
Annales de la Société d 'Horticulture de P a ris, vol. XXXI, p. 176 [1842],
(1) Chef- lieu de canton du dép ar l emen l de Maine-e t -Loir e .