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il est beaucoup mieux de les prendre sur des arbres faits,
en évitant so ign eu sem en t le s g ou rm an ds, qui donneraient
sans doute des pousses v ig ou r euse s, mais dont la fructification
serait trop tardive.
L’époque du g r e ffa g e varie suivant l ’espèce des sujets. Suides
sujets de prunier on greffe a v anta g eusement dans le
courant de ju ille t, mais on ne doit pas différer l ’opération
plus tard que le 15 août, parce que la séve abandonne de
bonne h eure les sujets de cette espèce. La g re ffe sur abricotiers
viendra immédiatement après, et, en dernier lieu, ce lle
sur amandiers et sur p êch er s, qui habituellement se m a in tiennent
bien en séve ju sq u ’à la mi-septembre. Les g reffes
en écusson r éussissent en effet presque toujours m ieux vers
le déclin de la séve et lorsqu’e lle est dans sa force. En dix
ou douze jou r s le s écussons sont ordinairement soudés au
sujet, et on sait déjà que la chute spontanée du pétiole q u ’on
a conservé à l’écusson en indique la reprise. On surveille les
gre ffe s pour desserrer à propos le s lig a tu r e s , afin qu’elles
n ’occasionnent pas d 'étrang lem en ts, mais il faut avoir soin
aussi de ne pas en lev er trop tôt. Au mois de février on rabattra
le s sujets à 10 centimètres au-dessus de l’écusson, en laissant
au sommet du chicot un oe il d’appel pour attirer la sév e , et
on supprimera les autres. Ce chicot un peu lo n g servii’a plus
tard de tuteur au b ourg eon de la gre ffe , qu'on y attachera
avec un lien peu serré, pour l ’empêcher d’être cassé par le
v ent et aussi pour lu i faire prendre une direction verticale.
Lorsque le b ourg eon de la g re ffe sera bien aoûté, on rabattra
le chicot un peu au-dessus du point gre ffé , soit à 1 centimètre,
ou moins encore. Le point délicat dans la conduite du jeu n e
pêcher, est de m én a g e r le s y eu x placés au bas de la pousse
de la g r e ffe , parce que ce sont eux qui doivent fournir les
hases de la charpente de l ’arbre. Quoi q u ’on fasse, on n ’est
pas toujours maître d’empêcher leur développement anticipé,
q ui est souv ent provoqué par u n acc ident arrivé à la lig e .
Beaucoup de praticiens conseillent d’arroser le s jeu n e s arbres,
pour exc iter leur v ég é ta tion ; d’autres blâment cette pratique.
Il est évident q u ’ic i c ’est le climat ou le caractère météorolo
g iq u e de l ’an né e q ui décident la que stion. Dans le Nord, et
pendant une saison p luv ieuse, le s a rro sa g es pourraient être
plus n uisibles q u ’u tile s; si la saison était très-sèche, et surtout
dans le Midi, l ’arrosage pourrait devenir nécessaire pour
assurer l ’ex istenc e du jeu n e arbre (d).
La g re ffe en écusson à oe il dormant est c e lle qui pour le
pêcher donne le s résultats le s plus a ssu r é s, mais on n ’est
pas toujours en mesure de l ’employer. A son défaut, la gre ffe
en fente à oe il dormant, c ’est-à -dire ex é cuté e avant l ’hiver,
peut y suppléer, ma is il faut avoir soin de la g a ran tir de la
pluie et même de l ’abriter du froid. Le mo is d’octobre et le
commencement de novembre sont l ’époque la plus favorable
pour ex écuter cette g-reffe. Elle r éussit quelquefois au printemps,
mais e lle a toujours beaucoup moins de ch an ces que
lorsqu’e lle e st faite avant l’hiver. L’écu sson n a g e à oe il pous-
(l) Un arbre qu’on a habitué à être arrosé finit par ne plus pouvoir se passer d'arrosage,
parce que ses racines ne se sont développées que dans la motte de terre que
l’eau a imbibée, et que, cette motte venant à se dessécher, l’arbre ne trouve plus
la dose d’humidité dont il a besoin pour l’alimentation de ses parties aériennes. Si,
au contraire, on l ’a habitué de bonne heure à se passer d’eau, ses racines s’enfoncent
pour chercher l’humidité dans les profondeurs du sol, et cela d’autant plus que le
terrain est plus sec. C’est ainsi que, dans la région méditerranéenne, et dans les
endroits les plus rocailleux et les plus arides, on voit des arbustes conserver leur
fraîcheur malgré les ardeurs de l ’été et les sécheresses les plus prolongées, parce
que leurs racines descendent à plusieurs mètres, dans les moindres fissures du roc,
où elles trouvent encore quelque humidité. Mais s’il s’agit d’arbres fruitiers, cette
faible humidité ne suffit plus pour assurer les récoltes; aussi est-on dans l’usage de
les arroser au moins une fois par mois dans le courant de l’été. C’est particulièrement
le cas pour les orangers en Provence, qui conserveraient très-peu de fruits et les
mûriraient mal s’ils étaient entièrement abandonnés à eux-mêmes. On conçoit que
dans d’autres parties de la France les arrosages sont moins de rigueur.
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