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le sommet, terminé par un très-court mucron ; à surface largement et
profondément rusiiquée.
Le Pécher p leu r eu r , qui mûrit ses fruils vers le 15 octobre sous le
climat (le Paris, nous a toujours présenté, dans le développement de
son noyau, un phénomène singulier : ce noyau, qui se forme très-tard,
d ’une manière irrégulière et Irès-inégale, n’est jamais entier; la parlif]
intérieure, presque toujours incomplète, fendue et même brisée, n’offre
pas sui- tous les points la même solidité dans toutes ses parties. Il n ’est
pas ra re , en effet, de trouver sur quelques noyaux des portions en
voie de formation , c’est-à-dire de rencontrer des pai ties solidifiées à
côlé d ’autres qui ne le sont pas encore et qui présentent un aspect gélatineux.
Cette inégalité de consistance fait que le fruit ne se conserve
pas ; il mûrit et pourrit très-vite ; les sucs en pénétrant dans la cavité
du noyau fermentent et font pourrir l’amande.
Greffé à une hauteur convenable le P. p leu reu r produit un assez
liel effet et forme un joli parasol qui se couvre de lleurs, et plus tard
de fruits, qui se colorent cependant très-peu, cachés comme ils le sont
par i épaisseur du feuillage. En espalier au midi ces fruits prendraient
plus de couleur et très-probablement aussi plus de développement que
celui que représente la figure ci-contre faite d’après le fruit recueilli
sur un arbre de plein-vent.
Le Pêcher p leu reu r se reproduit identiquement de semis. Nous avons
semé de très-grandes quantités de noyaux qui ont produit des plantes
pleureuses l’année même du semis, et qui peu de temps après rampaient
sur le sol. L’imperfection des noyaux exige qu ’ils soient semés
de suite; sans cette précaution l’amande moisit ou se dessèche.
Nous reproduisons ici la lettre qui a été adressée au Président de la
Société d ’Horticulture de Paris, le 19 novembre 1829, par M. Lacène,
propriétaire à Écully, près Lyon.
" I* y a deux ans que MM. Gatros e t Gérant!, pépiniéristes à Itordeaux,
ont fait favoir qu’ils avaient trouvé dans les dunes du golfe de Gascogne
1111 Pêcher dont la tige rampait sur la terre, et que, l ’ayant greffé sur un Amandier
à une certaine hauteur, ses branches pendaient comme ce lle s du Frêne
ou du Saule pleureur. Ces horticulteurs ont bien dit que cet arbre rapportait
de lions fruits, mais ils n ’ont pas dit si ce s fruils sont lisse s ou velus, si leur
ebair quitte le noyau ou si elle y est adhérente, si les Heurs de l’arbre sont
petites ou gran d es, si e lle s ont des glandes réniformes ou globuleuses ou si
elle s en sont d épourvues, toutes choses nécessaires à savoir pour placer
, ce Pêcher dans la section qui lui convient. Mais voilà que M. Lacène
paraît avoir ob ten u , de noyau, en 1821, près de Lyon, un Pécher tout à fait
semblable à celui de MM. Gérand et Gatros, dont la tige rampe aussi sur terre
et dont les rameaux sont également pleureurs quand on les greffe à une certaine
hauteur. Quoique M. Lacène n’ait pas encore obtenu de fruils parfaits
de son arbre, il a cependant pu s’assurer qu’il appartient au groupe du
brugnon, c ’est-à-dire aux Pêche s à peau lisse dont la chair adhère au noyau.
Il est à regretter que iM. Lacène ne dise rien des fleurs ni des glandes de son
arlu'c, ce qui nous empêche de reconnaître la place qu’il doit occuper parmi
les Pêchers. Cet arbre est multiplié à la Pépinière départementale de Lyon,
où M. Madiot le livre aux amateurs sous le nom de Pécher Lacène »
Annales de la Société d'Horticulture de P a r is , vol. 7, p. 91 [1830].
On a pu voir par notre description que le Pêcher p leu reu r n ’appartient
pas à la seclion des Brugnons, comme le dit la note ci-dessus,
mais à celle des Pêches v elues, à chair adhérente au noyau. La note
précitée nous apprend que celte variété a été obtenue à Lyon vers
1821), et c’est en effet de ce pays que le Muséum l’a reçue en 1853.
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