.*! .S
'H
/î:
l-;’;
.. ...
:'i
J't
;:î
i •' : li
Ili
! 'i ■
^.11:
-ii
i gr" ■
i; îrt-lM ■
> .1.: ■
■‘ 1
i ' i i'
H '
.■ .R
i OS
3
‘ 'i i i
y ê :
■ '■
/ ' i i
L . i l i 1
. i ' i i i "
i î' ■ i:
....... ■ ' j '
: 1 I :. : i -
\
Il c
Le moyen le plus sûr et le plus efficace pour conserver la nature en
son état actuel et la voir revivre petit à petit dans son état primitif est la
création de « Parcs nationaux », c’est-à-dire de territoires étendus où les
plantes et les animaux jouissent d’une protection absolue. Les Américains
appellent cela « Reservations »; en Allemagne et en Suisse on se sert du
te rme de « Reservationen, Reservate, Réserves, Asiles pour plantes et
animaux, etc. »
La Commission suisse a dirigé tout d’abord ses efforts vers la région
de VOfen, dans le coin sud-oriental de la Suisse; c’est la région de déversement
de tous les affluents droits de l’Inn depuis Scanfs à Schuls dans la
basse Engadine ; ce sont surtout les vallées du Spôl et de la Clemgia (*'").
Cette région est des mieux adaptées pour la création d’un Parc
national pour les raisons suivantes :
1° C’est une partie du grand pla teau des Alpes de l’Engadine, elle
possède par conséquence des zones t rès élevées (limite de la neige é te r nelle
à 3000™, d’après legerlehner, limite de la forêt à 2190™ sur le col de
l’Ofen, à 2230™ dans le val Scarl, d’après Imhof).
2° Le paysage est un des plus pittoresques de la Suisse, caractérisé par
les formes déchirées des Dolomites; en outre, il n’y a dans la Suisse entière
pas de contrée plus sauvage, plus intacte et plus solitaire.
3° La forêt est très riche et très bien conservée et non modifiée par
des plantations. Il est vrai qu’autrefois les forêts ont été dévastées par une
exploitation irrationnelle, surtout pour alimenter les fourneaux des mines du
val Scarl et du col de l’Ofen (« Ofen » veut dire fourneau). Mais depuis,
elles se sont reconstituées par semis naturels et forment de nouveau des peuplements
continus de grande étendue. Il y a là 5,000 hectares de forêts
presque pures du Pin de montagne érigé {Pinus niontana Miller), puis de
(**) Il exi s te une m o n o g r a p h i e détaillée de c e t te région p a r M. le D? B R U N IE S : « ü j e F lo r a
des Of e n g eb ie t s , ein f lor is ti s cher u. p f l a n z e n g e o g r a p h i s c h e r Be i t r ag zur E r f o r s c h u n g O r a u b ü n d c n s —
J a h r e s b e r i c h t d e r n a tu r fo r s c h e n d e n Qe s ellscliaf t ü r a u b ü n d e n s , Neu e F o lg e , Bd. 48. Ch u r 1906, chez
L. Hi t z avec une c a r te en 1 : 50000 su r la r é p a r t i t io n des espèces l ig neu se s et 4 p lanches .
S ur le Val Scar l, on p e u t c o n s u l t e r ; Ein Be such im Val Scar l, von dl C. CO A Z u n d C. S C H R Ö T E R ,
avec u n e a n n e x e my co lo g iq u e de H. C. S C H E L L E N B E R G . Be rne 1905 (Stâmp f l i ) — iri-4°, avec 14 pl.
en p h o to ty p i e , une c a r te g é o b o t a n iq u e et une c a r te des ava lan ch e s à 1 : 50000.
- 8g -
magnifiques forêts d’arolles ( ' ramangur dans le val Scarl, Pl. XXXIX-XLI),
et de mélèzes mêlés d’épicéas. Le pin silvestre s’y trouve sous une variété
bien prononcée, le pin d’Engadine ; en outre, nous avons le pin couché {Pinus
montana), avec toutes ses variétés de cônes, et le genévrier ; c’est dire que
l’on y trouve une collection presque complète des conifères de la Suisse.
4° La flore est très riche parce que le sous-sol géologique varie b e aucoup
: nous y trouvons des granits , des gneiss, des amphibolites, des micaschistes,
des dolomies, du gypse, des calcaires rhétiques et liassiques, donc
un sous-sol pour calcifuges et calciphiles. En outre, ce territoire forme la
limite entre les Alpes orientales et occidentales, et des plantes de ces deux
régions si différentes s’y t rouvent mêlées (*).
5° La faune aussi est riche, le gibier est abondant; les chamois
s’y rencontrent en grands t roupeaux et les vallées sauvages sont le dernier
refuge de l ’ours en Suisse; on en a découvert encore des traces l’année
dernière dans le val Tantermozza. Ces contrées se prêteront très bien à la
réintroduction du bouquetin qui autrefois les a animées ; on fera des te n t a tives
en 1912.
C’est donc dans cette contrée privilégiée qu’on a réussi à créer le
premier « Parc national suisse ».
Le programme que s’est proposé la commission dans l’acquisition de
te rrains réservés est le suivant :
Il sera naturellement impossible d’acquérir la région entière, avec
toutes les forêts et tous les alpages, ces derniers étant une des conditions
d’existence de la population. Mais on créera:
a) des réserves totales (« Parcs nationaux ») dans des vallées sauvages,
entièrement protégées. (Val Cluoza, Val Mingèr, Munt La Schera, Val
«ili
i'ij:
liii
î.;.. -i.
ÎJÙii
(*) Plantes des Alpes orientales croissant dans la région de l’Ofen ; Pinus montana var.
Mughus, Nigritella rubra, Papavcr aurantiacum. Primula integrifolla et glutinosa, Valeriana
supina, Seneclo carniolicus, Thalictrum alpinum, Calllanthemum rutaefolium, Ranunculus
pygmaeus, Cortusa Mattioli.
Plantes des Alpes occidentales.: alpina. Achillea macrophylla, Alectorolophus
subalpinus.
Plantes sud-alpines : Heracleum alpinum var. Pollianum, Laserpltium marginatiurn var.
Gaudini, Carduus defloratus var. Integrifolius, Carex baldensis, Aethionema saxatlle, Scnecio
rapes tris.
Beaucoup d’espèces et variétés de la flore helvétique ne se rencontrent pas ailleurs en
Suisse; dans les vingt dernières années on y a découvert trois plantes nouvelles pour la flore
suisse : Galium triflorum, Carex baldensis et Ranunculus pygmaeus.
V
Ù',
:i{ :
"1
i! 'i