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domaine a été l’achat de l’énorme « Bloc des Marmcttes », le plus grand
bloc erratique de Suisse (1824 m"), près de Monthey, en Valais. Il valait la
somme de 26,000 francs ; cet important capital a été constitué par la Confédération
(12,000 francs), par le Canton du Valais (5,000 francs) et par des
particuliers (9,000 francs). En outre, un grand nombre d’autres blocs
erratiques répartis dans toute la Suisse ont été achetés et réservés.
L’activité de la « Naturschutz-Kommission » s’est ensuite concentrée
sur la protection des plantes et la création d ’an parc national.
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Pour arriver à une protection efficace des plantes rares et menacées,
surtout de celles de la flore alpine, la Commission a adressé à tous les
gouvernements cantonaux le projet d ’une «Loi sur la protection des plantes».
Jusqu’à présent, les Cantons suivants l’ont votée et mise en vigueur; Valais,
Argovie, Appenzell A. Rh., Claris, Lucerne, Soleure, St. Call, Uri, Crisons,
Obvvalden, Zurich, et Zoug. Pour sanctionner cette loi, il fallait, dans les Cri-
sons, obtenir un vote favorable du peuple entier ; c’est là un beau témoignage
de l’esprit élevé de ces montagnards, car cette loi a passé à une grande
majorité. Dans l’annexe, nous reproduisons le texte de cette loi à titre
documentaire.
Nous nous rapprochons ainsi du beau but, « protéger la végétation
autochthone entière des Alpes et du Jura suisses », et il est à espérer
que nos voisins de l’est, de l’ouest et du sud compléteront l’oeuvre si bien
commencée.
Les lois pour la protection des plantes interdisent le déracinement, la
vente et l’envoi de plantes spontanées en quantités considérables, ainsi que la
cueillette en niasse, mais elles permet tent de prendre de petits bouquets et de
collectionner quelques exemplaires pour des buts scientifiques. Ainsi on évite
les exagérations et les mesures vexatoires qui pourraient gâter pour le
voyageur le plaisir de circuler au milieu des merveilles de notre flore. Céné-
ralement, on désigne quelques plantes spécialement menacées: edelweis, gentianes,
orchidées, primules, narcisses, androsaces, etc.
Mais ce ne sera pas une tâche facile de faire respecter ces lois. Cinq
catégories de « Vandales » menacent surtout la flore: les voyages des
écoles et sociétés, les marchands de plantes, les jardins, les « centuriateurs
» et les touristes. Le moyen le plus efficace pour éduquer le peuple
dans le respect de la nature sera d’impressionner la jeunesse des écoles {*).
Puis il faudra supprimer le commerce des plantes alpines déracinées, et
att irer sur ce point l ’attention du public par l’apposition d’affiches apparentes.
On suivra en Suisse l’exemple de la Société bavaroise pour la p ro tection
des plantes, et celui du Gouvernement de la Basse-Autriche qui ont
imprimé de beaux tableaux coloriés représentant les plantes protégées.
Dernièrement (Janvier 1911) s'e sont ajouté à ces efforts pour la protection
des plantes des mesures pour la protection des oiseaux: le Dépar tement
de rnltér ieur , sur l’initiative de la «Naturschutz-Kommission», a
envoyé aux gouvernements cantonaux une circulaire invitant a des mesures
ioresticrcs propres à garantir pour les oiseaux des occasions de nicher.
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Pour la protection des beaux et remarquables arbres, on a travaillé
surtout par la distribution de publications illustrées. Le vénérable Inspecteur
forestier en chef, M. le D'' COAZ, a pris l’initiative en publiant un
magnifique fascicule grand in-folio de 30 planches représentant les beaux
arbres de la Suisse (« Baum-album der Schweiz »). Cette série se continue
maintenant dans un format plus petit. M. Henry CORREVON a écrit dans
son style enthousiaste un livre bien suggestif (« Nos arbres »). M. le Prof.
FELBER a donné des conseils précieux aux forestiers dans un livre intitulé :
«Natur und Kunst im Walde ». La société des forestiers du Canton de Vaud a
réuni, dans un volume très bien rédigé par M. Henry BADOUX, des clichés
et des notices sur « Les' plus beaux arbres du Canton de Vaud ».
M. FANKHAUSER, inspecteur fédéral, fait paraître de temps cn temps
dans le journal forestier suisse qu’il rédige, des photographies d’arbres
remarquables, et dans les enquêtes sur la répartition des essences forestières
spontanées en Suisse, publiées sous la direction de l’Inspecteur fédéral cn
chef et du Musée botanique de l’Ecole polytechnique fédérale, l’on s’occupe
beaucoup des arbres à protéger.
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