collaboration avec Miss M a t t h a e i sur l’influence de la température sur
l’assimilation chlorophylienne des feuilles vertes. M. Bl a c k ma n tient
compte de la durée du chauffage, facteur très impor tant d’après les recher ches
de M . T a m m a n n, et que M. D u c 1 a u x a négligé.
Après avoir déterminé, à des températures diverses nuisibles, les
quantités d’acide carbonique, assimilé pendant quatre heures successives (et
après une heure et demie de chauffage avant le commencement de la
première expérience). M. Bl a c k ma n en extrapolant, déterminait la vitesse
d’assimilation chlorophylienne qu’on aurait observée s’il eût été possible de
soumettre les feuilles à l’instant à la température voulue et de mesurer à
ce moment même la vitesse d’action. Or les vitesses trouvées ainsi, d’après ce
savant, suivraient la règle donnée par M. V a n ’ t Ho f f pour les réactions ‘
chimiques, d’après laquelle, pour une élévation de température de 10 degrés,
la vitesse devient deux ou trois fois plus grande. S’il ne se produisait donc
aucune destruction, la courbe d’activité ne montrerait pas de maximum.
L’année dernière, la théorie de M. Bl a c k ma n fut appliquée de
nouveau par M. K u y p e r pour l’étude de la respiration d’oxygène par les
plantes supérieures. Les quantités d’acide carbonique dégagé pendant six
heures successives furent mesurées pour diverses plantes en germination.
Après ces expériênces, M. K u y p e r eut l’impression que la théorie de
M. B l a c k m a n était également exacte pour la respiration. Seulement,'notre
auteur remarqua qu’il lui fut nécessaire de t racer les courbes d’extrapolation
d’une manière plus ou moins fantaisiste afin d’obtenir des vitesses cor respondantes
à la règle d eM. V a n ’ t Ho f f .
Or une extrapolation, quand la fonction extrapolée n’est pas connue
ou même quand elle est représentée par une courbe logarithmique, est un
moyen très dangereux pour évaluer la valeur de la vitesse, surtout si
les temps pendant lesquels les déterminations ont été faites sont d’une si
longue durée que des changements considérables interviennent dans la
vitesse mesurée. En outre, dans de si longues périodes de chauffage, des
adaptations à la température sont for t probables. Enfin, les cellules chauffées
dans les expériences décrites étaient d’une nature très différente, et il est
bien connu que les divers tissus végétaux ont une résistance fort différente
contre les hautes températures.
Donc il nous a paru nécessaire de faire de nouvelles recherches pour
établir l’exactitude ou l’inexactitude de la théorie de M M . D u c l a u x et
B l a c k m a n et d’étudier, pour cela, des manifestations physiologiques qu’on
pourrait contrôler pour un grand nombre de cellules égales et qui seraient
d’une si grande activité qu’on pourrait rendre très courts les intervalles qui
séparent les observations successives. Les diverses fonctions de la levure
alcoolique nous ont paru très favorables pour atteindre ce but et, dans ce
qui suit, nous allons montrer les résultats des recherches faites dans mon
laboratoire en collaboration avec une de mes élèves, M'*e j. v a n Ams t e l ,
sur la fermentation alcoolique et sur l’action de la sucrase, produite par la
levure.
Bien qu’il fût possible d’étudier l’influence de la température sur ces
réactions avec une assez grande exactitude, il restait malgré tout quelque
doute en se servant de la méthode de l’extrapolation pour la détermination
de la vitesse quand il ne se produisait aucune destruction.
Pour éviter cette difficulté, une méthode d’observation différente de
celle employée par les auteurs antérieurs a été suivie. Une quantité connue
de levure fut chauffée à des températures nuisibles pendant des temps différents
et refroidie ensuite, le plus vite possible. En déte rminant alors la puissance
d’action de cette levure à une température inoffensive, il est possible
de calculer à quelle partie de la quantité primitive de levure la réaction était
due. En supposant alors que la rela tion entre la quantité de l’agent actif et
la vitesse de réaction est la même pour des températures en deçà et au delà
de la température optima, on peut trouver quelle sera la vitesse si, pour les
températures nuisibles, la levure entière était encore active.
11 fut ainsi possible de t rouver par un autre procédé la courbe cherchée
pour l’activité de la fonction avec la température.
Une fois cette courbe connue, nous avons constaté qu’elle avait été
trouvée avec assez de précision aussi, en employant la méthode d’ext rapolation
décrite ci-dessus.
Dans ce qui suit nous ne traiterons en détails que ta fermentation
alcoolique de la levure.
L’activité de la réaction fut mesurée par le volume d’acide carbonique
exprimé en cm^ dégagé dans une seconde par la fermentation d’une solution
de glucose sous l’action de la levure, qui nous fut fournie régulièrement
par une grande fabrique de Delft.
La levure fut mise en suspension dans une quantité connue d’eau et
chauffée en même temps que la solution de sucre. On ajoutait cette dernière
solution à la levure quand les deux solutions avaient atteint la température