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ment intéressé à la conservation des beautés naturelles de la Suisse, de ce
« playground of the world ». Et les botanistes surtout désirent que la v égétation
si riche et si variée de ce pays soit conservée aussi intacte que possible.
Je parlerai d’abord de Vhistoire et de Vorganisation actuelle du
« Naturschutz » en Suisse, pour vous montrer ensuite les succès rempor tés
jusqu’à ce jour.
Le sol a été bien préparé en Suisse pour les idées du « Naturschutz »,
par « l’Association pour la protection des plantes », fondée en 1883 par
Henry Correvon, à Genève. Son but principal était la protection de la flore
alpine; elle a fondé plusieurs jardins alpins. En 1908, cette Association s’est
fusionnée avec la « Ligue pour la conservation de la Suisse pittoresque »,
le « Heimatschutz ». Cette ligue, qui date de 1905, veut conserver au paysage
suisse, à ses villes et à ses villages leur caractère original; elle s’efforce de
sauver les monuments anciens ; de garant i r le pays contre la défiguration que
pourrait lui imposer soit des architectures mal préparées, soit la construction
de routes et de chemins de fer, ou de canaux détruisant l’aspect pi t toresque
du paysage, soit l’établissement de conduites de forces motrices mal
placées, soit enfin, une réclame importune. Ses buts sont donc, comme le dit
son nom, principalement nationaux et esthétiques, tandis que la protection
de la nature (« Naturschutz ») se propose, en première ligne, la conservation
de la nature primitive et des monuments naturels vivants ou morts, tâche
qui est plutôt internationale et tend vers le but grandiose du « Weltna-
turschutz von Pol zu Pol » (Paul Sarasin).
En 1906, la Société Suisse des Forestiers est entrée dans le mouvement
protectionniste en prenant une résolution relative à la création de
réserves forestières et en votant une somme de 2000 francs pour atteindre
ce but.
Dans le courant de la même année, ce mouvement reçut une o rg a nisation
régulière par la création de la « Commission Suisse pour la
conservation des monuments naturels et préhistoriques ». Cette commission
fut fondée au sein de la « Société Helvétique des Sciences naturelles »;
cette corporation joue en Suisse le rôle d’une académie scientifique, et est
le centre de tout mouvement d’ensemble dans le domaine des sciences na turelles.
Fondée en 1815, elle a successivement créé, ou au moins provoqué le
levé de la carte topographique, les services géologique, géodésique et météorologique,
les études sur les tremblements de terre, les glaciers, les rivières,
les lacs et les marais. Toutes ces oeuvres sont dirigées par des commissions,
et subventionnées par la Confédération. Ces subventions atteignent actuellement
la somme annuelle de 80,000 francs.
Cette société était donc des mieux préparées pour former le pivot du
mouvement « protectionniste » cn Suisse.
La commission, créée en 1906 par l’Assemblée générale de la Société
helvétique, est formée de 14 membres (géologues, botanistes, zoologistes,
préhistoriens, etc.); elle a élu dans chaque canton des sous-commissions
cantonales, de sorte que des hommes dévoués se sont mis à l’oeuvre dans
toute la Suisse.
Le couronnement de cette organisation a été la fondation d’une
« Ligue Suisse pour la protection de la nature » (Schweizerischer Natur-
schutzbund), créée en 1909 spécialement pour procurer les moyens financiers
nécessaires à la création de parcs nationaux. Elle est formée de membres
ordinaires payant annuellement une cotisation d’au moins un franc, et de
membres à vie payant une fois pour tout une somme d’au moins 20 fr. (*)•
Grâce à une propagande énergique par des articles de journaux, des conférences,
etc., cette ligue compte, en Févrie r 1911, un an et demi après sa
fondation, déjà environ 10,000 membres et dispose d’un capital d’environ
30,000 francs. Elle reçoit presque journellement des dons importants de
patriotes suisses, en particulier de ceux qui résident à l’étranger.
Nous possédons donc maintenant en Suisse quatre organismes qui
travaillent ensemble à l’oeuvre de la conservation de la « belle nature »
dans la patrie, à savoir : la Société des Forestiers, les deux Ligues et la
Commission pour la protection de la nature. A la tê te de cette dernière
se trouve l’homme énergique, dévoué et plein d’enthousiasme, qui est
l’âme de tout le mouvement, M. le D” PAUL SARASIN, de Bâle.
■V
II
Voyons maintenant quels sont les résultats de ces efforts réunis:
Eu géologie, ce sont surtout les blocs erratiques menacés par les
constructeurs qui ont été achetés. Le résultat le plus grandiose dans ce
( ' ) Les ad h é s io n s se p r e n n e n t au S e c r é ta r ia t de la Ligue Suis se p. 1. p. d. 1. n. à Bâ le , Tc l lsp la tz , 3
(Dr . Brun ie s ) .
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