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kestan russe. Il reste néanmoins aux explorateurs futurs le soin d’établir les
limites détaillées de tous les districts floristiques, ainsi que de décrire les
associations des plantes dans chaque district. En outre, il reste à ajouter
beaucoup de noms de plantes à la liste de la flore, qui est en cours de publication
sous le titre de « Conspectus florae Turkestanicae », car chaque nouvelle
expédition scientifique donne une ou quelques- espèces nouvelles pour
la Science.
Il serait très intéressant et t rès important, de fixer quelques étapes
de l’évolution de la flore de ce vaste te rritoire. La géologie nous apprend
que, durant la période tertiaire, l’énorme différence d’altitude que nous
constatons aujourd’hui entre les dépressions continentales au-dessus du niveau
de la mer et les chaînes gigantesques de Tian-chan et du Pamir d’aujour d’hui
avec leurs cimes de 8000 mètres, n’existaient pas.
A cette époque ancienne, la majeure partie du Turkestau était couverte
par la mer, de laquelle émergeait les cimes du Tian-chan qui apparaissaient
comme un archipel, ne dépassant pas en hauteur 4500™. Cela nous donne
l’explication, bien naturelle, de la grande différence de la flore dans les divers
systèmes des chaînes du Turkestan.
Les dernières époques du te rtiaire avaient certainement d’autres conditions
physico-géographiques, et la distribution des mers et des ter res était
toute autre. En effet, nous connaissons les gisements de restes fossiles des
plantes des localités désertes, au N.W. et au N.-E. du Turkes tan avec la flore
caractéristique de l’Aquilonien, ce qui nous permet d’affirmer l’existence
d’une végéta tion forestière dans tout le Turkestan vers la fin du tertiaire.
Pour la flore te rtiaire des montagnes du Turkestan, nous ne pouvons
assigner aucune date paléontologique. Néanmoins, nous pouvons tirer quelques
conclusions en observant la flore contemporaine ; celle-ci renforme certains
éléments qui peuvent être décidément considérés comme reliques de la
flore tertiaire. Citons de ce nombre les forêts de :
Juglans regia,
Abies sibirica f. Semenowi,
et des plantes herbacées, isolées dans leur distribution, ou présentant des
caractères t rop éloignés des conditions de l’époque quartenaire. Tels sont,
par exemple :
Trigonotis Olgae,
Moricandia tuberosa.
Vers la fin de l’époque te rtiaire commença la période humide et froide ;
celle-ci provoqua le grand développement des glaciers dans l’hémisphère
boréal. Nous avons noté des faits qui parlent en faveur d ’une plus vaste
extension des glaciers dans les montagnes du Turkestan, mais il est impossible
d’y affirmer l’existence d’une période glaciaire, pendant laquelle tout le
pays montagneux aurait été couvert de glaces. Il suffit, par exemple, d’une
plus grande humidité et de plus abondantes précipitations atmosphériques
pour que les glaciers reprennent leur marche progressive. Durant cette
période, la végéta tion des contreforts des montagnes et dans les zones inférieures
des montagnes aurait dû être plus riche et surtout plus hydrophile
qu’aujourd’hui.
Beaucoup plus vaste est le ter r itoire de la Sibérie, faisant partie de
l’Empire russe depuis 300 ans. Malheureusement, l’unique « Flora sibirica »
date du XVllN siècle, et sa nomenclature est prélinéenne
Certes la flore de Sibérie est comprise dans l’ancienne « Flora ros-
sica » de Ledebour, et nous possédons actuellement deux ou trois bonnes
flores locales. Dans ces circonstances, il semble d’actualité de publier des
tableaux de détermination des plantes de Sibérie, avec nombreuses illustrations,
travail entrepris effectivement par l’Adminis tration générale de la colonisation.
Mais cet état de choses a rendu indispensable l’organisation de nombreuses
expéditions botaniques pour la détermination préliminaire des
ressources agricoles des districts proposés à l’émigration des paysans russes.
Les expéditions effectuées durant les années 1908 et 1909 furent confiées à
des comités et à de zélés explorateurs sous mon contrôle général, et sous la
direction effective de M. A. Fleroff.
Pour mieux surveiller les t ravaux de ces expéditions, pour pouvoir
faire moi-même quelques observations et récolter des matériaux d’études,
j’entrepris un voyage à travers toute la Sibérie le long du chemin de fer
Transibérien jusqu’à Sretense, de là par les rivières Schislen et Amour jusqu’à
Nicolatsk, près de l’Océan Pacifique, de là jusqu’à Vladivostok.
Pendant ce voyage, j ’eus l’occasion de faire plus de mille kilomètres
dans un Tarantass, indépendamment d ’un grand nombre de kilomètres dans
de petits canots. En outre, nous avons fait, ma femme et moi, quelques centaines
de kilomètres à pied.
La première partie de notre voyage à travers la Sibérie nous fit voir
les tableaux de taiga ou forêts vierges de Sibérie.
La seconde partie fut consacréeà l’étude des steppes de la Sibérie, qui
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