INTRODUCTION
Dans Pintroduction du volume des comptes rendus des séances du
Congrès international de Botanique, nous avons rappelé les difficultés qui
ont surgi dans la préparat ion de ce Congrès, la mor t successive de deux de
nos Présidents du Comité d’organisation, le prof. Léo Er rera et le Comte
O. de Kerkhove de Denterghem.
Les publications du Congrès ont subi des retards nombreux dus à
diverses circonstances, tout à fait, hélas! indépendantes de notre volonté
et, durant cette publication, nous avons encore eu à enregistrer des décès.
M. le baron A. de Moreau et M. Th. Durand, qui présidèrent la séance
d’inauguration du Congrès et qui s’intéressaient vivement à la publication
de ces actes, ne sont plus !
La Commission d’organisation a été ainsi privée, en peu d’années,
de quatre présidents, dont le dernier. Th. Durand, reliait l’entreprise de
1910 au Congrès de Vienne de 1905.
Le deuil dont une nation amie souffrait cruellement au moment de
l’ouverture de notre Congrès empêcha le baron de Moreau, notre président,
ancien Ministre de l’Agriculture, de prendre part, comme il l’aurait
voulu, aux réunions de notre Congrès.
Le baron de Moreau a laissé chez ceux qui ont pu l’aborder un
souvenir ineffaçable. On a tracé de lui ce por trait frappant que nous nous
permettons de rappeler ici ; « Cette figure spirituelle et douce de gentilhomme
et de chrétien est de celles dont la rencontre dans la vie frappe,
dont l’influence s’exerce sur ceux qui l’approchent et dont le souvenir ne
s’efface pas. Il n’y avait en lui rien de banal; tout de suite on était conquis
par sa bonté si fine, par le charme de son indulgence qui faisait qu’on l’aimait
et qu’on se senta it près de lui en confiance » (1).
Après la mort du comte O. de Kerkhove, le baron de ' Moreau
était tout désigné pour le remplacer à la tête de notre Comité d’organi sation,
ayant été un des premie rs et des plus brillants Ministres de l’Agriculture.
Lorsqu’en 1910 il fut l’objet d’une importante manifestation de
sympathie à l’occasion du XXV^ anniversaire de l’institution des agronomes
de l’État, il rappela comment était née cette institution et il nous montre là
qu’il avait en vue de soutenir vigoureusement la science, car il fait siennes
ces paroles d’un savant qui a dit : « L’agriculteur doit être forcément
botaniste, il ;doit être familiarisé avec la physiologie animale, la chimie,
la mécanique, la météorologie, il doit être ingénieur, négociant, spéculateur
et, enfin, praticien proprement dit ! ».
(O Cf. E. Van der Smissen, Le baron de Morcaii. 1840-1911, Revue Générale, 1910.