4 H i s t o i r e N a t u r e l l e
notre ondatra, c ’eft-à-dire, l ’animal dont nous donnons
ici la figure ( flanche I ) .
L ’ondatra eft de la groffeur d ’un petit lapin & de la
forme d’un rat ; il a la tête courte & femblable à celle
du rat d’eau, le poil luifant & doux avec un duvet fort
épais au defious du premier p o il , à peu près comme
le caflor ; il a la queue longue & couverte de petites
écailles comme celle des autres rats, mais elle eft d une
forme différente : la queue des rats communs eft a peu
près cylindrique, & diminue de groflèur depuis 1 origine
jnfqu’à l ’extrémité ; celle du rat mufqué eft fort aplatie
vers la partie du milieu jufqu a 1 extrémité, & un peu plus
arrondie au commencement, c ’eft-a:dire, a 1 origine ; les
faces aplaties ne font pas horizontales, mais verticales, en
forte qu’il fofnble que la queue ait été ferree & comprimée
des deux côtés dans toute fa longueur : les doigts des pieds
ne font pas réunis par des membranes , mais ils font
garnis de longs poils allez ferres qui ftippleent en partie
l ’effet de la membrane & donnent à l’animal plus de
facilité pour nager. Il a les oreilles très-courtes &
non pas nues comme le rat domeftique, mais bien
couvertes de poil en dehors & en dedans; les yeux
grands & de trois lignes d’ouverture ; deux dents inci-
fives d’ environ un pouce de long dans la mâchoire
inférieure, & deux autres plus courtes dans la mâchoire
fùpérieure : ces quatre dents font très - fortes & lui.
fervent à ronger & à couper le bois.
L e s chofes fingulières que M . Sarrafin a obfervées
DE L’ O N D A T R A è f du D E SM A N . j
dans cet animal , fon t, i.° la force & la grande
expanfion du m u fc lepeancier qui fait que l ’animal, en
contractant fà peau, peut refferrer fon corps & le réduire
à un plus petit volume ; z.° la fouplefle des fàuftes
côtes qui permet cette contraction du c o rp s , laquelle
eft fi confidérable que le rat mufqué paffe dans des
trous où des animaux beaucoup plus petits ne peuvent
entrer; 3.0 la manière dont s ’écoulent les urines dans
les fem elle s, car l’urètre n’aboutit point, comme dans
les autres quadrupèdes, au defibus du c litoris, mais à
une éminence velue fituée fur l ’os pubis ; & cette éminence
a un orifice particulier qui fert à l ’éjeétion des
urines : organifàtion fingulière qui ne fe trouve que
dans quelques efpèces d’animaux, comme les rats & les
finges dont les femelles ont trois ouvertures. On a
obfervé que le caftor eft le feul des quadrupèdes dans
lequel les urines & les excrémens aboutiffent également
à un réceptacle commun qu’on pourroit comparer au
cloaque des oifeaux : les femelles des rats & des fin ie s
font p eut-être les feules qui aient le conduit des urines
& l ’orifice par o ù elles s’é co u len t, abfolument féparés
des parties de la génération ; cette fingularité n’eft que
dans les femelles, car dans les mâles de ces mêmes
efpèces l’urètre aboutit à l’extrémité de la verge, comme
dans toutes les autres efpèces de quadrupèdes. M . Sarrafin
obferve, q.° que les tefticules q u i, comme dans
les autres rats, font fitués des deux côtés- de l ’anus>
deviennent trè s -g ro s dans le temps du rut pour
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