dans fes defcriptions, & ii paraît même aller plus loin
que Ion auteur, en faifant trois efpèces réellement dif-
tinétes des trois philandres, planches X X X V I , X X X V I I I
i r x x x i x de Seba ; car s’ il eût recherché l ’idée de cet
auteur , il eût reconnu qu’il ne donne pas fes trois
philandres pour des efpèces réellement différentes les
unes des autres. Seba ne fe doutoit pas qu’un animal
des climats chauds de l ’Amérique ne dût pas fe trouver
auffi dans les climats chauds de l ’A fie ; il qualifioit fes
animaux d ’Orientaux ou d ’Amé ricain s, félon qu’ils lui
arrivoient de l ’un ou de l ’autre continent; mais il ne
donne pas fes trois philandres pour trois efpèces dif-
tinéles & féparées; il paraît clairement qu’il ne prend
pas.à la rigueur le mot d ’e fp è ce , lorfqu’il dit, p a g ed i:
C ’efl ici la plus grande efpèce de ces animaux, & qu’il
ajoûte , cette femelle eft parfaitement femblable ( fimillima )
aux femelles des philandres d ’Amérique , elle ejl feulement
plus grande, ér elle efl couverte fu r le dos de poils d ’un
jaune plus foncé. C e s différences, comme nous l ’avons
déjà d it , ne font que des variétés telles qu’on en trouve
ordinairement'entre des individus de la même efpèce à
différens âges : & dans le fait Seba n’a pas prétendu
faire une divifîon méthodique des animaux en claffes,
genres & efpèces ; il a feulement donné les figures des
différentes pièces de fon Cabinet diftinguées par des
numéros, fuivant qu’il voyoit quelques différences dans
la grandeur, dans les teintes de couleur ou dans l’indication
du pays natal des animaux qui compofoient fâ
to lle élion . Il nous paraît donc que fur cette feule autorité
de S eb a , M. Briffon n etoit pas fondé à faire trois
efpèces différentes de ces trois philandres, d ’autant plus
qu ’il n’a pas même employé les caraéfères diftinétifs
exprimés dans les figures, & qu il ne fait aucune mention
de la différence de l’ongle qui fe trouve aux pouces
des pieds de derrière des deux premiers & qui manque
au troifième. M , Briffon devoit donc rapporter à fon
n.°3 , c ’eft-à-dire, à fon philandre d ’Am b o in e , page28$ ,
toute la nomenclature qu il a mifo a fon philandre,
n i 1 , page 2 8 6 , tous les noms & fynonimes qu’il cite
ne convenant qu’au philandre, n. ^ , puifque c eft celui
dont les pouces des pieds de derrière n’ont point d ’ongle.
Il dit en général que les doigts des philandres font onguiculés
, & il ne fait fur cela aucune exception ; cependant
le philandre qu’il a vû au Cabinet du R o i , & qui
eft notre farigue, n’a point d ’ongle aux pouces des pieds
de derrière, & d paroxt que c eft le foui qu il ait v u ,
puifqu’il n’y a dans fon Livre que le n i i qui foit précédé
de deux étoiles. L ’ouvrage de M . Briffon , d ’ailleurs,
très-utile , pèche principalement en ce que la
lifte des efpèces y eft beaucoup plus grande que celle
de la Nature.
Il ne nous refte maintenant à examiner que la nomenclature
de M. Linnæus; elle eft fur cet article moins
fautive que celle des autres , en c e que cet auteur
fupprime une des trois efpèces dont nous venons de
parler, & qu’il réduit à deux les trais animaux de Seba;
r Ç) o iij