tous les tatous celui-ci ait le plus de facilité pour
fe contracter & fe ferrer en boule à caufe du grand
nombre de fes bandes mobiles qui s’étendent jufqu’à
la queue.
Ray a décrit, comme nous, le cirquinçon d'après.
Grew ; M. Brifibn paraît s’être conformé à la defcrip-
tion de Ray, aurti a -t-il très-bien défigné cet animal
qu’il appelle fimplement Armadille; mais il eft fingulier
que M. Linnæus qui devoit avoir les defcriptions de
Grew & de Ray fous les yeux, puifqu’il les cite tous
deux, ait indiqué 1 ce même animal comme n’ayant
qu’une bande, tandis qu’il en a dix-huit. Cela ne peut
être fondé que fur une méprife a (fez évidente qui con-
fifte à avoir pris le tatu feu armadillo africanus de Seba
pour le tatu muflelïmis de Grew, lefquels néanmoins par
les defcriptions mêmes de ces deux Auteurs font très-
diffërens l’un de l’autre. Autant il paroît certain que
l’animal décrit par Grew eft une efpèce réellement
exiftante, autant il eft douteux que celui de Seba exifte
de la manière au moins dont il le décrit. Selon lui cet
armadille africain a l’armure du corps entier partagée ,y
en trois parties; fi cela eft, l’armure du dos, au lieu
d’être compofée de plufreurs bandes, eft d’une feule
* UnicinffuSj Dafypus tegm'me tripartito pedibus pentadaflylis..........
Tatu feu Armadillo Africanus. Seba, Muf. i , pag. 4 7 , Tab. yo.fig.
4 ; 4 .......... Tatu mufelinus. Ray, quadrup, 23 y . Grew, ATuf. 1 y ,
Tàb. m Linn. Syjl. nat-. edit. X , pag. 5 o.
5 h Scutum ojfeunitoto incumbens corporitriparütumcjl. Seba, vol.,1. p , 4p\
d e s T a t o u s . 223
pièce, & cette pièce unique eft feulement féparée du
bouclier des épaules & de celui de la croupe qui font
auiïi chacun d’une feule pièce; c’eft-là le fondement
de Terreur de M. Linnæus, il a d ’après ce partage de
Seba, nommé cet armadille unicindus termine tripartito.
Cependant il étoit aifé de voir que cette indication
de Seba eft équivoque & erronée , puifqu’elle n’eft
1 nullement d’accord avec les figures, & qu’elle indique
en effet le kalajfou ou tatou a douze bandes, comme
nous l’avons prouvé dans l’article précédent.
Tous les tatous font originaires de l’Amérique;
ils étoient inconnus avant la découverte du nouveau
monde, les Anciens n’en ont jamais fait mention, &
les Voyageurs modernes ou nouveaux en parlent tous
comme d’animaux naturels & particuliers au Mexique ,
au Brefil, à la Guiane , &c. aucun ne dit en avoir
trouvé l’efpèce exiftante en Afie ni en Afrique ; quelques
uns ont feulement confondu les pangolins & les
phatagins ou lézards écailleux des Indes orientales avec
les armadilles de l’Amérique ; quelques autres ont
penfé qu’il s’en trouvoit fur les côtes occidentales de
l’Afrique , parée qu’on en a quelquefois tranfporté du
Brefil en Guinée. Beilon *, qui a écrit il y a plus de
* « Et poür ce que l’amma! dont nous avons déjà ci-devant parie' ,
tjuWnointne un Tatou, s’eft trouvé-entre leurs mains, lequel toutefois «
eft apporté de la Guinée & de la Terre-neuve, dont les Anciens n’en «
tout point parié . néanmoins nous a fèmbié bon d’en bailler ie portrait. «
Ge qui fait qu’on voit cette bête jà commune en plufieurs cabinets «