j 8 6 H i s t o i r e N a t u r e l l e , è r e .
que la figure ; ils font doux, innocens & ne font aucun
mal; ils ne fe nourriffent que.d’infeétes; ils courent lentement
& ne peuvent échapper à l’homme qu’en fe
cachant dans des trous de rochers ou dans dés terriers
qu’ils fe creufent & où ils font leurs petits. C e font
deux efpèces extraordinaires , peu nombreufes , affez
inutiles, & dont la forme bizarre ne paraît exifter que
pour faire la première nuance de la figure des quadrupèdes
à celle des reptiles.
chargée de ces infeétes, il la retire & en fait la curée. Cet animal 11’eft point
méchant, il n’attaque perfonne , il ne cherche qu’à vivre, & pourvû
qu’il trouve des fourmis, il eft content & fait bonite chère. Les plus
grands qu’on ait vû de cette elpèce avoient huit pieds de longueur,
y compris la queue qui en a bien quatre. Voyage de D efmarchais ,
terne I , pages a o o i f sto i-
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d e s c r i p t i o n
D U P A N G O L I N .
L e Pangolin (pi. x x x i v ) a tant de relfemblance pour la
forme du corps avec les lézards, qu on lui en a fouvent donne
le nom, & il eü couvert d’écailies fi grandes 8c fi apparentes,
qu’on l’a défigné par la dénomination de Lenard écailleux. Il a,
comme le lézard, la tète petite, le col court 8c gros, le corps
long, les jambes courtes & la queue fort longue, très-grofle a
ion origine, convexe en delTus, plate en deiîous 8c terminée en
pointe. Le mulëau eft alonge & étroit par le bout, le nez ref-
femble à celui des chiens, les yeux font très-petits, 8ç.,les
conduits des oreilles fe trouvent près des yeux 8c 11’ont point
de conque. Le cou ell: plus gros que la tête, parce que les
écailles qui le couvrent font plus grandes , 8c par conféquent
plus épiffes 8c plus faiiiantes que celles de la tète : les écailles
du corps 8c des jambes cachent aulfi: toutes les proportions de
cet animal 8c le rendent prelqu’informe. Il a cinq doigts à chaque
pied qui ne font apparens que par leurs ongles, 8c ces ongles
étaient, dans le pangolin qui a iervi de fujet pour cette deferip-
tion, à peu près auffi grands que ceux du tamanoir, mais de
couleur blancheâtre ; la dernière phalange des doigts, qui n a
qu’une gouttière longitudinale fur là face fupérieure dans cet
animai, eft entièrement fendue à fon extrémité dans le pangolin,
& il y a dans la cavité de l’ongle une lame de même fubllance
que l’ongle qui tient à fa partie fupérieure 8c qui s’étend entre
les deux branches de la bifurcation de la dernière phalange du
doigt ; les ongles des pieds de devant font plus grands que ceux