2o6 H i s t o i r e Na t u r e l l e
L'A P AR* ou le Tatou à trois bandes.
L e premier auteur qui ait indiqué cet animal par une
defcription, eft Charles de l’ÉcIufe ( Clufms) , il ne l’a
décrit que d’après une figure ; mais on reconnoît aifé-
ment aux caraélères qu’elle repréfente, & qui font trois-
bandes mobiles fur le dos, & la queue très-courte, que
c’efl le même animal que celui dont Marcgrave nous
a donné une'bonne defcription fous le nom de Tarn
apara; il a la tête oblongue & prefque pyramidale , le
mufeau pointu , les yeux petits, les oreilles courtes.&
arrondies, le delfus de la tête couvert d’un cafque d’une
* A par, Ta tu apara, nom de cet animal au Breffl, & que nous
avons adopté.
Armadillo feu Tatu gémis alterum. Clufii, Exotic. pag. top.
Tatu apara. Marcgrav. H iß. Brafil. pag. 232.
Tatu feu Armadillo. Pifon, H iß. nas. Braßl. pag. t o o.
Tatu apara, Armadilli tertia Jpecies Afarcgravii. Ray, Synopf. quad.
pag. 234.
Tatu feu Armadillo orientalis, loricâ ojfeâ toto corpore teâus. Se fa ,
vol. I , pag. 62, Tab. 3 S , fig. 2 & 3. Nota. Qu’il y a erreur dans
cette phrafe indicative , cet animal ne fe trouvant qu’en Amérique &
point aux Indes orientales.
Tatus Gefneri, Tatu apara Adarcgravii. Barrère, H iß. Franc, équin.
pag. t<?3.
Erinaceus loricatus cingulis tribus. Linn. Syß. nat. edit. IV, pag. 66.
— Dafypus cingulis tribus, edit. VI , pag. 6. — Tricinâus. Dajÿpus cin~
gulis tribus, edit. X ; pag. 5 t .
Cataphraâus fcutis duobus, cingulis tribus.........Armadillo orientalis.
L ’armadille oriental. Briflbn , Regn. animal, pag. 38. Nota. Même
erreur au fujet de i’épithète oriental, copiée de Seba.
feule pièce ; il a cinq doigts à tous les pieds , dans
ceux du devant les deux ongles du milieu font très-
grands, des deux latéraux font plus petits , & le cinquième,
qui eft l’extérieur & qui eft fait en forme d’ergot, eft
encore plus petit que tous les autres ; dans les pieds de
derrière les cinq ongles font plus courts & plus égaux.
La queue eft très-courte, elle n’a que deux pouces de
longueur, & elle eft revêtue d’un têt tout autour; le
corps a un pied de longueur fur huit pouces dans là
plus gra’nde largeur. La cuirafle qui le couvre eft partagée
par quatre commifliires ou divifions, & compofée de
trois bandes mobiles & tranfverfales qui permettent à
l’animal de fe courber & de fe c on trader en rond ; la
peau qui forme les commifliires eft très-fouple. Les
boucliers qui couvrent les épaules & la croupe font com-
pofés de pièces à cinq angles très-élégamment rangées;
les-trois bandes mobiles entre ces deux boucliers font
compofées de pièces carrées ou barfongues, & chaque
pièce eft chargée de petites écailles lenticulaires d’un
blanc - jaunâtre. Marcgrave ajoûte que quand l’apar fe
couche pour dormir , ou que quelqu’un le touche &
veut le prendre avec la main, il rapproche & réunit ;
pour ainfi dire, en un point fes quatre pieds, ramène
fa tête fous fon ventre, & fe courbe fi parfaitement en
rond, qu’alors on le prendroit pluftôt pour une coquille
de mer que pour un animal terreftre. Cette contraélion
fi ferrée fe -fait au moyen de deux grands mufcles qu’il
a fur les côtés du corps, & l’homme le plus fort a bien