l’Auteur*. Le fécond, qu’il indique fous le nom de
Tamandua- guacu du B rejil, ou l’Ours qui mange les
fourmis
* N.‘ 2. Tamandua murmecophage d ’Amérique. Cet animal eft extrêmement
commun dans les Indes occidentales, mais nous n’en avons
jamais vû qu'011 eut tranfporté des Indes orientales, ni entendu dire
qu’il s ’en trouvât, Quelques Savans le font des idées toutes inerveilleulès
de cet animal ; les uns le prennent pour le lion formicarius, les autres
pour le formica-leo, céux-ci pour le formica-vulves, & fçs autres pour
le formica-lupus. M. Poupart, page 2 3 y d/es Mémoires de l ’Académie
royale des Sciences, année 1 7 0 4 , a remarqué que cet animal étoit gris ,
ferablable à une araignée, & qu’il tendoit même des embûches aux fourmis.
Cette comparaifon ne nous paraît pas fort jufle. Baftamantanus qui a
fait un livre entier lur les reptiles, dont il eft fait mention dans les Livres
lâints, regarde le murmeco-leo, nom que quelques perfonnes lui donnent,
pour une elpèce d’elcârbot qu’on appelle Efcarbvt cornu, & que les
Allemands nomment Cerf-volant { tout ceci e f, comme l’on voit, fort
important Ù“ fort utile pour la defeription d ’un animal quadrupède) ;
mais, continue l’Auteur, toutes ces deforiptions & plufieurs autres n’expriment
point la nature de cet animal, dont nous donnons la figure
prilè fur" l’original : celui que l’on voit ici eft incarnat, couvert d’un
poil doux & comme la laine, au cou court, aux épaules larges, à la
tête & au mulèau long & étroit, d’où fort une longue langue propre
à prendre & à avaler les fourmis qui lui fervent de nourriture. La làgefîë
du Créateur a donné à ces animaux les organes qui leur étoient né-
ceflâires pour qu’ils pufîènt le pourvoir de leur nourriture à leur goût
& à leur yolonté. Les pattes de devant, ainfi que celles d’un ours, ont
chacune , outre les doigts ordinaires, trois autres doigts qui ont crû par-
deflusks autres & qui font armés d’un ongle crochu, lequel eft principalement
très-grand dans le doigt du milieu. C ’eft-Ià avec quoi ils
grattent la terre &*en tirent les nids des fourmis. Les narines, placées
très-proche de la gueule, font étroites, rudes & garnies de poils, dont
ils le fervent pour flairer où eft leur manger, Les oreilles font oblongues
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fourmis ÉÉpag. 6f ir 66,pl. XL,fig. n.° i, eft indiqué d’une
ou pendantes; les pieds de derrière, dans cette elpèce de tamandua
comme dans les ours, font partagés en cinq doigts , garnis d’ongles
longs & crochus, & font contenus outre cela fur des talons très-larges,
La queue longue & velue finit en pointe, & iis s’en fervent, ainfi que
les finges, .à fè tenir fortement attachés aux arbres: la partie propre à
la génération dans les mâles eft remarquable ; ils portent leurs tcfticules
cachés fous la peau & en dedans, Les fourmis, tant grandes que petites,
deviennent la proie de ces,animaux, qui à-leur tour fervent aux hommes,
lîir-tout dans la Médecine. Sebapyol. I , page 60, pl. XXXVI I , fig .
n.° 2. I l faut être bien aveuglément confiant pour établir quelque çhofe fur
une pareille defeription , ù* pour la rapporter au tamanoir ou tamandua-
guacu, comme l ’a fa it M . Linnceus, à f de ne donner en même temps
à cet animal que trois doigts aux pieds de devant, tandis que par cette
defeription même, il en a trois, outre les doigts ordinaires, trais, dit-en,
qui ont crû par-dejfus les autres, chofe abfurde à f qui auroit dû faire
douter de tout le refie.
* N.° 2. Tamandua-guacu du Brefil, ou YOurs qui mange les fourmis.
C ’eft ici la plus grande de toutes les efpèces d’animaux que nous ayons
vû. Marcgrave la nomme Tamandua-guacu, St Cardan Urfus for mi-,
carius, c’eft-à-dire, YOurs qui mange les fourmis. Cet animal a le corps
long, les épaules hautes & larges, la tête fort étendue , 2 mufeau diminuant
infenfiblement, & les narines amples & ouvertes. Sa longue langue
qu’il peut tirer en avant d’un huitième de coudée, ce qui lui eft très-
avantageux pour attraper les fourmis, finit en une pointe dont le bout
forme un petit rond ; fes oreilles "font longues & pendantes-, fès. yeux
allez grands font défendus par d’épaiflès paupières , fon mulèau eft
long, tout ridé, garni de peu de poil ; j i tête qui eft plate & petite
eft couverte de poils allez prelïes ; tout le relie du corps de cet animal
eft velu de poils longs & épais aflez lèmblables à des foies de cochon,
mais qui cependant près de la peau deviennent cotonneux & plus fins ;
kur couleur eft d’un châtain - clair , & fous le ventre d un brun plus
foncé ; le deflus de la queue , qui eft longue & finillànt en pointe, eft
Tome X. V