courbé en deffous ; il a la queue longue de dix pouces &
dénuée de poils à l’extrémité, les oreilles droites, longues
d ’un pouce ; la langue ronde, longue de huit pouces,
placée dans une efpèce de gouttière ou de canal creux
au dedans de la mâchoire inférieure ; fes jambes n’ont
guère que quatre pouces de hauteur, fes’pieds font de
la même forme & ont le même nombre d’ongles que
ceux du tamanoir, c’eft-à-dire, quatre ongles à ceux de
devant & cinq à ceux de derrière. Il grimpe & ferre
auffi - bien que le tamanoir, & ne marche pas mieux ; il
ne fe couvre pas de fa queue qui ne pourrait lui fervir
d ’abri étant en partie dénuée de poil, lequel d’ailleurs eft
beaucoup plus court que celui de la queue du tamanoir:
lorfqu’il dort il cache fa tête fous fon cou & fous fes
jambes de devant.
L e troifième de ces animaux eft celui que les Naturels
de la Guiane appellent Ouatiriouaou, Nous lui donnons le
nom de Fourmiller pour le diftinguer du tamanoir & du
tamandua. Il eft encore beaucoup plus petit que le taman-
dua, puifqu’il n’a que fix ou-fept pouces de longueur depuis
l’extrémité du mufeau jufqu’à l’origine de la queue :
il a la tête longue de deux pouces, le mufeau proportionnellement,
beaucoup moins alongé que celui du tamanoir
ou du tamandua ; fa queue, longue de lëpt pouces , èft
recourbée en deftous par l’extrémité qui eft dégarnie de
poils ; là langue eft étroite, un peu aplatie & alfez longue ;
le cou eft prefque nud, la tête eft alfez greffe à proportion
du corps, les yeux font placés bas & peu éloignés
du T a m a n o i r , du T a m a n d u a , c. 14 9
des coins de la gueule, les oreilles font petites & cachées
dans le poil, les jambes n’ont que trois pouces de hauteur
, les pieds de devant n’ont que deux ongles, dont
l’externe eft bien plus gros & bien plus lopg que l’interne;
les pieds de derrière en ont quatre, le poil du corps
eft long d’environ neuf lignes, il eft doux au toucher &
d’une couleur brillante, d’un roux mêlé de jaune-vif; les
pieds ne font pas faits pour.marcher, mais pour grimper
& pour làifir ; il monte fur les arbres & fe fufpend aux
branches par l’extrémité de là queue.
Nous ne connoiflons dans ce genre d’animaux que
fes trois efpèces defquelles nous venons de donner les
indications. M. Brilfon fait mention, d’après Seba,, d’une
quatrième efpèce fous le nom de Fourmiller aux longues
oreilles, mais nous regardons cette efpèce comme dou-
teufe, parce que dans l’énumération que fait Seba des
animaux de ce genre, il nous a paru qu’il y avoit plus
d’une erreur, il dit expreffément, nous'cpnfervons dans
notre CabinetJîx efpèces de ces animaux mangeurs de fourmis,
cependant il ne donne la defeription que de cinq;
& parmi ces cinq animaux il place \’YJquiepatl ou
Mouffette qui eft un animal non feulement d’une efpèce,
mais d’un genre très - éloigné de celui des mangeurs
de fourmis, puifqu’il a dés dents*, & la langue plate
& courte comme celle des autres quadrupèdes , &
* Vapulavit aliquando optimus autor de nominibiis proprïis, fi yfquiepatl
feu vulpeculam Mexicanam, tamanduam dixit, pag. 66. Quafi aliquam
omnino Jpeciem, canis feptentrionalis fere émulant, maxillâ infeiiore crajfâ
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