au moins des variétés durables & produites par l’influence
des divers climats. Dans cette incertitude que le temps
feul pourra fixer, nous avons pris le parti de préfènter
tous les tatous enfemble & de faire néanmoins rénumération
de chacun d’eux, comme fi c’étoient en effet autant
d’efpèces particulières.
L e Père d’Abbeville* nous paraît être le premier qui
ait diflingué les tatous par des noms ou des épithètes
qui ont été pour la plufpart adoptés par les Auteurs qui
ont écrit après lui. Il en indique affez clairement fix
efpèces. i .“ Le Tatou-ouaffou, qui probablement eft celui
que nous appellerons Kabajjou; 2.° le Tatouète, que
Marcgrave a auffi appelé Tatuhe} & auquel nous con-
ferverons ce nom ; 3.0 \eTatou-peb qui efl: le Tatupeba
ou YEticuberto de Marcgrave, auquel nous conferverons
ce dernier nom ; 4.0 le Tatou-apar qui efl le Tatu-apara
de Marcgrave , auquel nous conferverons encore fbn
nom ; y.° \eTatou-ouinchum qui nous paraît être le même
que le Cirquinchum, & que nous appellerons Cirquinçon;
6 .° le Taiou-miri, le plus petit de tous, qui pourroit bien
être celui que nous appellerons Cachïcame. Les autres
Voyageurs ont confondules efpèces, ou ne les ont indiquées
que par des noms génériques. Marcgrave à diflingué
& décrit YApar, YEncoubert & le Tatuhe ; Wormius St
Grew ont décrit le Cachicame, & Grew feul a parlé du
Cirquinçon ; mais nous n’avons eu befoin d’emprunter
* Million au Maragnon, par le Père d’Abbeville, Capucin. Paris,
1 6 1 4 , page 2 4 7 .
que les deferiptions de l’apar & du cirquinçon , car
nous avons vû les quatre autres efpèces.
Dans toutes, à l’exception de celle du cirquinçon,
l’animal a deux boucliers offeux, l’un fur les épaules &
l’autre fur la croupe ; ces deux boucliers font chacun
d ’une feule pièce, tandis que la cuiraffe, qui efl offeufe
auffi & qui couvre le corps, efl divifée tranfverfàlement
& partagée en plus ou moins dé bandes mobiles & fé-
parées les unes des autres par une peau flexible. Mais le
cirquinçon n’a qu’un bouclier, & c’eft 'celui des épdules;
la'croupe, au lieu d’être couverte d’un bouclier, efl
revêtue jufqu’à la queue par des bandes mobiles pareilles
à celles de la cuiraffe du corps. Nous allons donner des
indications claires & de courtes deferiptions de chacune
de ces efpèces. Dans la première la cuiraffe qui efl entre
les deux boucliers efl compofée de.trois bandes, dans
la fécondé elle l’eft de*fix, dans la troifième de huit,
dans la quatrième de neuf, dans la cinquième de douze,
& enfin dans la fixième il n’y a, comme nous venons
de le dire, que le bouclier des épaules qui foit d’une
feule pièce; l’armure de la croupe, ainfi que celle du
corps, font partagées en bandes mobiles qui s’étendent
depuis le bouclier des épaules jufqu’à la queue, & qui
font au nombre de dix-huit.
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