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deux cents ans & qui eft l’un des premiers qui nous
en ait donné une courte defcription avec la figure d’un
tatou dont il avoit vû la dépouille en Turquie , indique
affez qu’il venoit du nouveau continent. O viedoa ,' de
L éryb, G om ara', T h ev e t6, Antoine H errera' ,, 1e P.
d’Abbevillef, François Ximenès, Stadeniuss, Monardh,
Jofeph Acofta;, de L aëtk, tous les Auteurs plus recens,
ai & être portée en fî loingtain pays, efl que Nature l’a anne'e dé dure
» efcorce & larges écailles à la manière d’un corcelet, & auffi qu’on
3> peut aifément ôter fit chair de leans fins rien perdre de fi naïve figure. ^
33 Jà l’avons dit efpèçe de hériffoi) du Brefil. Car elle le retire en fes
3> écailles comme un hériflpn en fes épines. Elle n’excède point la gran-
3> deur d’un moyen pourcelet : auffi eft - elle elpèce de pourceau, ayant
33 jambes, pieds & mulêau de même ; car on l’a déjà vû vivre en France,
& Ce nourrit de grams & de fruits 33. Obßrvations de Bellon. Paris,
t ; ; ; . « ' 21 M
■ Oviedo, Summarium fnd. occid, cap. XXII,
1 Hiftoire d’un voyage fiit en la terre du Brefil, par Jean de Léry.
Pa ris, i j 7 8 , pages / 4 4 i f fuir, .
c Gomara, H iß. Mexican. <ßc.
d Singularités de la France antarctique, par Tfievet, chap. LIV.
e Defcription des Indes occidentales, par Ant. de Herrera, Amfiérd.
1 ff2 2 , page 2p 2.
f Million en fille de Maragnon, par le P. C. d’Abbeville, Capucin.
Paris, 1 6 1 4 , page 248.
s Joann. Staden. Res geftce in Brafiliâ, dAc.
h Nicolai Monardi, Simplicium Medic, hiß. pag. 330,
‘ Hiftoire naturelle des Indes, par Jolèph Acofta, Paris, t ff 00,
page 198.
k Defcription des Indes occidentales , par Jean de Laët, chap. V,
pages 4 8 9 & 4 8 ff ; Ù" chap.X V, page 996. '
tous
tous les Hiftoriens du nouveau monde font mention
de ces animaux comme originaires des contrées méridionales
de ce continent. Pifon, qui a écrit poftérieu-
rement à tous ceux que je viens de citer, eft le feul
qui ait mis en avant, fans s’appuyer d’aucune autorité,
que les armadilles fe trouvent aux Indes orientales *,
auffi-bien qu’en Amérique; il eft probable qu’il a confondu
les pangolins ou lézards écailleux avec les tatous :
les Efpagnols ayant appelé Armadillo ces lézards écailleux,
auffi-bien que les tatous, cette erreur s’eft multipliée
fous la plume de nos defcripteurs de Cabinets
& de nos Nomenclateurs, qui ont non feulement admis
des tatous aux Indes orientales, mais en ont créé en
Afrique, quoiqu’il n’y en ait jamais eu d autres dans ces
deux parties du monde que ceux qui y ont été transportés
d ’Amérique.
Le climat de toutes les efpèces de ces animaux n eft
donc pas équivoque; mais il eft plus difficile de déterminer
leur grandeur relative dans chaque efpèce ; nous
avons comparé dans cette vûe, non feulement les dépouillés
de tatous, que nous avons en grand nombre
au Cabinet du R oi, mais encore celles que l’on con-
ferve dans d’autres Cabinets ; nous avons auffi compare
les indications de tous les Auteurs avec nos propres
* Cam in occidentals non fiolum, fed fff orientales Indice partibus
frequens adeo fit hoc inuf tatce, conformations animal, non mirum fi vel
nomine , vel magnitudine, figura quoque fubinde variée. Pifon, Hiß. not.
'Brafiil. pag.'100.
Tome X. F f