I 20 H i s t o i r e N a t u r e l l e
feptentrionafes de l’Amérique : ainfi nous nous croyons
fondés à regarder le petit-gris, ou, fi l’on veut, l’écureuil
gris comme un animal commun aux deux continens, &
d’une elpèce différente de celle de l’écureuil ordinaire.
D ’ailleurs nous ne voyons pas que les écureuils, qui
font en allez grand nombre dans nos forêts, fe réunilfent
en troupes; nous ne voyons pas qu’ils yoyagent de compagnie
, qu’ils s’approchent des eaux, ni qu’ils fe halàr-
dent à traverfer les rivières fur des écorces d’arbres ; ils
different donc des petits-gris, non feulement par la
grandeur & la couleur, mais aulfi par les habitudes naturelles
; car quoique ces navigations des petits-gris pa-
roilfent peu croyables, elles font atteflées par un fi grand
nombre de témoins * que nous ne pouvons les nier,
connils ; ils font noirs ou mêlés de noir & de blanc. Toutefois il
plus grande partie font cendrés. Defcription des Indes Jean de Làêt, page 8 8.— occidentales, par La plus fine pelleterie du pays des Iroquois eft
la peau des écureuils noirs. Cet animal eft gros comme un chat de trois
mois, d’une grande vivacité, fort doux & très-facile à apprivoifèr. Les
Iroquois en font des robes qu’ils vendent jufqu’à fèpt ou huit piftoles. tHomifteo iIre, pdea glae 2no7u4ve.lle France, par te Père Charlevoix.- Paris, 1744,M*. rReefeir tv e:r ijtcaituer onsi t,i tuqru, aqnudoo d aGquefanmer utsr aenxfi rVe inccuepnituion t,B elliugancuemn fil eivifjf tOmluamo atiqnuucoe mimoptoan,e rvee ltiijqîcuaen itnesfi,d ennetqeuse ù jl"a ncateu dvâen ntoo,n fteadm etrna nuqtu ivlluol te,e qeuroerâeâ t rfaendj vcéohni;- pqluicoid f viidcee - odbigfneruvsa Jvtidt,u fqàure cmumeu sJ peomliiifsf ariinu s liattdo riinbfuusl aisb iGdoemth lacnodlilceeâ ips luresfdiumx-, mirabundus mihi rettulit. Diflertatio de fciuro volante. Tranfâét. Angl.
nna-°v 4ig2at7.> Pag' 3 8- Klein, de quadrup. pag. 53.— Côrtice interdumf ciurus Linnsei, Syjl, nat. edit. x, pag. 63.
Au
Au reffe, de tous les animaux quadrupèdes non domef-
tiques, l’écureuil eft peut-être celui qui eft le plus fujet
aux variétés, ou du moins celui dont l’elpèce a le plus
d’elpèces voifines. L ’écureuil blanc de Sibériea ne paroît
etr.e qu’une variété de notre écureuil commun. L ’écureuil
noir1 & l’écureuil gris-foneéc, tous deux de l’A mérique,
pourraient bien n’être aulfi que des variétés
de l’efpèce du petit-gris. L ’écureuil de Barbarie, le
palmifte & l’écureuil Suilfe, dont nous parlerons dans
l’article fuivant, font trois efpèces fort voifines l’une
de l’autre.
On a peu d’autres Lits lùr l’hiftoire des petits-gris;
FernandèsJ dit que l’écureuil gris ou noirâtre d’Amérique
fe tient ordinairement fur les arbres éc particulièrement
fur les pins, qu’iffe nourrit de fruits & de graines,
qu’il en fait provifion pour l’hiver, qu’il les dépofe dans
le creux d’ufi arbre où il fe retire lui-même pour palfer
la mauvaife làifon, qu’il y fait aulfi fes petits, Scc. Ce s
habitudes du petit-gris font encore différentes de celles
de l’écureuil , lequel fe conftruit un nid au deflus des
arbres comme font les oifeaux : cependant nous ne
ani*m Salc,iurus albus Sibertcus. L ’écureuil blanc de Sibérie. Briffon, Regn. pag. 1 5 1. . bSciurus Atexicanus. Hernand.Hiß. Adexic. pag. 5 82.—Sciurus niger.
L ’écüreuif noir. Briffon , Regn. animal, pag. 15 1 .
c L ’écureuil d’Amérique. Seba, vol. I , pag. 7 8 , planche X L V I I I , fg. ƒ. — Sciurus obfcure cinereus...........Sciurus Americanus. L ’écureuil
^l’Amérique. Briffon; Regn. animal, pag. 1 52. A Francici Fernaudes, Hift. animal, nov. orbis, pag. 8.
Tome X. Q
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