paroît être rie cette opinion, iorfqù’il dit, en parlant du
carigueya & du taiibi, an fpecie, an fexu lantùm a proe-
cedenù diverfum. Cependant malgré l’autorité de Marc-
grave & le doute très-raiFonnabie de Ray, Seba donne
( flanche x x x v i , n i p ) la figure d’un animal femelle
auquel il applique, fans aucun garant, le nom de Taiibi;
âc il dit en même temps que ce taiibi eft le même
animal que le Tlaquatzin de Hernandès; c’eft ajoûter la
méprife à l’erreur, car, de l’aveu même de Sebaa, fort
taiibi, qui eft femelle, n’a point de poche fous le ventre,
& il fuffifoit de lire Hernandès pour voir qu’il donne à
fon tlaquatzin cette poche comme un principal caractère.
L e taiibi de Seba ne peut donc être lé tlaquatzin de
Hernandès, puifqu’il n’a point de poche, ni le taiibi de
Marcgrave, puifqu’il eft femelle; c’eft certainement un
autre animal aflëz mal deftiné & encore plus mal décrit,
auquel Seba s’eft avifé de donner le nom de Taiibi, & qu’il
rapporte mal-à-propos au tlaquatzin de Hernandès, qui,
comme nous l’avons dit, eft le même que notre jarigué.
M .rs Briflon & Linnæus o n t, au fujet du taiibi, fnivi à
la lettre ce qu’eri a dit Sebà ; ils ont copié jufqu’à fon
erreur fur le tlaquatzin de Hernarrdèi, & ils ont tous
deux fait une efpèce fort équivoque de cet animai, le
premier fous le nom de Philandre du BrefiT, t il 4 , &
” JHarfupio tamen pro mohdendis catÿlis caret hæc fpeciés. Seba, vi>l. I ,
p ag. ; 8.
1 Philander pilis in exortu albis, in extremitate nigricantibus vejiita........
Philander Braftlietifis, ie Philandre du Brefd. Regn. artim. pag. 250«
d u S a r i g u e ou O p o s s u m . 299
le fécond fous celui de Philander*, n i 2. Le vrai taiibi,
c’eft-à-dire, le taiibi de Marcgrave & de Ray, n’eft
donc point le taiibi de Seba, ni le philander de M.
Linnæus, ni le philandre du Brefil de M. Briflon , &
ceux-ci ne font point le tlaquatzin de Hernandès. Ce
taiibi de Seba ( fuppofé qu’il exifte ) eft un animal différent
de tous ceux qui avoient été indiques par les Auteurs
précédens: il aurait fallu lui donner un nom particulier
& ne le pas confondre, par une dénomination équivoque,
avec le taiibi de Marcgrave, qui n’a rien de commun
avec lui. Au refte, comme le fàrigue mâle n’a point de
poche fous le ventre, & qu’il diffère de la femelle par
ce caraélère fi remarquable, il n’eft pas étonnant qu on
leur ait donné à chacun un nom , & qu’on ait appelé
la femelle Carigueya, & le mâle Taiibi.
Edward Tyfon a , comme nous l’avons déjà dit,
décrit & difféqué le farigue femelle avec foin ; dans
■ l’individu,qui lui a.fervi de fujet, la tete avoit fix pouces,
le corps treize, &:la queue douze de longueur; les jambes
de devant fix pouces1' , & .celles de derrière quatre &
* Philander. Didelphis caudâ bafi pilosâ, auriculis pendulis, mammis
quaternis. Syft. nar. edit. x . pag- 59* n* 2*
h jYota. Que cette manière de mefurer les jambes n’eft pas exafte.
Tyfon reconnoît lui-même que dans le fquelette les os des jambes
de devant étoient plus courts que ceux des jambes de derriète; &
jMarcgrave, dans là defcription, dit auffi que les jambes de devant
• étoient plus courtes que celles de derrière ; ces différences ne proviennent
que de la différente manière de les mefurer, & c’eft par cette raifon
que dans nos defcriptions nous ne donnons pas les mefures des jambe*