Se le paimifte eft plus rat qu’écureuil par la forme du
corps & de la tête. Le barbarefque a quatre bandes
blanches, au lieu que le paimifte n’en a que trois ; la
bande blanche du milieu fe trouve dans le paimifte fur
l’épine du dos , tandis que dans le barbarefque il fe
trouve fur la même partie une bande noire mêlée de
roux , &c. Au refte ces animaux ont à peu près les
mêmes habitudes & le même naturel que l’écureuil commun;
comme lui le paimifte & le barbarefque vivent de
fruits, & fe fervent de leurs pieds de devant pour les
làifir & les porter à leur gueule ; ils ont la même voix,
le même c ri, le même inftinét, la même agilité; ils font
très-vifs & très-d o u x /ils s’apprivoifent fort aifément
& au point de s’attacher à leur demeure, de n’en fortir
que pour fe promener, d’y revenir enfuite d’eux-mêmes
iàns être appelés ni contraints ; ils font tous deux d ’une
très-jolie figure, leur robe, rayée de blanc, eft plus
belle que: celle de f ’écureuil, leur taille eft plus petite,
ieur corps eft plus léger & leurs mouvemens font auffi
preftes. Le paimifte & le barbarefque fe tiennent, comme
l’écureuil, au deftiis des arbres, mais le fiiiffe fe tient à terre
& s’y pratique, comme le mulot, une retraite impénétrable
à l’eau: il eft auffi moins docile & moins doux que les deux
autres ; il mord fans ménagement *, à moins qu’il ne foit
entièrement apprivoifé. Il rèffemble donc plus aux rats ou
aux mulots qu’aux écureuils,par le naturel & par les moeurs.
* Voyage du pays des Hurons, par Sagard Theodat. Paris, 1 6 1 2 ,
page 3 0 6.
DES CRI P T I ON
D U P A L M I S T E .
L e Paimifte (p l x x v i ) , qui a fervi de fujet pour cettedef-
cription, n’étoit pas adulte ; il avoit beaucoup de rapport au
campagnol par la forme de la tête qui étoit couverte par un
poil héritfé : les oreilles étaient courtes , larges & garnies de
poil principalement fur leur face interne. La queue avoit au
moins autant de longueur que le corps & la tête de 1 animal
en entier ; elle étoit revêtue de poils plus longs que ceux du
corps, car ils avoient quatre lignes de longueur , tandis que
celle du poil du corps n’étoit que de trois lignes. Il y avoit
cinq doigts aux pieds de derrière, & feulement quatre à ceux
de devant ; on n’apercevoit à l’endroit du pouce qu un tres-
petit. tubercule.
Le poil du deffus de la tête, depuis le bout du mufeau jufqu a
l’occiput , était de couleur mêlée de rouffeâtre & de brun ; le
de(Tus du cou , les côtés de la tête & du cou, la partie anterieure
du dos, l’épaule 8c la face externe de lavant-bras avoient des
teintes de brun & de gris, ou de blanc - fale. Il y avoit fept
bandes , quatre brunes & trois de couleur de blanc-laie qui
s etendoient fur le dos 8c fur les lombes jufqu a l’origine de la
queue : l’une des bandes biancheâtres fe trouvoit placée le long
du milieu du dos 8c des lombes, elle était fort étroite : on
voyoit de chaque côté de çette bande biancheâtre une large
bande brune, enfuite une bande biancheâtre un peu plus large
que celle du milieu, 8c enfin une bande brune à peu près de
la même largeur que la bande biancheâtre qui la précédoit.