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defcriptions, fans pouvoir en tirer des réfultats précis : il
paraît feulement que les deux plus grandes efpèces font
Je kabaffou & l’encoubeft, que les petites efpèces font
l’apar, le tatuète, le cachicame & le cirquinçon. Dans
les grandes efpèces le têt eft beaucoup plus folide &
plus dur que dans les petites; les pièces qui le com-
pofènt font plus grandes & en plus petit nombre; les
bandes mobiles anticipent moins les unes fur les autres,
& la chair auffi-bien que la peau eft plus dure & moins
bonne. Pifon dit que celle de l’encoubert n’eft pas
mangeable “, Nieremberg affurè qu’elle eft nuifible &
très-mal laine b, Barrère dit que lê kabaffou a une
odeur forte de mufe ; & en même temps tous les autres
Auteurs s’accordent à dire que la chair de l’apar & fur-
tout celle dir tatuète font aufli blanches & aufli bonnes
que celle du cochon de lait; ils difent aufli que les
tatous de petite efpèce fe tiennent dans les terreins
humides & habitent les plaines, & que ceux de grande
efpèce ne fe trouvent que dans les lieux plus élevés &
plus fecs c.
* Prima d f maxima ( Ip e c ie s ) tatupeba cujus deferiptioni fuperfedeo,
ut pote non édutis. Pilon, H iß. nät. Brâfil. pirg. i o o .
' 11 Qucedam ïnnàxia & gratiffimi a/imenti firit, alia noxia & venénata Ut
vomitu aç flatu alvi fincopem inducant............. Difiinguntur teßarum feu
laminarum numéro : innoxia oâonis, noxia fenis confiant. Nieremberg,
H ifi.nat. Peregr. ~pag. 159.
* Dans les bois de l’Orénoque & de la Guiane, on trouve des arma-
diîles quarte fois plus gros que ceux des plaines. Hfioire naturelle de
l ’Orénoque, par Cumilla, tome 11, page y .
Ces animaux ont tous plus ou moins de facilité à fe
reflerrer & à contracter leur corps en rond ; le défaut
de la cuiraffe, lorfqu’ils font contractés, eft bien plus
apparent dans ceux dont l’armure n’eft compofée que
d ’un petit nombre de bandes ; 1 apar qui n en a que
trois, offre alors deux grands vuides entre les boucliers
& l’armure du dos ; aucun ne peut fe réduire aufli parfaitement
en boule que le heriflon, ils ont pluftot la
figure d’une fphère fort aplatie par les pôles.
C e têt fi fingulier dont ils font revetus, eft un véritable
os compofé de petites pièces contiguës, & qui
fans être mobiles ni articulées, excepte aux commif-
fures des bandes, font réunies par fymphife & peuvent
toutes fe féparer les unes des autres, & fe féparent en
effet fi on les met au feu. Lorfque l’animal eft vivant,
ces petites pièces, tant celles des boucliers que celles
des bandes mobiles *, prêtent & obeiflent en quelque
façon à fes mouvemens, fur-tout à celui de contraction,
fi cela n’étoitpas* il feroit difficile de concevoir qu avec
tous fes efforts il lui fût poflible de s’arrondir. Ces petites
pièces offrent, fuivant les diverfes efpèces, des figures
différentes toujours arrangées régulièrement comme de la
* Cet animal f i l efi ici qüefiion du tatou à neuf bandes ) eft fort (èn-
fible, il fe pkignoit & fe mettoit en boule dès que je preffois un peu
tés écailles : je remarquai que tous, ces rangs , outre le mouvement qu ils
avoient pour s’epiboîter les uns for les autres, en ayoient encore un
autre tout le long de l’épine du dqs par le moyen duquel ils s’étendoient
& s’elargifloient, &c. Nouveau voyage aux ifies de l ’Amérique, tome'Il,
-page 38.8. . . .
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