de la peine à le defferrer & à le faire étendre avec les
mains. Pifon & Ray n’ont rien ajouté à la defcription
de Marcgrave qu’ils ont entièrement adoptée ; mais il
eft fingulier que Seba, qui nous a donné une figure &
une defcription qui fe rapportent évidemment à celles de
Marcgrave, non feulement paroiffe l’ignorer puifqu’il ne
le cite pas, mais nous dife a avec oftentation, qu’aucun
Naturalise n’a connu cet animal, qu’i l ejl extrêmement
rare, qu’il ne fe trouve que dans les contrées les plus reculées
des Indes orientales, ir e . tandis que c’eft en effet l’apar
du Brefil très-bien décrit par Marcgrave, & dont l’efpèce
eft aufli connue qu’aucune, autre , non pas aux Indes
orientales , mais en Amérique où on le trouve affez
communément. La feule différence réelle qui foit entre
la defcription de Seba & celle de Marcgrave, eft que
celui-ci donne à l’apar cinq doigts à tous les pieds,
au lieu que Seba ne lui en donne que quatre. L ’un des
deux s’eft trompé, car c ’eft évidemment le même animal
dont tous deux ont entendu parler.
Fabius C oiumnab a donné la defcription & les figures
d ’un têt de tatou defleché & contradé en boule, - qui
paroît avoir quatre bandes mobiles. Mais comme cet
auteur ne connoifloit en aucune manière l’animal dont
’ Hune remotiffimi & maxime versus orientem fiti ladite loci proférant.........
Animal hocce rarum admodum à" haud vulgare ejl, nec ejvs
mentionem ab ullo autorum faâam reperimus, & c. Seba, vol. I , pag. 6 z.
h Aquatil. & terrejlrium animal. Obf. Fab. Coiumna, auâore. Romæ,
1 6 0 6 , pag. 15 , Tab. pag. 1 6, fig. 1 , 2 & 3.
il
fi décrit la dépouille; qu’il ignoroit jufqu’au nom de
tatou, duquel cependant Bellon avoit parlé plus de cinquante
ans auparavant; que dans cette ignorance C o-
lumna lui compofe un nom tiré du grec ( Chelonifcus);
que d’ailleurs il avoue que la dépouille qu’il décrit, a
été recollée & qu’il y manquoit des pièces ; nous ne
croyons pas qu’on doive, comme l’ont fait nos nomen-
clateurs modernes * , prononcer qu’il exifte réellement
dans la Nature une efpèce de tatou à quatre bandes mobiles
; d’autant plus que depuis ces indications imparfaites
données en 1606 par Fabius Coiumna, on ne
trouve aucune notice dans les ouvrages des Naturaliftes
de ce tatou à quatre bandes, qui, s’il exiftoit en effet,
fe fèroit certainement retrouvé dans quelques cabinets,
ou bien auroit été remarqué par les voyageurs,
L ’ E N C O U B E R T * ou le T A T O U à Jix bandes.
L ’Encoubert eft plus grand que l’Apar, il a le deffus
de la tête , du cou & du corps entier , les jambes & la
queue tout autour, revêtus d’un têt offeux très-dur &
* Quadritinâus. Dafypus cingulis quatuor. Linn. Syjl. nat. edit. x ,
pag. 5 1., n." 3, ,
Cataphradus J,cutis duobus, cingulis quatuor... . . Armadillo Indicus.
L ’armadille des Indes. Briiïbnj Regn. animal, pag. 39.
* Encoubert, Encuberto, ou Encuberlado, nom que les Portugais
ont donné à cef animal , & que nous avons adopté.
Tatou, Obf. de Bellon, pag. 2 1 1 . No t a . Quoique Bellon rie
parle pas dans là defcription du nombre des bandes de fou ta to u l’on
peut croire que c’eft le tatou à fix baqdç? à I’mfpe&ion de fa figure,
Tome X . D d
1 1 ;
M É M H