différente de celle de l’eftomac de la noctule. Le grand cul-de-
Cic étoit très-profond, car il avoi.t un pouce de longueur; fa
partie droite étoit au contraire très-courte : le corps ou fa partie
moyenne de l’eftomac s’élevoit de près d’un pouce vers i’oefo-
phage, en forte que le grand cul-dè-fac étoit féparé de cette
partie par un angle profond, & cependant y adhérait par un
tiiïu cellulaire ; ce qui m’a fait croire que la forme fingulière
du grand cul-de-lac étoit un caractère réel de cet animal, &
ne venoit pas du racorniflèment caufé dans les membranes de
l’eftomac par l’efprit-de-vin dans lequel il avoit été gardé pendant
long-temps.
Le foie étoit compofé d'un grand lobe placé à droite, &
d’un petit qui tenoit à fa racine ; il y avoit dans le milieu un
autre grand lobe qui n’étoit plus entier, on y diftinguoit feulement
une profonde fciflure, dans laquelle fe trouvoit la vélicule
du fiel: au refte on ne voyoit plus que des fragmens du foie.
La véficule du fiel étoit de forme oblongue.
La rate étoit large, épaifle & courte ; mais on ne doit guere
compter fur cette figure, parce quelle étoit déformée par l’im-
preffion de l’efprit-de-vin. y
Les reins netoient pas plus avancés l’un que l’autre; ils
avoient à peu près la même forme que ceux de la nodule.
Le poumon droit étoit compofe de Quatre lobes bien diftinéls,
& difpofés comme dans la plufpart des animaux quadrupèdes ;
il y avoit à gauche deux lobes, le pofterieur etoit prelqu entièrement
féparé en deux parties par une profonde fciflure qui
coupoit fa face poftérieure. Le coeur étoit gros & dirigé obliquement
à gauche; il fbrtoit deux branches de la croffe de 1 aorte.
La partie antérieure de la langue (p l X V , fig• /> qui
repréfiente la langue vue au microjcope ) depuis le filet jufqu à
l’extrémité étoit très-longue , quoique raccourcie par l’impreffion
de i’efprit de-vin , elle avoit encore quinze lignes de longueur.
L ’extrémité ( A ) étoit fort étroite, prefque pointue & hériflee
jufque fur les côtés ( B C ) de papilles dures, pointues, dirigées
en arrière, & longues d’une demi-ligne. On dit que cet animal
s’infinue pendant la nuit fous les couvertures des gens qui
dorment ; qu’il s’attache à leurs pieds & en fuce le fang au point
de s’en remplir, fans leur caufer affez de douleur pour les
éveiller , & que cependant il fait une plaie qui. faille couler
le fang après que l’animal s’efl retire , tk. que I homme endormi
fe trouve épuife & mourant à (on réveil. II ne paroît pas
que la rouffette puiffe faire cette fiction par le moyen de fes
dents qui font grofiès & grandes : les papilles du bout de fa
langue femblent être plus propres à cet effet, & mieux encore
d’autres papilles qui font placées fur le milieu de la partie
moyenne antérieure ( D E ) de la langue: celles-ci ont chacune
trois pointes comme un trident; ces pointes font très-
déliées, très-acérées & dirigées en arrière; la papille entière a
deux tiers de ligne de longueur & un tiers de largeur (On a
repréfente' fig. 2 , une de ces papilles / vûe au microficope, avec une
lentille beaucoup plus forte que celle avec laquelle on a dejfiné la langue,
fig. 1 ) . Il y a fur la partie moyenne poftérieure (E G ) de
cette langue d’autres papilles plus petites, qui ont cependant
quatre, cinq, fix & même jufqu a douze pointes, & qui font
dirigées de dehors en dedans. ( On a repréfienté, fig. 3 , une
papille à doiqe pointes, vûe avec la même lentille que la papille
fig. 2 ) . Enfin il fe trouve for les bords de la partie poftérieure de
longues papilles coniques & pointues, auflï dirigées de dehors en
dedans. 11 y avoit auflï fur la partie poftérieure (H 1, fig. 1) trois
glandes à calice, une greffe dans le milieu & une petite de