LE c: AT O PO I. LIN*.
T i,F. premier Auteur- qui ait parlé de cet animal eft
Fernandès le GayopoHin-, dit— il', eft un petit animal
un- peu plus grand1 qu:un rat; reflemblanf au farigue par
le muféaci, les: oreiHes- & la’ queue qui eft plus ëpaifîe
& pllis fortè qùè celte d’tinTat; & de laquelle il fé fert
comme d’une maini l 'a lés oreilles minces 8c diaphanes
, le Ventre ’ les jambes’ 8c 'lés pieds blancs : les
petits, lorfqu’ils ont peur , tiennent la mère embraflee ;
elle les élève fur les arbres : cette efpèce s’eft trouvée
dans les montagnes de la Nouyelle - Efpagne. Nierem-
bergb a copié mot à mot ces indications de Fernandès,
* Le Cayopallin ou Kayopojl'm.
Coyopollin. Fernandès , H ß* JVov. Hijp. pag. i o.
Animal Caudunanum Ce» Coyopollin* Nieremberg, H ß i nat. Peregrin.
pag. i 5 8.
Coyopollin. Jonfton , de quadrup. pag. i i 8.
Mus Indicus diffus Coyopollin. Charleton, Exercit. pag. 2 5, n.° j .
Mus Africanus Kayopollin diffus. Seba, voî. I, pag. 3 p , Tab. 3 1 ,
fjg. 3. Nota. Qu’il y a erreur dam cette» indication, cet animal n’étant
pas d’Afrique, mais d’Amérique.
Philander faturatè fpadiceus in dorfo, in ventre ex albo flavicans, cauda
ex faturatè fpadiceo maculata......... Philander Africanus, le Philandre
d’Afrique. BrifTon , Regn. animal, pag. 2 9 2 .: même erreur fur le
climat, copiée de Seba.
* Franc. Fernandès, H iß. quadrup. Novae Hifpanioe. Romæ, 1626,
cap. X X I X , pag. 10.
b Euf. Nieremberg, H iß. nat. Peregr. iib. IX , cap. v, pag. 158.
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& n’y a rien ajoute. Seba *, qui le premier a fait deffiner
& graver cet animal, n’en donne aucune description,
il dit feulement qu’il a :la tête un peu plus -'épaïffé & -fa
queue un tant fort peu plus groffe que la marmoFe ; 8c
que quoiqu’il foit du même genre , il eft cependant
d’un autre climat , & meme -d’un autre continent; 8c il
fe contente de renvoyer à Nienemberg 8c à Jonfton pour
-ce quon peut deftrer de plus au Sujet de cet animal :
mais il paraît évidemment que Nierembefg 8c Jonfton
ne l’ont jamais vû, & qu’ils n’en parlent que d’après
Fernandès. Aucun de ces trois auteurs n’a dit qu’il fût
originaire d’Afrique, ils le donnent au contraire comme
naturel & particulier aux montagnes des climats chauds
de l’Amérique ; & c’eft Seba Seul qui, fans autorité
ni garants, a prétendu qu’il étoit Africain. Celui que
nous avons vû venoit certainement d’Amérique ; il étoit
plus grand, & il avo.it ié mtifeau moins pointu & la
queue plus longue que la marmoiê ; en tout il nous a
paru approcher encore plus que la marmofe de l’efpèce
du farigue. Ces trois animaux fe reflemblent beaucoup
par la conformation des parties intérieures & extérieures,
par les os furnuméraires du baftîn, par la forme des
pieds, par la naiflance prématurée, la longue 8c continuelle
adhérence des petits aux mamelles, & enfin bar
les autres habitudes de nature ; ils font auffi tous trois
du nouveau monde 8c du même climat ; on ne les trouve
point dans les pays froids de l’Amérique ; ils font naturels
* Seba, vol. 1 , pag. 4 9 , Tab. 3 i , f g . 3.