2 H i s t o i r e N a t u r e l l e
communs : il faut auffi les diftinguer du pilori ou rats
mufqué des Antilles;; ces trois animaux font d ’efpèces»
& de climats différent. L ’ondatra fe trouve en Canada,,
le defman en L a p p o n i e e n M o f c o v ie , & le pilori à
la Martinique & dans les autres Mes Antilles.
L ’ondatra ou rat mufqué de Canada diffère du defman
en. c e qu’il a les doigts des pieds tous féparés les.
uns des autres, les yeux très-apparens & le mufeau fort
court ; au lieu que le defman ou rat mufqué de M o f cov
ie a les pièds de derrière réunis par une membrane1,,
les yeux extrêmement petits, le mufeau prolongé comme
la mufâraigne. T o u s deux ont la queue plate & ils diffèrent
du pilori ou rat mufqué des Antilles , par cette conformation
& par plufieurs autres-caractères1’,; le pilori a la
Mus aquatïcus exoticus Clufii. Ray, 'Synopf. quadrup. pag. 217..
Mus aquaticus Clufii. Mufeum Wormianum, pag, 334.
Animal ex Mofcovia. Ruper, Befter, Gàzophyl. T a b .J tr.
Cqftor caudâ verticaliter planâ, digitis omnibus membranis inter J e
-tcnnexis............. Mus mofchiferus, Le «tt mufqué., BriSoa, Regn.
animal, pag. 1 3 5 ..
■* O cuti exigui & vi’x ednfpicui.----- . Digiiimajoresmembranis.
>tonnexi ad commodiùs natandum , rojlri pars fuperiar firma, prominulai
& pcene unciam longa, nigricans eâque formâ prcedita, ut infar fui®
aut tdlpce terrain vertere poflit. Clufii exofic. auifi. pag. 3 7 7 .
k Les rats muiqués des Antilles que nos François .appellent Piloris,,
font le plus fouvent leurs retraites dans les trous de la terre comme les-;
ïapins, auffi ils font prgfque de la même grofîêur, mais pour la figure*
ils n’ont rien de* celle des gros* rats quon Voit ailleurs, finon que la,
plulpart ont le poil du 'velitre’ blanc comme les glirons, & celui du*
nette du corps-noir ou tanné : ils exhalent une-odeur muîquée quli
DE L’O N D A TR A - ' é r du D e s m a n . 3
queue affez courte, cylindrique * comme celle des autres
ra ts , au lieu que l ’ondatra & le defman l ’ont tous deux
fort longue. L ’ondatra reffemble par la tête au rat d ’eau,
<& le defman à la mufaraigne.
O n trouve dans les Mémoires de l ’Académie royale
des S c ien ce s , année i / z f , une defcription très-ample
& très-bien faite de l ’ondatra fous le nom de Rat mufqué.
M . Sarrafin, Médecin du Roi à Q u éb ec & Correfpon-
dant de l ’A c ad ém ie , s ’eft occupé à diflequer un grand
nombre de ces animaux dans lefqueis il a obfervé des
chofes fingulières. Nous ne pouvons pas douter, en
comparant là defcription avec la nôtre , que ce rat muff
qué de Canada, dont il a donné la defcription, ne foit
abat le coeuT & qui parfume fi fort l’endroit de leur retraite qu’il eft
fort aifé de le difçerncr. H 'foirc naturelle des Antilles, Rotterdam,
1 6 p8, page 124.
* Les piloris font une elpèce de rats de bois deux ou trois fois plus
gros que les rats ordinaires; ils font prefque blancs, leur queue eft
fort courte, iis fontent le raufc extraordinairement. Nouveau voyage aux
i f es de l'Amérique, Paris, / y 2 2 , tome I , page 438 . — Les piloris
fe trouvent à la Martinique & dans quelques autres ifles des Antilles :
ce font des rats mufqués de même forme que lés rats d’Europe, mais
d’une fi prodigieufe grandeur que quatre de nos Kits ne pèfènt pas
mi pilori........ Ils nichent julque dans les cafés, mais ne peuplent pas
tant que les. autres, rats communs.......... Ces piloris font naturels dans
l’ifle de la Martinique & non pas les autres rats communs qui n’ont
paru que depuis quelques années qu’elFé eft fréquentée des navires, &c.
Hifoire générale des Antilles, pa rle Père du Tertre. Paris, 1 6 dp,
tome I I , page y 02.