2 2 H i s t o i r e N a t u r e l l e
nous lavons dit , n’e ft, ainfi que notre cochon domef-
t iq u e , qu’une variété du fanglier ou cochon fàuvage,
au(h le pécari a- t - i l été appelé Sanglier ou Cochon
d ’Amérique : cependant il eft d ’une efpèce particulière
, & qui ne peut fe mêler avec celle de nos fan-
gïiers ou cochons comme nous nous en fommes
affinés par des effais réitérés , ayant nourri & garde
pendant plus de deux ans un pécari avec des truies fans
q u ’ il ait rien prôduit. Il -diffère encore du cochon par
plufienrs caraétères cfi'entiels, tant à l ’extérieur qu’à l’ intérieur
; il eft de moindre corpulence & plus has fur fes
jambes; il a [’eftomac & les inteftins différemment conformés;
il n’a point de.queue; fes foies font beaucoup
plus rudes que celles du fanglier ,; & enfin il a fur le d o s ,
près de la croupe, une fente de deux ou trois lignes
de largeur, qui pénètre à plus d ’un pouce de profondeu
r,0 par laquelle fuinte une humeur ichoreufe fort
abondante & d’une odeur très-defagréable : c eft de tous
Tajacu. Eifon, Hiß. Braß. pag. *8 ; & Marcgrav. H iß. nat. Braß.
pag. 229-
Tajacu fewaper Mexicanus mofdi'ferus. itny,Synopf. quadrup. pag. 97-
Sus miner üMbUko in dorfo. Cochon noir. Barrère , H iß. Franc, équin.
page Vo i . .
Sus dorfo cyßifero caudâ müâ. Linn. S)ß. nat. «lie IV, pag.ƒ 9 ;
-& edit. VI , pag- 12. - Tajacu. Sus dorfo cyßifero cauda mita. ed.t.X,
pag. 5 o»
Sus ecaudatus, folliculum ichonfum ip dorfo ,-gerens. Aptt Me*teams.
L,efanglier du Mexique. Briffon, Regn. animal.pag- 1 » «•
d u P é c a r i ou du T a j a c u . 2 3
les animaux le feul qui ait une ouverture dans cette
région du corps; les civettes, le blaireau , la genette ont
le réfervoir de leur parfum au deffous des parties de la
génération; l ’ondatra ou rat mufqué de Canada, le mufc
ou chevreuil du mufc l ’ont fous le ventre. L a liqueur
qui fort de cette ouverture, que le pécari a fur le d o s ,
eft fournie par de grades glandes que M . Daubenton a
décrites avec foin % aufti-bièh que toutes Içs autres
finguiarités de conformation qui fe trouvent dans cet
animai. O n en voit auffi une 1 bonne defeription faite
par T y fo n dans les Tranfàélions P h ilofoph iqu es, numéro
ifç>. Je ne m’arrêterai pas. à expofer en détail les
obfervations d,e ces deux habiles Anatomjftcs , & je
remarquerai feulement que le D o é teu r T y fo n s ’étoit
trompé en affinant que cet animal avoir trois eftomacs,
o u , comme le dit Ray b, un géziier & deux eftomacs.
M . Daubenton démontre clairement qu’il n ’a qu’un feul
e ftomac, mais partagé par deux étranglemens qui en font
paraître trois ; qu’il n’y a qu’une feule de ces trois poches
qui ait une iflîie de fortie ou pylore | & que par con -
féquent on ne doit regarder les deux antres poches que
comme des appendices, ou pluftôt des portions du même
eftomac g & non pas comme des eftomacs différens.
L e pécari pourrait devenir animal domeftique comme
le co ch o n ; il eft a peu près du même naturel il fo
nourrit des mêmes alimens ; fa chair , quoique plus
‘ Voyez y-apies ia deferiptiondu Pécari. '
* Ray, Synopf. quadrup. pag. ^ 9. ' .