Nature , pour être vraie, doit être tout aulfi fimple quelle.
Le Polatouche efl d’une efpèce particulière qui fe rapproche
feulement par quelques cara&ères de celles de
l’écureuil, du loir & du rat; il ne reffembie à l’écureuil
que par la grofleur des yeux & par la forme de la queue,
qui cependant n’efl ni aulfi longue, ni fournie d’auffi
longs poils ; il approche plus du loir par la figure du
corps, par celle des oreilles qui font courtes & nues,
par les poils de la queue qui font de la même forme
& de la même grandeur que ceux du loir ; mais
il n’ell pas comme lui fujet à l’engourdifTement par
l’aélion du froid. Le polatouche n’eft donc ni écureuil,
ni rat, ni loir, quoiqu’il participe un peu de la nature
de tous trois.
M. Klein efl le premier qui ait donné une defcription
exaéte de cet animal dans les Tranfaélions Philofo-
phiques, année 1 7 3 3 . Il étoit cependant connu longtemps
auparavant; on le trouve également dans les parties
feptentrionales de l’ancien & du nouveau continent*;
il
* Les Hurons du Canada ont de trois fortes d’écureuils......... Les
plus eflimés font les e'cureuils-volans, nommes Sahouefquanta, qui ont
la couleur cendrée, la tête un peu greffe, & font munis d’une panne
qui leur prend des deux côtés d’une patte cîe derrière à celle de de-
yant, lefquelles ils étendent quand ils veulent voler . . . . Ils produilènt
trois ou quatre petits, &c. Voyage du pays des Hurons, par Sagard
Theodat, pages y 0 y & y 0 S. — I l y a u n autre petit animal que les
Indiens de Virginie appellent AJfapanick, & les Anglois Efcurieu-volant,
lequel en élargilîànt les jambes & étendant la peau, comme fi c’étoit
des ailes, vole par fois trente ou quarante verges de dix pieds de long.
Hiftohe
il efl feulement plus commun en Amérique qu’en Europe
où if ne fe trouve que rarement & dans quelques provinces
du N ord, telles que la Lithuanie & la Ruffie. Ce
petit animal habite fur les arbres comme l’écureuil; il
va de branches en branches, & lorfqu’il faute pour paffer
d’un arbre à un autre, ou pour traverfer un efpace con-
fidérable, fa peau qui efl lâche & pliffée fur les côtés du
corps, fe tire àü dehors, fe bande & s’élargit par la direction
contraire des pattes de devant qui s’étendent en avant,
& de celles de derrière qui s’étendent en arrière dans
le mouvement du faut. La peau ainfi tendue & tirée en
dehors de plus d’un pouce, augmente d ’autant la fur-
face du corps fans en accroître la maffe, & retarde par
çonféquent l’accélération de la chûte, en forte que d ’un
feul faut l’animal arrive à une affez grande diflance : ainfi
ce mouvement n’efl point un vol comme celui des
oifeaux, ni un voltigement comme celui des chauve-
fouris, qui fe font tous deux en frappant l’air par des
vibrations-réitérées; c ’efl un fimple faut tjans lequel tout
dépend de la première impulfion dont le mouvement
jEujuurc au nouveau monae,
page 88. ^ Les écureuils -voïans font de la groffeur d’un gros rat ,
couleur de gris-blanc : ils font àufîr endormis que les autres font
éveillés \ on les appelle volaris paree qu’ifs volent d’un arbre à l’autre
par le moyen d’une certaine peau qui s’étend en forme d’aile Iorlqu’ils
font ces petits vols. Voyage de la H ont an, tome 11, page 4 2 . — Les
écureuils-volaiis viennent du nord de l’Amérique, mais on en a depuis
peu trouvé eh Pologne. Voye^ Edwards, Hifi. nat. of. Birds, pag. / a j ;
ôl Catefhy, Hift, naj, dç la Carol, tome ddopages -yy.