S A L I X . S A U L E.
dioïques, et par le nombre de ses étamines qui varient de cinq à six on sept, et
par d'autres caractères saillants.
Ses tiges s'élevent à la bauteur d'environ six pieds, quelquefois beaucoup plus;
elles sont chargées de rameaux alternes, élancés, fragiles, dont l'écorce est odorante,
visqueuse, un peu jaunâtre et purpurine, glabre, lisse ; les feuilles pétiolées,
alternes, ovales, lancéolées, assez semblables à celles de l'Amandier, glabres à leurs
deux faces, d'une couleur jaunâtre, sur-tout en vieillissant, fermes, luisantes, assez
larges, dentées à leurs bords, les dentelures glanduleuses, d'où s'échappe une
liqueiir visqueuse, jaunâtre, odorante; leur pétiole est court, chargé de quelques
petites glandes blanchâtres, ordinairement dépourvues de stipules.
J.es fleurs sont disposées en chatons alternes. pédonculés, jaunâtres, cylindriques,
obtus, épais, sortant do deux valves opposées, dioïques; les chatons mâles renfermant
assez ordinairement sous chaque écaille calicinale cinq étamines, quelquefois
six ou sept. Les pédoncules sont glabres, alongés, quclquelois un peu velus, et
garnis d'environ six fouilles; les écailles calicinales brunes, ovales, velues à leur
base; les capsules glabres, ventrues, longuementsubulées. Les semences enveloppées
par une aigrette épaisse, très fine et d'une grande blancheur. Ou rencontre
cet arbrisseau d.ins les lieux immides et montagneux, dans les contrées septentrionales
de l'Europe, en Fmuce, en Suisse, en Suede; ses rameaux sont trop fragUes
pour être employés à beaucoup d'usages économiques; le bois décrépite au feu
comme celui du sapin, et beaucoup plus. Ses feuilles fournissent une teinture
j a i u i e , et l'aigrette de ses senjenccs est, dans quelques contrées du nord, substituée
au coton.
i3. SALIX hermaphroditiea.
S. foiiis scrnitis, glabris-.floribus hermapliro-
(litis; diamlris. Lin. Syst. Pl. \. 4. j). 222.
S A L L E hermaphrodite.
S. à feuilles glabres, dent<^es ei
Hiaphroditos; deuxëtamines
Cette espece présente un caractere particulier, qui consiste dans ses fleurs hermaphrodites
ct non dioïques: elle se rapproche, d'après Linné, du Sallx pcntandra,
par ses feuilles glabres à leurs deux faces, dentées en scie à leurs bords, et dont les
dentelures sont glanduleuses; ces feuilles sont alternes, pétiolées, roulées, ovales,
lancéolées, un peu jaunâtres, souvent au nombre de .'ix à chaque bourgeon, veinées
à leur face supérieure, les veines creusées en sillons hnéaires ; les pétioles munis
:i leur base de glandes saillantes. Les bourgeons sont formés de deux valves opposées.
Il en sort lui chaton v e l u , légèrement pédonculé, garni de quelques feuilles
à sa base. Les tiges s'élevent à lu bauteur de cinq à six jjieds, chargées do rameaux
alternes, élancés, roussâtres, et non de couleur purpuriiio.
Cet arbrisseau est couvert ordinairement d'un très grand nombre de galles-insectes
rouges, extrêmement petits, à peine sensibles à l'oeil nu. Il croît dans les environs
d'Upsal; il n'est pas commun, et il ne paroît pas que jusqu'alors il ait été
cultivé dans aucun jardin.
SAULE à trois étamines.
j. à feuillr-s glabres, dent'«« i-ii .sciej Ileurs
trois ('ta lui lies.
14. SALIX triandra.
S. foiiis serratis, glabris ; ßoribus triandris.
LiN.Spec. Plant, p. i'|42.
SMAyi. triandra. HOI I.M. Ilist. ,Sal. \ , 1. p. 4O. 1
n. 241. Pom. Eneyel. v. 6. n. 8.
î, 3. Lam. Mor. Fran, v
S A L I X .
aUx foiiis glabris , e'liptico-luucvolatis,
S A U L E . 119
scipulis deutatis; iulis gracilibus , triandris.
H.\LLI:K. Ilelv.
Salix foiiis clliptico-lanoeolaiis, utrinque glabris .serratis, appendiculatis. GMKL. Sibir. V. 1. p. I55.
t. 34. fig. 3.
Salix folio auricula to, splen dente .flfxilis. RAI. Hist. 1420.
0. Eadem foiiis serratis, glabris, anguslioribus ; amentis triandris, tenuissimis. Mus. HOI F.M. Hist.
Sal. V. I . P . 47.
y. Salix (auriculata) foiiis serratis, glabris, lanceolatis, omnibus altemis. MILLHII. Diet. n.y.
salix triamira. Var. 6. DCP.OI. Obser. Botaii. p. FTI.
Salix folio amygdalino. utrintjue auiito, corticem ahjiciens lUi. Synops. 3. p. 448.
Il existe plusieurs rapports outre ce Saule et le Salix amygdalina. Ses tiges s'élevent
à la hauteur de six, huit, ou dix pieds , rarement au delà. Elles sont droites,
revêtues d'une écorce brune, jaunâtre ou cendrée, pourvues dans presque toute leur
longueur de rameaux droits, alternes, souples, tenaces, fragUes à leurs n(Luds, les
supérieurs plus courts, d'un verd jaunâtre ou cendré, marqués de taches rougeâtres.
Les feuilles sout alternes, pétiolées ovales, ou elliptiques-lancéolées, acuminées,
les inférieures ovales, plus grandes; un peu épaisses, d'un verd foncé eiidessus,
plus pâles et réticulées en-dessous, luisantes, dentées en scie à leur contour, les dentelures
courtes, cartilagineuses; chargées .sur leur pétiole de deux stipules arrondies,
légèrement dentées, persistantes. Il existe à ta base des jeunes pousse.s florales,
ime touffe de poils blancs et soyeux. Les fleurs mâles sont disposées sur des chatons
légèrement velus dans leur jeunesse, pédonculés; les pédcnicules cylindriques longs
d'un demi-pouce, im peu tomcnteux, munis de quelques folioles ovales,lancéolées,
réfléchies et caduques. Les écailles calicinales sont lâches, ovales, concaves, légèrement
velues. Elles renferment ordinairement trois étamines, tjuelquefois deux;
les fdanients filiformes, velus à leur base, une fois plus longs <[uo les calices.
Les fleurs femelles sont réunies sur des chatons lin('aires, pidjescent.s. i,'ovaire
est glabre, oblong, comprimé, pédicellé; le style à peine sensible; deux stigmates
écartés, fort petits; la capsule ovale, un peu compiimée, d'un jaune verdàtre; les
semences oblongues, environnées à leur base d'une aigrette blanche et courte.
Cette plante offre plusieurs variétés remanjuables. Lu variété 6 porte des Heurs
mâles: ses tiges s'éleventbien moins; ses chatons sont grêles, longs de doux pouces;
leur pédoncule chargé de quelques fetiilles très étroites; les antheres sont jaunes,
fort petites. I,a plante T perd tous les airs sou écorce; ses rameaux sont très fragiles
et do couleur jaunâtre. Cet arbrisseau croît dans les sols sablonneux, sur le
bord des rivieres, dans les départements méridionaux de la France, en Suisse, dans
l'Allemagne et la Sibérie.
Son bois est blanc, d'um? duveté médiocre ; ses rameaux plus ou moins fragiles,
les chatons .sont odorants, (^n se sert de ses rameaux les plus forts pour former des
haies, des digues sur le bord des rivieres; ou construit avec les plus minces et les
moins fragiles des paniers, des corbcillcs, etc. ; l'écorce est amere et astringente;
elle est employée utilement dans les fievres tierces. Elle fournit une teinture d'un
jaune foncé, qui noircit lorsqu'on y mêle du vitriol.