V A R I É T É S .
a. Rhaainus alaternus, foiiis rotundis, spinosodentatis;
ramis subspinosis. Rhamnus balcaricus.
Jardin du Musiîuiu.
b. Riiamnus alaTernus , foiiis latioribus serratis.
Alaternus hispanica latifclia. TOLHN. Inst.
596, Jard. du Muséum.
c. Rhamnus aluernus, foiiis eUipticis, obscure
serratis. Alaienms minore folio. TOLH.NEI^
Inst. 595.
d. Rbammis alaternus, foiiis lanceolatis, profuudè
serratis, glabris. MILL. Diet. n. 5.
e. Rhannms alaternus, foiiis ovatis, serratis,
luteo maculalis.
f . Rhnnmus alaternus anrea, sen foiiis ex luteo
variegatis.
g. Rliainnus alaternus argentea, sen foiiis ex
albo variis.
Nerprun alaterne, a feuilles arrondies, munies
de di'nts épineuses ; rameaux légèrement épineux.
Nerpmn de Mahon.
Nei'prun «laterne, à feuilles pins grandes, et
dentées sur leurs bords. Nerprun d'Espagne.
Nerprun alatorne, à feuilles elliptiques, légèrement
dentées.
Nerprun alaterne, à feuilles lancéolées, dentées
en scie, à dents profondes.
Nerjjriin alalerne , à feuilles ovales, dentées,
et tachetées de jaune. DUMO.NX-COURS. U. 2.
Nerprun alaterne doré, ou
de jaune. DuMONi-CouRf
1 feuilles panachées
n. 5.
Nerprun alalerne argenté, ou à feuilles panachées
de blanc. DU.\io-vi-COURS, n. 4.
Cet arbrisseau étant r e c h e r c h é pour l ' o r n e m e n t des jardins, nous entrerons dans
quelques détails sur l'usage do ces différentes variétés. La premiere est un petit
arbrisseau qui craint nos fortes gelées ; on est obligé de l'enfei'mer dans l'orangerie
pendant la mauvaise saison : son feuillage est é l é g a n t , et dans l e midi de la
France il formeroit sans doute un des plus jolis arbrisseaux d'ornement. La
v a r i é t é h est fort belle : l a largeur de ses feuilles la rend très précieuse à cause
de l e u r petit nom])ro ; elle ne les perd point pendant l ' h i v e r , mais, comme elle
est originaire d'Espagne, il est nécessaire de la b i e n abriter pendant cette saison.
. M i l l e r conseille de marcotter et de planter cet arbre eu automne. Les deux variétés
ƒ et g- sont précieuses pour l'ornement des bosquets d'hiver, mais elles sont
très d é l i c a t e s , sur-tout celle panachée de blanc. Les panaches des f e u i l l e s , dit
Rosier, qui semblent être une coquetterie de la n a t i u e , n ' e n sont le plus souvent
q u ' u n e dépravation ; ainsi les jaunes se rapprochant plus du verd indiquent un
changement total dans le tissu c e l l u l a i r e , rendent les feuilles faciles à êti'e gâtées,
ou du moins altérées , ou enlaidies par la moindre intempérie de l'air.
ETYMOLOGIE. AliUernus, ah uîlerno, parceque les feuilles de cet arbrisseau sont
rangées alternativement ou I'itne après l'autre. LEM. Diet, des L)rog. p. ic). TOURN.
Instit. 596.
pLEuniT. Dans le midi de la F n m c e , à la fin du printenqDS ; mais aux environs
de Paris il fleurit un peu plus tard.
HAUITE. I>e midi de la F r a n c e , en Espagne et on Italie. Depuis plusieurs années
il est cultivé en pleine terre dans les Ijosrpiets d'iiiver de la France septentrionale.
Voici un fait assez remarquable :
« Etant en A f r i q u e , dit M. Poyret, j'apperçus à u n e distance assez con.sidérable
un arbrisseau tout verd , suspendu au tronc d'un palmier : je l e pris d ' a b o r d pour
une plante parasite qui m'étoit i n c o n n u e ; mais, étant v e n u à bout de l ' a b a t t r e.
Je reconnus que c'étoit un Alaterne qui se trouvoit comme enté sur ce p a l m i e r:
probablement que l e tronc de ce palmier avoit e u quelques plaies oii s'étoit formé
un peu do terre v é g é t a l e , et que quelque oiseau y aura déposé par ses excréments
de la graine d ' A l a t e r n e , car les oiseaux sont très friands de leurs baies ; cela
prouve encore qu'il faut bien peu de terre végétale pour l'accroissenTont de cet
arbrisseau. LE mien étoit en fleurs, assez t o u f f u , et d'environ un pied el demi
de haut ; je le possède dans mon herbier. »
Puoi'RiÉTÉs. On fait peu d'usage de cet arbre en médecine ; ses feuilles sont
rafraîchissantes et bonnes dans les inilammations de la b o u c h e et de la gorge.
USAGES ÉCONOMIQUES. Le bois d'Alaterne ressemble à cchii du C h c n e - v e r d ; on
en fait de jolis ouvrages d'ébéniste rie ; on en construit des palissades, mais elles ont
l in i n c o n v é n i e n t , car comme il donne quantité do b r a n d i e s très s o u p l e s , et <]uc
l e moindre vent peut d é r a n g e r , il faut le tondre au moins trois fois par a n , ce
qui peut paroître coûteux. En hiver il se rompt sous lo poids de la n e i g e ; on
prévient cet accident en tenant les buissons bas.
CULTURE, « Cet arbrisseau craint les fortes gelées ; pour le conserver en p l e i ne
« terre, nous couvrons sa racine avec de la l i t i e r e , parccqu'étant ainsi p r o t é g é e,
«• si les branches meurent, la souche repousse et fait en très peu de temps un
« nouvel arbre.
« O n peut le imdtiplier par les marcottes , et l ' é l e v e r de sa semence que l'on
« tire des pays plus m é r i d i o n a u x ; savoir, de P r o v e n c e , d ' I t a l i e , d'Espagne, etc.
« On en seme la graine dans des terrines que l'on enterre dans des couches
« chaudes : il arrive quelquefois qu'elle ne paroît que dans la seconde année.
« On peut aussi gréffer les Alaternes par approche les uns sur les autres ». DUHAM.
Lorsqu'on les multiplie do marcottes , ils viennent rarement aussi bien ; on
est obligé cependant d'employer ce moyen pour propager ceux dont Je feuillage
est panaché. Afin de recueillir <Jes graines chez soi, il est nécessaire do couvrir
avec des filets les arbres chargés do b a i e s , car les oiseaux n'en laisseroient i)as :
il faut choisir ceux qui étant chargés de fieurs sont abrités par u n mur situé au
m i d i ; alors les graines mûrissent bien. Lorsqu'on a recueilli les graines bien
mûres, il faut aussitôt les écraser dans une jatte p l e i n e d ' e a u , pour en détaclvcr
la p u l p e , et passer le tout au travers d'un tamis. Le marc qui restera doit être
éparpillé sur un grand plat, que l'on mettra à l'ombre dans un lieu c h a u d:
lorsqu'il sera scc , on eulevera les graines pour les répandre sur des caisses de
terre préparée ; on les y éparpillera également; il f i u t aussitôt les r e c o u v r i r d'une
couche d'un pouce d'épaisseur, et d'une terre mêlée par parties égales de terreau,
de bois p o u r r i , et de terre de haie o u de prairie ; enternu' cette caisse à l ' e x p o s i t i on
du levant jusque vers le milieu do l ' a u t o m n e ; ensuite lui faire passer l'Iiiver dans
une caisse .'i vitrage, ct la mettre au printemps dans une couche tempérée ct
légèrement ombragée. Los graines loveront sûrement et abondamment.
Pour conserver ces arbres en massifs pittoresques par le mélange des différentes