« convenable de multiplier beaucoup cet arbre pour en planter dans les massifs
« des bois, et pour en faire de superbes avenues.
« Les Tulipiers que nous élevons sont encore trop jeunes pour que nous puis-
« sions rien dire de certain sur la qualité de leur bois : nous sommes cependant
« assurés que dans quelques endroits du Canada ce bois passe pour être le meil-
« leur que l'on puisse employer pour faire des pyrogues ou canots d'une seule
« piece ». DUHAM.
Quelques Tulipiers de la Caroline ont jusqu'à trente pieds de circonférence,
suivant Catesby. Nous en avons vu qui ont été plantés dans nos environs, il y
a environ cinquante ans, et qui sont parvenus à une grande hauteur. Ils sont
très propres à contribuer à la variété et à l'ornement de nos jardins et de nos
bostiucts ; ou doit les compter au nombre des plus beaux arbres que nous ayons
acclimatés on France parmi ceux qui nous viennent de l'Amérique. « Lo large
« ombrage du Tulipier, dit M. Dumont-Courset ( i ) , lui donne une place dans
K les bosquets d'été avec les Platanes : son bois, moins odorant que celui des
c< Maguoliers, pourra être employé un jour avec succès dans l'intérieur des
« maisons, comme l'on fait de ceux du Peuplier blanc et de l'Erable sycomore,
« auxquels il a quelques rapports. »
CULTURE. « I.cs Tidipicrs s'élevent
< Canada et de la Louisiane : on peut
< cottes, ainsi que les Tilleuls,
e Cet arbre se plaît dans les terrains humides; il ne
^ dans les lieiLx secs. » DUHAM.
de graines qui nous sont envoyées du
ultiplicr ces arbres par des marnt
que très lentement
Malgré l'autorité du savant Duhamel, nous ne craignons pas d'avancer, d'après
les expériences les plus modernes, que lo Tulipier ne se plaît poiut daus les terrains
humides ; il préféré la fraîcheur et l'ombrage ; une terre sèche et graveleuse
lui est très nidsible; il périt de même ou soulfre beaucoup dans un fond
do glaise ou de marne forte qui conserve l'humidité. On peut le marcotter ainsi
que la plupart des arbres, mais on doit préférer de le multiplier de graines que
f o u seme au printemps. Les graines obtenues dans nos climats levent plus dillicileiuent
que celles qui nous sont envoyées de l'Amérique; nous en avons vu
néanmoins plu.sieurs pieds veims de graines d'Europe. Lorsqu'on veut obtenir
do jeunes Tuli])iers, il faut répandre les graines dans des caisses remplies d'une
terre légère de jardin potager, ou snr uiio planche en pleine terre, et les recouvrir
d'environ un poucc et demi de terre de bruyere : pour hâter leur accroissement,
et les rendre plus forts avant l'arrivée de la mauvaise saison, on peut
mettre les caisses ou pots sur une couche de chaleur modérée ; mais il faut avoir
soin de tenir les vitrages h fabri du soleil pendant lo jour, et les disposer à
germer par des arroscnients légers et fréquents. On sarcle les mauvaises herbes
à mesure qu'elles paroissent. Malgré cos précautions, il n'en lèvera qu'une partie
la premiere aimée; le reste paroîtra la seconde, et même la troisième armée. Au
commencement de leur premier hiver, il faut les mettre sous un châssis c