diique, de couleur grisâtre, et ayant deux ou trois pieds de diametre. Rameaux
tortueux, et formant un angle aigu avec la tige, un peu pendants à leur extrémité.
Feuilles éparses, ailées avec impaire, composées de quatre à six paires de folioles,
portées sur un pétiole verdâtre, très renflé à sa base, chargé de quelques poils.
Folioles oblongues, lancéolées, pointues au sommet, légèrement acuminées.
Fleurs papillonnacées, disposées sur des grappes pendantes, d'un blanc herbacé.
Calice petit, en cloche, et à quatre ou cinq divisions. Etendard grand, ouvert,
obtus, presque rond, et recourbé sur une partie du calice. Ailes oblongues,
ovales, et accolées latéralement sur la nacelle , qui est semi-orbiculaire, arrondie ,
de la longueur des ailes. Fruit ou gousse alongée, en chapelet, charrme dans
la maturité, renfermant des graines ovales.
FLEURIT. Dans le printemps J ses fruits sont mûrs en automne.
HABITE. Le Japon et la Chine.
HiSTomi. En 1747 j le pere d'Incarville envoya des graines de cet arbre au
célébré Bernard de Jusssieu ; elles furent semées dans le jardin de Louis XV,
à Trianon, et les jeunes pieds distribués à différentes personnes. En 1779, après
viugt-cinq à trente ans de plantation, celui de M. de Noailles, à Saint-Germainen
Laie, fleurit pour la premiere fois en France : jusqu'à cenioment il avoit porté
le nom à'Arbor incognita Sinarum. Il est cidtivé en Angleterre depuis 1753, époque
à laquelle il y a été introduit par M. J. Gordon.
USAGES. La cime étalée et (
Il est entièrement acclimaté c
des fruits en abondance.
Le bois de ce Sophora est fort dur, ce qui doit le rendre précieux pour l'ébénisterie.
•égante de son feuillage doit le faire rechercher.
France ; il y donne tous les ans des fleurs et
Quelqu'un trouvant qu'il ressembloit à l'ébene verte , parcequ'il en
jugeoit par l'écorce, voulut en tourner rm morceau au moment où l'on venoit
de le couper ; il ne tarda pas à ressentir une espece de colique , qui fut
suivie d'un dévoiement; il fut le lendemain pour reprendre son ouvrage, même
accident: il fit venir un tourneur du voisinage, qui, après quelques coups de
ciseaux, sentit les mêmes effets; enfin deux autres consécutivement furent également
purgés. Il paroît néanmoins qu'étant sec les Chinois l'emploient à plusieurs
usages sans éprouver aucune incommodité : on assure que ses fruits fournissent
cette belle cotdeur jaune dont leurs marchandises sont teintes, II seroit aisé
de faire des expériences, cet arbre étant assez commun, et donnant du fruit
en abondance chez madame Lemonnier, à Versailles, et au jardin du Muséum
de Paris.
CULTURE. On multiplie ce Sophora de graines, de boutures, et de marcottes.
Lorsqu'on le multiplie par ce dernier moyen, il faut faire les marcottes à entailles,
les entourer de terre très substantielle et point légère, et les arroser souvent.
Il est peu d'arbres qui, dans un terrain médiocre, poussent avec autant de
vigueur et de rapidité ; il est même à propos de le mettre dans un terrain
pierreux, pour arrêter sa végétation trop luxuriante dans une bonne terre : ce
qu'il y a de snigidier c'est qu'il joint à cette croissance extraordinaire une dureté
de bois qui ne le cede qu'à celle du Buis; et, comme ce dernier, il n'a presque
pas de moelle aux plus petites branches : il supporte sans aucun arrosement les
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