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Cette plante ressemble beaucoup à une autre espece herbacée, Lavandula midtifida.
LIN, Mais celle-ci a des tiges ligneuses ; elle s'en distingue encore par la verdure
do son feuillage et de ses tiges, par ses épis ordinairement rameux, et non
lanugineux , par les stries colorées et saillantes de ses bractées. Ses liges s'élevent
à la haïueur de deux pieds et plus, divisées en rameaux tétragones, un peu velues,
fcuillées inférieurement, verdâtres et nues à leur jiarlie supérieure, assez souvent
blanchâtres sur leurs angles, garnies de feuilles opposées, légèrement pétiolées,
deux fois ailées, vertes, presque glabres, à découpures menues, confluontes
ou décurrentcs à leur hase. Les lleurs sont disposées en plusieurs épis greles, à f e x -
trémité des tiges, dont im plus long et terminal, les autres opposés, latéraux, rapprochés
par paires sous l'épi principal, d'un brun bleuâtre vers leur sommet, munis
de bractées glabres, ovales, concaves, aiguës, marquées de cinq stries colorées et
saillantes. Les calices sont glabres, la corolle bleue, une fois plus longue que le
cahce. Cet arbuste croît aux isles Canaries. H est cultivé dans plusieurs jardins botaniques,
comme une plante d'ornement qui doit être renfermée pendant l'hiver dans
les serres d'orangerie.
5. LAVANDULA pinnata.
!../oliis pe/iolaiis, piimaiis , suhcarnosis;
/oliolis cuneiformibus; spica
bricaca. LAM. Dici. v. 3. j). 429.
LAVANDUI.A pinnata. I.iv. F. Diss, de Lavaii. t. 1
n. 106. Wiixo. Spec. Plaut. v.3. p. 61.
LAVANDE ailée.
L. il feuilles p.'tiolées, ailées, un peu cliarnues;
folioles cunéiformes ; t?pi rameux, iin-
Mise. V. 2. p. 3iB. et le. Rar. v. i.
Très rapprochée de la précédente, cette plante s'en distingue par son feuillage
et ses bractées; sa tige s'éleve au plus h un pied et demi; elle est feuillée inférieurement,
nue, quarée etblanchâtre dans sa partie supérieure; ses feuilles sont opposées,
rapprochées, petiolées, aUées, tendres, charnues, d'un verd blanchâtre; les
folioles linéaires-cunéiformes, obtuses, les unes simples, d'autres bifides ou trifides.
Au sommet de la tige naissent trois ou cinq épis hnéaires, velus, blanchâtres,
bleuâtres à leur sommet, dont un terminal, les autres opposés, munis de bractées
lancéolées, un peu cotonneuses, un peu plus longues que les calices également
cotonneux; la corolle d'un pourpre violet; la Icvre supérieure relevée, écbancrée;
l'inférieure à trois lobes, plus courte que la supérieure. Cet arbuste croît aux Canaries.
On le cukive au jardin des Plantes de Paris; il passe l'hiver dans les serres
d'orangerie.
E X P L I C A T I O N D E L A P L A N C H E 42.
Fig, 1. Calice et corolle.
2. Semences renfermées dans le calice.
3. Semences solitaires.
ROSMARINUS. R O M A R 1 iN.
R O S M A R I N U S . LIN. Clas.se II. Diatidrie. Ordre L Monogynie.
R O S M A R I N U S . Juss. C l a s s e V I I I . Dicotylédones. Étamines insérées sur
le réceptacle du pistil. Ordre VI. LES LABIÉES. §. I. Deux Étamines
fertiles.
G E N R E.
Tubulé, comprimé à son sommet, à deux levres droites; la supérieure
entiere, l'inférieure bifide.
CALICE.
COROLLE. Labiée ; le tube plus long que le calice ; le limbe partagé en
deux
levres; l'inférieure réfléchie, à trois divisions inégales, cei
milieu fort grande et concave.
les, celle du
Deux fdaments simples, subulés, munis d'une seule dent, terminés
par des antheres simples.
Ovaire à quatre lobes; un style de la longueur des étamines; un
stigmate simple, aigu.
Quatre semonces nues, ovales, renfermées duns le fond du calice
persistant et qui devient lo péricarpe.
Calice à deux levres, comprimé à son sommet; corolle labifide;
biée; la levre supérie
dent.
deux filaments simples, arqués, munis d'une
RAPPORTS NATURELS. Ce genre, dont jusqu'alors une seule espece est bien connue,
• à laquelle Molina en a ajouté une seconde qu'd a découverte dans le C h i l i , se
rapproche beaucoup des Sauges par plusieurs rapports, par ses deux étamines,
par ia dont insérée sur les filaments, par son port et ses propriétés géiiérales. Il
comprend des petits arbustes à feuiUes linéaires, fort étroites, et dont les fleurs
nt disposées par verticilles eu uu épi terminal,
ETYMOLOGIE. La dénomination de ce genre est composée de deux mots latins ros
is, rosée de la mer; Il seroit difficile do découvrir le motif qui a donné lieu
ù cette expression, que les anciens botanistes, Pline et autres ont employée.
OiiSERVATioNS GÉNÉRALKS. Le Romarin parfume les coteaux arides des contrées méridionales
do l'Europe. On peut lui appliquer les observations que nous avons
présentées plus haut en traitant de la l^avande ; mais il a été pondant long-tcmps
en bien plus grande réputation. On le trouve cité dans presque toutes nos vieilles
chansons érotiques, et les troubadours ne l'ont pas oublié dans leurs tensoni et
leurs fabliaux. Kmblêmc de cotte sorte d'ivresse qu'inspirent les fêtes du plaisir
et do l'amour, son arôme pénétrant ajoute à la vivacité des sensations; il entroit
jadis dans la composition des liouquets, s'entrelassoit dans les couronnes avec le
Myrte el le Laurier. Son essence balsamique faisoit partie des parfums, d'un si
grand usage chez les Crocs et les Romains. Co n'est pas seulement à riionime
que lo Romarin offre ses bienfaits; la substance mielleuse ramassé dans le fond
de son calice odorant, attire de très loin les abeilles par troupes. Il n'est guere
de jardins et de terrasses qu'il n'embellisse.
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