PALIURUS aculeatus, a,culeisgeminatis, inferiore reßexo,ßoribus irigynis. DESF. Fl. -,
LAM. Diet. eûcy. 4. 697. lUusi. t. 200.
Rhamnus Paliurus, aeuleis geminatis, inferiore reflexo, ßoribus trigynis. Lisx. Spo(
Hort. a i f f . 65. Hort. Ups. 47. Roy. Lugd. 224. SALV. Monsp. 5o6. Arr. Kow
PALL. Ross. 2. l. 64. GiERTx. de Frucr. 3. p. 200. t. 587. f. 5.
Ziziphus Paliurus, aeuleis geminis, inferiore reßexo, ßoribus trigynis, drupa
alata. WILLU. Sp. PI, 1. no3.
Valiums spina Christi. MILL. Diet.
Paliurus. TOUK>EK. Insl. 616. L. 087. GtR. Hisl. i536. Ic. LOB. IC. 2. p. 379
Rhamnus S. Paliurus folio jujubino. B,iun. Hist. i. p. 35. Ic.
Rhamnus folio subrotundo, fruc.tu compresso. B.iiih. Piu. 477-
Rhamnus teriius. C.^MEA. Hpit. 80. Ic. MATH. Comm. I44- ICPI.
28,.
• 1. 267,
Vulgairement, Epine de Christ, Porte-chapeau ; c
Eu anglais. Common Christ's thorn.
En allemand, Geflugelter Judendorn.
Eu arabe, Alhange.
Provence, Argalou, Arnaveou.
Arbrisseau é l e v é à dix ou douze piods dans nos e n v i r o n s , b e a u c o u p plus grand
dans le m i d i , très rameux. Tige tortueuse, recouverte d'une écorco brune et
crevassée. Rameaux c y l i n d r i q u e s , fléchis en zig-zag, et munis h chaque noeiid
de d e u x aiguillons lisses, très piquants ; l ' u n d'eux plus court ct recourbé. Jeunes
rameaux grêles, cliargés de feuilles alternes, pétiolées, o v a l e s , légèrement niuc
r o n é e s , dentées en scie sur leurs bords, g l a b i e s , v e r t e s , u n peu plus pâles en
dessous, marquées de trois nervures principales , ct paroissant comme insérées
obliquement sur le p é t i o l e ; un des côtés plus étroit et un peu plus court. Fleurs
petites , p é d o n c u l é e s , de couleur j a u n e , formant de petites grappes rameuses,
a x i l l a i r e s , à peine plus longues que les pétioles. Fruit h é m i s p h é r i q u e , aplati,
remarquable par une large m e m b r a n e , seche, o n d u l é e , et qui l ' e n v i r o n n e horizontalement.
FLEURIT. A la fin du printemps ; ses fruits mûrissent eu a u t o m n e , et passcn:
l ' h i v e r sur l'arbre.
HABITE. L'Espagne , l'Italie , la Carniole , et les parties méridionales de la
F r a n c e , parmi les broussailles et les l i e u x incultes. M. De.sfontaines l'a observe
sur le mont Adas et sur plusieurs autres collines de l'Afrique.
USAGES et PROI'RIÉTÉS. « Lo Porte-chapeau fait un joli arbrisseau; son feuillage
« est gai ; il est sur-tout assez agréable à la fin de j u i n , temps o ù il est chargé de
« petites fleurs jaunes.
« Si cet arbrisseau devenoit plus commun , on pourroit en faire de très bonnes
« haies, car ses épines incommodent beaucoup ceux qui en approchent de trop
« p r è s : son fruit passe pour être d i u r é t i q u e ; les oiseaux s'en nourrissent: son
« bois paroît dur ; mais cet arbuste ne devient jamais assez gros pour q u ' o n puisse
« espérer d'en tirer de grands avantages». DUJIAMEL.
La r a c i n e , les tiges et les f e u i l l e s de cet arbrisseau , prises en d é c o c t i o n , arrêtent
le flux de v e n t r e ; et l e f i u i t hicilite l'expectoration dans l'asthme humide. Quelques
personnes l'ont regardé comme un excellent dissolvant des calculs de la
vessie ; mais les expériences faites par Tournefort dans les hôpitaux de Paris
n'ayant donné aucun résultat satisfaisant, il est douteux que ses vertus soient
efficaces. Les graines de ces fruits ont été employées avec succès dan.s l'hydropisie,
comme donnant lo ton aux fibres trop relâchées.
Le Paliure étant comrtuni eu Judée, ct ayant des épines dures et très piquantes,
on a dit que la couronne que les Juifs mirent sur la tête de Jésus-Christ étoit
faite avec ses rameaux ; c'est ce qui lui a fait donner dans quelques contrées le
nom d'Epine de Christ. Ou trouve dans les auteurs anciens plusiimrs passages
qui ont rapport au Paliure. Virgile (i) voulant peindre la nature on deuil de La
mort de Jules-César, iiiit dire à l'un de ses bergers, Mopsus : « L ' a v o i n e stérile
« et l'ivraie croissent où nous avons semé le ])lus bol orge ; au lieu do la douco
« violette ct du narcisse couleur de pourpre, on ne rencontre plus (juc le chardon
« et les épines acérées du Paliure. »
Giandia scejie quihus inaïulavimus liordea sulcis,
Infeltx loiium et îtorites dominanlur awnw ;
I'm rnr/lli violâ ^pro purpurea nnrcifso.
Cardans ct spinis surfit Paliurus aculis.
On ne le rcgardoit que conrme un arbrisseau nuisible dans les champs. Columclle
(a) rccominando de l'exclure entièrement des jardins, et de le planter avec
les ronces pour en former des haies vives.
CULTURE. « L e Porte-chapeau s'éleve de semences qu'on tire de P r o v e n c e , de
" Languedoc , d ' I t a l i e , et d'Espagne. En Provence il trace beaucoup ; mais ceux
« que nous avons élevés de semences n'ont point ce défaut.
" Quoique cet arbrisseau nous vienne des provinces plus tempérée.s que la
« nôtre, il supporte très bien nos hivers, et nous en avons qui sont parvenus
« à quinze ou vingt pieds de hauteur ; il est vrai qu'ils sont plantés dans une
« bonne terre, mais qui est cependant assez s e c h e ; ils n'ont pas réussi dans une
« vallée où nous en avions planté plusieurs pieds ». DUIIAM.
I-es graines que Ton tire do la France méridionale doivent être semées aussitôt
après leur arrivée ; c t , potir les voir réussir dans les contrées sej)tentrionales, il
est à propos de placer les jeunes pieds dans un sol m é d i o c r e , pierreux, et à une
bonne exposition. Pendant la mauvaise saison on couvrira les pieds de l i t i e r e,
tant qu'ils seront très j e u n e s , on les laissera en pots , et on les abritera dans
l'orangerie.
(I) Eglogue V, Daplmis.
(a) Columelle , ILv. II. chap. 3.
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