T^a M G U S T R U M . TROÈNE.
Jjcauic, cllos se lanenl plus promptcmcnl, encore, et. noire admii'alion
<lispiiroiiroit. avcc dies, si elles ne j)roduisoieni des Irulis beaucoup plus
ilurables : il lour succède de [)Oiiies baies noires, spbéricpies, (|ul restent
pros(piO]'us(|u'au p]-inleins suivanl, e l s e rangent parmi cesprovisiotis d'iiivers
cjuc la nalurea mises eu réserve poiu- un grand nombre d'oiseaux : beureux,
SI lro]>souvcnl riionmîc, au milieu «.le ses richesses, ne venoit encore leur
enlever celle ressource : mais cpi'iitiporle .'i cc cruel lyran de tous les cMres
animés, cpi'ils \i\etU ou (pi'ils meurent, pourvu ([uc dans son égoismc,
il s'approprie tous les Inenfàils de la naliu^e ! Ces baies lui Iburnissenl une
couleur assez médiocre; il les récolte, ou bien, s'il les •«•pargnc, s'il nuilliplie
le troène dans ses remises ou auloiu' de ses habitations, c'est un ])iége (pi'il
l'cutl aux oiseaux avides de ces fruits : un ]>l(>mb incurlrier les atlcinl au
milieu de leurs jouissances, et ceux (pii ccli!ip[>cnl soiU avcriis pour lougtems,
par le bruit fulminnru des armes à l'eu, de s'éloigner tic ces bosqucls
perfides (jtills venoieni animer et égayer ])ar leur j)réscnce et leurs chants.
J1 n'est aucune personne instruite (piï ne se rappelle avec plaisir, à la
vue d'un troène fleuri, celle belle comparaison <|uc fait Virgile, de l'éclat
d'ini beau teint avec les ileurs de cet arbuste:
nimiùm nf. erode colori;
Alba ligustra cadunt, vaccinia nigra legwilur.
11 est dans ces sortes de rcssouvenirs des jouissances bien douces, cl 'pvi
(•relent réciprocpiomcnt de nouveaux charmes, et à rarbrissean animé par
ridée du |>oclc, el à l;i poésie de celul-cl, plus uUéressanle lorsrpic nous
<-oiUemplons de nos pro[)res yeux l'objet de sa pensée cl de sa comparaison.
Nous nous i(h'nlifions en quehjue sorte avcc le poèlo, avec ses beaux vers,
avcc le troène, avec les agrémens d'tuie lielle ligure. Mais au milieu de
de cctlc aimable l'èvcrie, une pensée philosophique, un peu moins gaie,
vient nous avertir que fecial de la beauté dispai-oit aussi rapidement <pie ces
fleurs; ce n'est (pi'un souffle qui s'évanouit, quand elle n'est point accompagnée
de qualités plus durables ; fruits moins éclatans , mais plus précieux.
Il n'esi pas douteux <jue le Llgitslrum de Virgile ne soit îioire troène 5
mais les érudils tu' sont ])as d'accord sur la seconde plante doiU il oj)pose
la diu'ée des fruits à la fragililé des fleurs de la première, fl en est qui
pr(-tcndcnl qu'il s'agit du même arbrisseau, d'aulanl plus que le troène
donne poiu- fruits des baies noirâtres <pnsid)sIstont pendant une grande partie
de l'Iiiver, et qu'on recueille pour la l e l n l u r c , ayant en outre plusieurs
cxcm[)Ies de plantes, donl les fruits ont un nom différent de celui de la
piaule; d'autres y \oicut noire i'accmium myrtilhis ( l'.\irelle ou vacier, )
(pii j)r()duit également des baies i f i in bleu noirâtre, i)onnes à manger.
(Juoi([ue je .sois Irès-porté à croire qu'il s'agit ici de deux jilatiies din'ércnles,
je ne déciderai pas la question, peu imporlante d'ailleurs, les anciens ne
nous a\ani donné sur lit plupart des phuiles qu'ils c i l c n t , que des notions
Ibrl iiuparllilles.