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S O R B U S . SORBIEFL 143
peine peut-il même en être distingué lorsqu'on ne s'attache qu'à quelques unes
de ses parties, telles qu'aux leuilles et aux fleurs; cependant considéré avec plus
de soins, on ne peut ni confondre ces deux plantes, ni les regarder comme de simples
variétés, la forme et la grosseur de leurs fruits établissant entre elles une très
grande diilérence.
L'espece dont il est ici question est un arbre ordinairement plus élevé que le précédent.
Son tronc est épais, uni, fort, droit, et ses branches forment une belle cîme
pyramidale, touffue, assez régulière. Ses feuilles sont pétiolées, alternes, ailées avec
une impaire; les folioles ordinairement moins n0171breuses, ovalcs-oblongues, un
peu obtuses, vertes en-dessus, blanchâtres en-dessous, et légèrement cotonneuses,
même dans leur parfait développement.
Les fleurs sont blanches, disposées en un corymbe un pou lâche ; les ramifications
et les pédoncules propres blanchâtres et tomenteux; les étamines au moins
aussi longues que la corolle. Les fruits ont la forme de petites poires longues d'environ
un poucc, jaunes ou couleur de chair, souvent mélangés de verd et tachetés
de rouge, â trois, quelquefois cinq loges, mais dont deux on trois avortent fréquemmeut;
les semences ovales-oblongues, comprimées, cartilagineuses. Ces fruits oifrent
plusieurs variétés qui different par leur grosseur, leur forme, et leurs couleurs; on
en distingue une entre autres remarquable par ses feuilles panachées de verd et de
jAune.
LIEU NATAL. Cet arbre croît plus particulièrement dans les forêts de l'Europe méridionale,
en Barbarie, dans les environs d'Alger.
CULTUIIE. On multiplie cet arbre ainsi que le précédent, parleurs graines que
l'on met dans des pots, et que l'on tient f h i v e r à l'abri des froids. Au printemps on
place ces pots dans une couche de chaleur modérée, afin d'avancer leur accroissement;
on les plante en automne dans une terre légere et convenablement préparée,
ajoutant en hiver un peu de terreau autour de leurs racines, pour les garantir de
l'impression des grands froids. Deux ou trois ans après on les retire de cette pépinière
pour les remettre en place, à l'abri des grands froids; celte opération se lait
au printemps ou dans l'automne. On améliore leurs fruits par la greffe que l'on
cxéento, soit sur lo Sorbier lui même, soit sur les Poiriers.
IJSACES. liCS fruits de cet arbre sont astringents, tm peu difficiles à digérer;
ils occasionnent beaucoup de vents; néanmoins on les mange dans plusieurs provinces,
en les laissant amollir dans de la jiaille, comme on le fait pour los nefles.
En Provence on prend le fruit mur, et au heu de le mettre sur la paille, on le
coupe en doux morceaux perpendiculairement du calice au pédoncule, et le fruit
ainsi partagé, est enfilé en manière de chapelet; ou le suspend au plancher où il
sechc, sans devenir lilettc, et on le mange comme les pruneaux. On les emploie aussi
ù la fabrication du cidre.
Sou bois est très dur, et propre aux ouvrages qui exigent de la solidité; il est
recherché par les ébénistes, les menuisiers, les armuriers ; on l'emploie sur-tout pour
los parties des macliines qui sont exposées à de grands frottements, telles que des
pieces de pressoir, des outils de menuiserie, dos chevilles de moulins, etc.; mais il
est un peu sujet ù se tourmenter.