OÙ il est cultivé avec beaucoup de succès au jardin du roi. Le nom de Cedre du
Bussaco que les Portugais lui donnent vient du lieu où il a commencé à être
cultivé par les carmes du couvent de Bussaco. On pourroit racclimater facilement
dans le midi de la France. A Paris, comme cet arbre est plus délicat que
les Cyprès ordinaires, on ne pourroit guere le conserver que dans rorangeric.
5. CUPRESSUS disticha.
C. foliis linearibus , distichis, décidais ,
patentihus. LAM.
CYPRES à feuilles distiques.
C. il feiiilli; distif(ues, ailt'rs, et non persistantes.
CUPRESSUS disdcka. LI.VN. Spec. Plant. 1422. Ilort. Cliff. 499. Mux. Did. /,. LAM. Diet. oncy.
n" 7. Le Cyprès.
Ciiprcssusamericana. CATESR. Carol i . p . 11. tub. 11.
Cupressus virginiana, foliis acacia décidais. COMM. Hist, 1. p. 113. tab. 69. Du HAH. Arb. 1,
p. ig8. lab. 82. 4'
Cupressus virginiana, foliis acacias, cornigeroe , paribus et deciduis.Vuii^. A.hi\. 125. tab. 8/). f. 6.
Vulgairement Cyprès chauve; en anglois. Deciduous Cypress-irce, ou Bald-Cypre
A R I É T É S.
CUPRESSUS foliis erectioribus, siibmul- CYPKES à feuille
tifariis ramulis strictis. LAM. Encyc. rangs, à ranic-au
Cette variëtë est cultivée en Angleterre ; nous l'avons observée
droites
effilés.
plusieurs
jartlin de M, Ci-ls.
L e Cyprès distique est u n arbre très élevé dans la Virginie. Son tronc est fort
épais près de t e r r e , et diminue sensiblement jusqu'à la hauteur de six pieds, où
il est réduit aux deux tiers de la grosseur dont il est au p i e d , et s'éleve jusques à
soixante et quatre-vingts pieds. Son bois est rougeâtre , strié, paroissant sec lorsque
la seve de l'arbre ne circule plus. Feuilles linéaires , pointues , rapprochées les
unes dus autres, ouvertes et placées sur deux rangs opposés, planes , légèrement
arquées, et d'un verd gai. Fruit arrondi.
HABITE I.'Amérique septentrionale. Depuis plusieurs années il est naturalisé en
Europe. Nous en avons vu une belle plantation à Rambouillet.
USAGES. « Comme l'espece n® 4 f' Cupressus virginiana ) quitte ses feuilles
« l ' h i v e r , il ne convient point dans les bosquets de cette saison; mais on pourra
« l'employer pour garnir les parties basses des parcs. DUHAMEL. »
Catesby assure qu'il en existe à la Caroline de trente pieds de circonférence,
et q u ' o n en forme des pirogues d'une seule piece et d'une longueur étonnante.
Lepage Dupratz ( i ) le regarde comme étant encore plus précieux que le Ccdre.
Ce bois, diL-il, est presque incorruptible ; un arbre entier, trouvé à vingt pieds
de profondeur dans la t e r r e , où il pouvoit être depuis environ deux cents ans, étoit
encore très sain. Un habitant de la Nouvelle-Orléans avoit dans sa propriété un Cyprès
il feuilles distiques si gros , qu'on lui proposoit d'en construire deux pirogues j
chacune d'elles auroit pu porter soixante milliers pesant. Le bois de ce Cyprès est
léger, tendre, doux, et u n i ; il ne se fend pas do lui-même, mais on le travaille sans
p e i n e , et il ne se tourmente jamais. On l ' e m p l o i e , en Virginie , dans la charpente
et lu couverture des maisons ; à la Caroline et k la Louisiane, on en fait de belles
menuiseries. Son utilité est si reconnue qu'il devient même un ol)jet de commerce
intéressant.
Les feuilles, hachées et cuites, donnent un bain jaune pâle d'une odeur suave.
La laine y contracte en trois heures de bouillon un ton cannelle doré très riche
et solide : on n'obtient pas la juême couleur de l'écorce, quoiqu'elle soit d'un
beau rouge.
CuLTuuK. En 1748, M. le comte de Galissoniere envoya en France des graines
de ce Cyprès ; mais comme on ne savoit pas qu'il se plaisoit dans les lieux humides
et marécageux, elles furentperdues. M. Duhamel, ayant connu le terrain qui
leur convenoit, en envoya au Monceau, et les ilt semer le long d'une petite ri\icre,
où iisréussirent parfaitement bien. D'aprèsses observations et cellesde M. de IVIalesherbes
il est à propos de leui' choisir une terre formée de débris de végétaux, et iuondée
pendant une partie de l ' a n n é e , afin que les racines soient presque toujours dans
l'eau. En Amérique il préféré les climats plus chauds que froids ; on le trouve en
grande quantité dans la Caroline, la Floride, et la Louisiane ; mais on ne le trouve
plus dans la Pensylvanie, et encore moins au nord de cette province. Au Mexique
il s'éleve à une hauteur prodigieuse; et dom Ramyre assure que c'est p e u t - ê t re
l'arbre le plus gros et le plus élevé du monde entier: dans tout les climats il présente
une singularité remarquable : « I l sort, d'une maniéré singulière, dit Cate.shy,
c< à quatre ou cinq pieds autour de cet arbre, plusieurs chicots de différentes formes
« et grandeurs , quelques uns u n peu au-dessus de terre , et d'autres depuis un [)ied
« jusques à quatre ; les têtes rondes sont couvertes d'une écorce rougeâtre et unie ;
« les chicots sortent des racines de l ' a r b r e , et cependant ne produisent ni feuilles
« ni branches, car l'arbre ne vient que de semences. »
Ceux qu'on éleve en France depuis près de quarante ans offrent la même singularité.
« J'ai c r u , dit M. de Fougeroux, qu'en relevant de terre des racines de
« Cyprès, on donneroit l i eu à la formation de ces chicots ; mais depuis trois ans je
« n'ai pu réussir M. Il paroît que c'est une particularité do cet arbre de fournir
ces chicots ou protubérances ; et comme les racines no donnent point de boutons à
feuilles , que les protubérances ont à-peu-près la même texture que les racines où
elles prennent leur naissance , il ne doit pas être surprenant de les voir dénuées
de feuilles.
Cet arbre ne repousse ni du tronc, ni des racines, lorsqu'il a été coupé ; on l'obtient
rarement de marcottes, et jamais de boutures ; 0/1 le multiplie par les jeunes
pieds que l ' on fait venir d'Angleterre, ou de graines qui nous viennent do la Caroline
et do l a Virginie. Ou les seme au commencement du printemps à une exposition
ombragée, et dans une bonne terre de bruyere, que l'on a soin d'entretenir humide
au moyen de fréquents arrosements : elles germent ordinairement la même
année, mais quelquefois aussi les plants ne paroisscnt que la seconde. On doit les
abriter pendant i'iiiver lorsqu'ils sont jeunes; devenus forts, ils peuvent résister au
froid.
C est le seul des arbres résineux qui croisse entièrement dans l'eau ; quelques
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