BOO RETT! L A . BOULEAU.
.s'iuinonceauloiii parécrun cjiidcrme lisse, saline, d'une blancheuv ëclatanlc^
sou irone, bien nourri, ne le cède pres(pie point en élévation à celui de
nos grands arbres : il est droit, cylindri«pie, sans dirCormités et sans noeuds ;
11 ne pou.sse de branches (jue vers sou sommet : celles-ci se divisent eu rameaiLv
soii|)los, eiïilés, alongés, pcndans a\ec beaucoup de graces, lorsipi'ils
ne sont pas gênés par des arbres irop \oi.sius.
Tel est rasped agréable sous letpiel se présente notre Bouleau commun ;
mais né parmi nous , sans cesse sous nos yeux , il ne les Irappc que
médiocrement. Outre ces agrémens extérieurs, il a des allribuls (pii Un sont
])articuliers, et qui méritent égalemenl l'aiieniion du conlemplaleur de la
nature ci de celui (pii sait employer ses produclions aux usages de lu vie
sociale. Peu délicat sur le sol, le Jîoulcau végète passablemenl dans les craies
cl dans les terrains arides et jiierreiLX; il porte la fertilité et la \ie duns ces
contrées ([ui, par lit naltirc de leur sol, sembloicnl devoir cire frappés
d'une élernelle stériHlé. Peu d'uulrcs végétaux sont moins susceptibles des
imjn'cssions de l'air cl de la rigueur du froid. On le retrouve dans les Alpe,s,
au-dessus de ces régions où aiictui autre arbre ncpcul [)lus exister; il s'avance
jtisijues vers les glaces du pôle arctique; il est le seul, le dertiier que
produise le Groenland; mais il esl loin de parvenir, sur les montagnes glacées,
à celte élévation (|u'ilac(|uierl clans les climats |)lus lcmpércs:ce n'est plus alors
qu'iui arbrisFJeaubas, tortueux, rabotigri, de quelques pieds deliatil : àla vérilé
il acquiert en dureté ce tpi'il ])erd eu hauictn^ ; son bols n'eti esl que plus
j)ropre à être employé à divers uj;tensiles de ménage. Il s'y l'orme des lucuds
d'une subslauce rougeâtre, marbrée, légère, solide, ])oiut fibreuse, trcsreclierchée
des lourueiu's, ([uien labritpieiU des tasses, des boites elplusietirs
petits meubles agréables. Sou écorce, prestju'iucorruplible, présente des
faits bien étonnans ; souvent elle std)sisle seule et conserve encore â l'arbre
su figure, tandis que depuis long-lems le bois est mort et délruit de vétusté.
J1 est sorti des mines de Dworctzkoi, en Sibérie , uu morceau cxlrcnicmcnt
curieux de bois de boideau ferrugineux, que j'ai vu dans le cabinet de
I\I. Faujas-de-Si.-Fond (i) : toute la subsituice ligneuse esl eniièremeni converlic
en un fer Hmoneux, jaunâtre, tandis ([ue l'éjiiderme, d'iut blanc saliné
et luisant, existe encore ])arplaqties eu plusieurs endroits, parfaiiemeni bien
conservé, et sans être coloré par le f e r ; il seroit dil'Iicilc de irouvcr une pretivc
plus évidente de lu longue et surprenaïue conservation de celle pellicule si
légere, si délicate en apparence, et que les aiu-ieus ont cm])loyéc si
aviinlagcuscmenl pour l'écrilurc avant rinveiuion du papier; il e.st ù présimu'r
qu'elle doit son iuCorruptibiUlé à la substance résineuse el aronmli([ue ilont
elle est pénétrée.
D'après ce courl exposé des principaux j)hén()mèncs (juc présente le
Bouleau, d'après femploi intéressant que l'on peut faire dos <lilféreiUcs parties
(I) I;»sai de Géologie par M. F.^VJAS-UE-SX.-FOND, VUL. I. pag. 40G.