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dirai aussi, le peu de durée de la saison des champignons
dans une année, an comprendra l ’impossibilité
où j ’étais d ’étendre davantage mes observations et mes
analyses, surtout quand on saura que je me suis imposé,
comme règle, de n ’agir pour chaque analyse que
sur une seule espèce à lafo is, et de ne p ren d re que des
champignons en bon état et non piqués ou corrompus,
afin de ne pas fausser mes résultats, et de ne pas présenter
comme composées de matières azotées des substances
qui auraient emprunté leu r azote aux milliers
de larves qui abondent si souvent, comme on le sait,
dans les champignons bons ou mauvais.
On verra p ar l'examen de mes analyses que ces p roductions,
bien q u ’elles soient fort analogues par leur
composition, diffèrent néanmoins assez sensiblement.
J ’ai employé la même marche pour leur étude, et j’ai
obtenu des différences évidentes non-seulement dans la
quantité, mais aussi dans quelques produits. Dans
toutes ces expériences, j ’ai agi avec le plus d ’attention
possible, pour ne pas employer de réactifs chimiques
capables de modifier les produits immédiats; et si quelquefois
je m’en suis servi, ce n ’a été que lorsque j ’ai
pensé q u ’ils ne pouvaient plus être évités, par exemple
pour séparer les acides.
J ’ai pu, agissant ainsi, différencier d ’une manière
assez certaine quelques produits pour les présenter
comme nouveaux, tandis que, pour d ’autres, leu r p u rification
entraînait toujours des pertes de matières
considérables, ou leu r décomposition p a rtie lle ; en
raison du grand nombre d ’essais q u ’il m’a fallu faire,
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et de la pén u rie des matières premières, j ’ai dû m’attacher
aux caractères chimiques de ces produits, me
réservant d ’approfondir plus tard leu r étude.
Dans cette partie, certainement la plus importante
de mon travail, je me suis étendu, à dessein, sur les
manipulations auxquelles je me suis livré, convaincu
q u ’il ne peut qu’être utile de bien connaître comment
j ’ai agi, si l ’on veut répéter mes expériences; car c’est
le plus souvent faute de ne pas avoir suivi la même
voie q u ’on arrive à des résultats différents.
Dans ma recherche des poisons, je ne suis arrivé que
très-tardivement à quelque chose de concluant, la découverte
d’un alcaloïde dans l ’Am a n ù a bulbosa, différa
n t de l ’amaniline par des caractères bien tranchés.
Je regrette beaucoup que la petite quantité q u ’il m ’a été
possible d ’obtenir ne m ’ait pas permis de l ’étudier plus
complètement. Drus VAmamta muscaria j ’a.\ été moins
h eureux, bien que mes analyses me donnent les plus
fortes présomptions de croire encore à un alcaloïde
différent. Je n ’en puis toutefois donner les caractères,
p u isq u ’il m ’a été ju sq u ’à présent impossible de l ’isole
r. C ep en d a n t, malgré ce succès p a r tie l, j ’ai pu
montrer la possibilité de retrouver dans la majorité des
cas, avec un certain degré de certitude, dans les matières
vomies ou même dans les selles, l ’espèce, ou au
moins la section à laquelle le champignon appartient.
On trouvera enoutre, je l’espère, dans les autres
chapitres, quelques faits nouveaux pour la science.
Cependant je ne donne pas ce travail pour complet, loin
d e l à ; j ’en connais trop bien les lacunes. Non-seule