
et même nuisible. Je pense q u ’il faudrait se contenter
de décrire les espèces salubres, abondantes, les plus
agréables et les plus facilement reconnaissables, en un
mot celles qui sont le plus réellement et le plus h ab ituellement
en usage dans le pays, et qui s’y trouvent
sans interruption suivant les espèces, depuis le preuiier
printempsjusqu’à l ’e n tré e d e l’hiver, en y joignant celles
qui sont délétères et tous les caractères qui peuvent les
faire distinguer. On a déjà bien écrit sur ce sujet, les
ouvrages ne manquent pas, mais ils sont pour la p lu part
trop étendus et avec de si mauvaises planches,
q u ’elles peuvent elles-mêmes induire en e rreu r.
Il n ’entre pas dans mon plan d 'in d iq u e r les espèces
q u ’on devrait décrire ; elles doivent varier nécessairement
suivant les régions ; on les trouvera dans tous
les ouvrages qui tra iten t des champignons comestibles
e t v é n é n e u x . J’insisterai, surtout, sur la réduction du
nombre desespèces, sur la nécessiléde s’appesantir sur
les différences qui séparent les bonnes des mauvaises
qui peuvent se ressembler, et sur l ’importance q u ’il
y a de bien faire comprendre aux habitants que, parmi
l ’immense quantité de champignons q u ’on trouve
partout, le plus p rudent est de s’en ten ir au petit
nombre de ceux qui sont indiqués et choisis parmi
les plus agréables, les plus abondants et les plus sains.
L’ensemble de ces publications ferait connaître les
champignons usuels de la Franc e.
il serait encore fort utile de p ermettre, dans les marchés
des villes, la vente d’un plus grand nombre d espèces
sous la surveillance officielle d’une personne apte
à les reconnaître. Une telle permission aurait l ’avantage
de familiariser les habitants avec les champignons
comestibles ; et, comme il est impossible d ’espérer leur
apprendre les caractères botaniques, au moins les
ayant plus souvent sous les yeux, seraient-ils moins sujets
aux méprises.
Mais tous ces moyens ne valent pas encore, à mon
avis, le bien que ferait l ’introduction, dans les cours de
botanique, de leçons destinées à familiariser les élèves
avec les principales de ces productions. Une chaire de
cryptogamie, avec des herborisations, aurait le triple
avantage : 1" d’initier les médecins, les pharmaciens,
et toutes les personnes à qui ces connaissances seraient
utiles, à une partie de la science si négligée, que la
p lu p a rt, à moins d ’avoir fait des études spéciales,
ignorent complètement les caractères des espèces
usuelles ou vénéneuses, n ’ayant jamais eu occasion de
les étudier dans leurs cours ; 2" de répandre par toute
la France des connaissances précieuses par les secours
que les hommes qui sortiraient des écoles pourraient
donner, soit en in d iq u an t aux habitants les espèces
salubres, soit en les prévenant de funestes méprises ;
3“ de former enfin un plus grand nombre de personnes
à la connaissance de cette branche de la science, et par
conséquent de la tire r de l’infériorité où elle se trouve.
N’est-il pas malheureux, en effet, de voir que dans un
cas d’empoisonnement, on soit le plus souvent dans
l ’impossibilité de trouver dans l’endroit une personne
qui soit en état de désigner p ar son nom scientifique
l’espèce qui en est la cause? Le moment n ’est peut-être