
M!
Li
li t
7iT . .:
I V' ■'
'i
i 2!
?î
' i l
92 DES CHAMPIGNONS.
senté, et que dans un ragoût ou dans les matières évacuées
par les vomissements ou les selles, j’arrivais à
trouver des parcelles ayant les caractères anatomiques
des champignons, avec les filaments déliés et les grandes
cellules allongées qui caractérisent les amanites ;
si, de plus, dans le liquide passé avec expression dans
un linge peu serré, quand les matières sont liquides,
ou qu ’on aurait rendues telles en les étendant d’eau,
je trouvais , à l ’examen microscopique, des spores
courtement pyriformes ou arrondies, avec un apicule
très-sensible, et de la taille de celles de VAm. bulbosa,
j ’aurais de très-grandes probabilités pour croire à un
empoisonnement par ce champignon, probabilités qui
se changeraient en certitude, si dans les épluchures et
autres débris, je trouvais seulement quelques parcelles
qui m ’indiquassent la couleur et quelques-uns des
autres caractères qui appartiennent à cette espèce.
Dans les russules et les lactaires, je pense qu’on ne
peut arriver à reconnaître avec certitude que le seul
genre, puisque les spores n ’offrent pas ordinairement
de différences sensibles.
Je dois dire aussi que ces analyses sont très-délicates,
et qu’il faut une grande habitude de l ’anatomie
microscopique des champignons, pour distinguer avec
certitude les spores des leucocytes et autres corpuscules
organiques de diverse nature qui se trouvent dans
l’économie; qu ’il faut aussi une grande connaissance
des tissus cryptogamiques, et qu ’on ne doit asseoir son
opinion que sur une série d ’observations concluantes ,
une seule spore ne pouvant indiquer sûrement un empoisonnement,
attendu qu il n est pas rare de rencontrer
dans les déjections, de quelque nature qu’elles
soient, d’autres spores d’espèces différentes, qui certes
ont été ingérées involontairement. C’est ainsi que j ’ai
rencontré plusieurs fois, mais toujours isolées, dans
ces matièrés, des spores à'Helminthosporium, qui sont
assez reconnaissables pour n ’offrir aucun doute à 1 observateur.
J ’insiste surtout sur une série d ’observations concluantes,
parce que je pense que c’est là le seul moyen
de reconnaître l’utilité de ces recherches, qui pourraient
donner des résultats vagues, incertains et même
infidèles, si l ’on se bornait à un examen superficiel.