est-elle due à du quercitrin, que des travaux récents
font voir plus répandu q u ’oii ne le croit généralement.
On sait que les champignons tirent une partie de leurs
principes des détritus végétaux; il n ’y aurait donc rien
d ’étonnant que ce ne fût ce produit.
Examinons maintenant les solutions alcooliques qui
ont servi à précipiter la mycétide, et qui renferment
les parties solubles du suc dans ce menstrue. Elles
sont toujours troublées par un peu de mycétide et de
malate de chaux, que j ’ai séparés p ar le (litre. J ’ai distillé
la solution claire au b ain -m a rie pour eu re tire r les
trois quarts de l’alcool, et j ’ai évaporé le reste toujours
au bain-marie, ju sq u ’à ce que tout l ’alcool fût parti.
Il est resté alors un liquide b ru n foncé, d ’une saveur
acide sensiblement sucrée, mais aussi avec un arrière-
g oûtamer et nauséabond : je l’a ip ré c ip ité p a rd e ra c é ta te
de plomb en excès, et il s’est formé aussitôt un abondant
précipité qui a entra îné une grande partie de la
matière colorante. Après quelque temps de repos j ’ai
lîlti'é, lavé et séché le précipité que j ’ai conservé pour
la recherche des acides; j ’ai réuni ensuite toutes les
liqueurs, et précipité le plomb eu excès p a r l ’hydrogène
su lfu ré ; j ’ai lillré, puis chauffé pour chasser
l ’excèsdesultide hydrique, et séparé encore le léger dépôt
de sou Ire qui se forme souvent. La liqueur, qui n ’est
plus que légèrement colorée, est beaucoup moins acide
q u ’auparavant; elle contient cependant encore de l’acide
acétique provenant de la décomposition de l ’acétate
de plomb en excès, et un peu d ’acide citrique
provenant d’une petite quantité de citrate de plomb
CHAPITHE III. 31
dissous. Évaporée en consistance de sirop clair, elle
perd son acide acétique et cristallise promptement, si
on la laisse refroidir. Les cristaux qui se forment sont
des trémies qui apparaissent d ’abord à la surface et qui
finissent par s’enfoncer p ar leu r propre poids. Ceux
qui se forment à l ’in térieu r sont au contraire cubiques,
ou plus fréquemment en forme dé croix simple ou composée.
Ces cristaux, séparés des eaux mères qui en
donnent encore après des concentrations successives,
réunis et purifiés par de nouvelles cristallisations, ont
un goût salé très-prononcé et sont très-solubles dans
l ’eau. Leur solution n eu tre au tournesol précipite
abondamment par le n itrate d ’argent, et le précipité
blanc, lo u rd , caillebotté, se dissout très-facilement dans
l’ammoniaque. Elle précipite aussi par le bichlorure
de platine et par l ’acide tartriq u e avec lequel elle donne
un précipité blauc, grenu, abondant et lourd, soluble
dans la potasse et les acides. Ce sel colore en violet la
flamme du chalumeau. Tous ces caractères indiquent
clairement la présence du chlorure de potassium, qui
est si abondant, q u ’on le trouve môme eu gros cristaux
cubiques dans l ’extrait de ce champignon.
Les eaux mères cèdent par des cristallisations successives
presque tout leu r ch lo ru re. Évaporées à siccité à
une douce chaleur, on obtient un résidu qui, pulvérisé,
et traité à plusieurs reprises par de l ’alcool absolu et
bouillant, donne une liq u eu r parfaitement limpide
tant q u ’elle est chaude. On filtre bouillant. Il reste sur
le filtre une masse bru n e amorphe, qui est évidemment
un mélange de ch lo ru ie de potassium, de mycétide
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