
Hr
I'i
i. ii’
y r
Ifi
li
J tf; 'f fV- !
iliv
¡¡Ï”
‘y -
H r
*1 nin
’a été confirmé p a r un de mes parents qui a voyagé
dans une partie de cet empire, et qui, plein de goût
pour l ’histoire nature lle , a su se rendre compte de ce
qu il voyait. Cela seul dénoterait déjcà que cette espèce
y est considérée comme vénéneuse, et que p a r conséquent,
quelle que soit la différence de la température
moyenne de ce pays p ar rapport au nôtre, elle y possède,
comme chez nous, les mêmes propriétés. On
trouve encore, dans l ’histoire, que la veuve du czar
Alexis mourut empoisonnée par des champignons
(]u'on avait récoltés pour s ’en servir pendant le carême.
Bien q u ’on ne puisse rien préciser avec exactitude sur
cet accident, il est permis de supposer que cet empoisonnement
doit être attribué à des champignons ré coltés
dans le pays, et qui auraient, malgré la dessiccation,
conservé leur propriété vénéneuse. On rapporte
encore des exemples d’empoisonnement p ar les champignons
russes (fausse oronge) lors de la campagne de
Russie ( t ) . ’Loesel cite un empoisonnement de six personnes
en Prusse par cette espèce; nous avons en
France un assez grand nombre d ’observations analogues,
et il en existe d ’autres dans les auteurs de tous
les pays, qui prouvent son action identique. Maintenant
il est aussi connu que certains peuples, les Russes
principalement, mangent les champignons après les
avoir fait cuire dans de l ’eau acidulée avec du vinai-
¡. re, précaution qui est suffisante pour enlever au moins
en grande partie leurs principes vénéneux, et qui en
( t) E. V ad ro t, Em poisonnement p a r les champignons, d e P a ris,
19 ao û t (814.
CHAPITRE I t.
outre facilite considérablement la dessiccation q u ’ils
mettent à profit pour les conserver, en favorisant,
comme on le verra dans le chapitre IV, la sortie du
suc.
Si maintenant nous trouvons rapportés, par des
hommes éminents et dignes de toute confiance, des
faits négatifs concernant Y Amanita muscaria qui, au
point de vue qui nous occupe, tient le premier rang
p ar son action vénéneuse inconstante, car je mets de
côté l ’amanite bulbeuse et ses variétés, poison mortel
toujours et partout, à moins q u ’on ne lui ait fait subir
des préparations éliminatoires; si nous trouvons, dis-
je, des faits contraires, je pense q u ’il faut en chercher
la cause dans la manière dont ces végétaux sont apprêtés.
Ainsi Bulliard dit avoir mangé deux onces de
cette amanite crue sans en avoir été incommodé; mais
il dit aussi en avoir fait manger à des chiens et à des
chats qui périren t constamment. Schoeffer cite un cas
où il n ’y a pas eu d’accidenis. Mérat (1) dit avoir vu
des gardes du corps en manger sans en avoir été indisposés.
Depuis, dans une lettre intéressante (2), le
docteur Desmartis assure que, dans les environs de Bordeaux,
cette espèce est inoffensive et q u ’elle constitue
un mets délicat, a ttrib u an t celte innocuité à l ’influence
du terrain , et donnant à entendre, comme règle générale,
que les saisons, les climats, les terrains ont une
grande influence sur les espèces toxiques. Depuis e n -
(1) Mé rat, Flore des environs de P a r is , é d it., tom . I, p . 122.
(2) D e sm a rtis, Journal des connaissances médicales, t . V, 2“ ‘ s é rie
(I8 3 t à 1852).
f i
i l
if
ii:
il
«