
sence d ’une volva, d ’line certaine importance comme
caractère général, mais qui ne peut guère être appliqué,
car on cueille généralement les champignons sans attention,
en cassant le pédicule, comme on cueillerait
One fleur, et le caractère le plus important a disparu.
Bien connue des savants, cette volva est complètement
méconnue des amateurs, qui, s’ils voulaient la constater,
auraient bien de la peine à la trouver sur Y Am .
mappa, voisin du bulbosa et aussi vénéneux. On peut en
dire autant des pédicules bulbeux ou creux, caractères
que l ’on trouve aussi bien sur des mauvaises que sur de
bonnes espèces (une variété même de 1 A g . campestris
a constamment le pied bulbeux), et de tant d ’autres ■
caractères aussi variables.
Je ne suis pas le seul à réfuter ces caractères généraux,
bien d ’autres, avant moi, l ’ont fait plus ou moins, et
l’un des savants de notre temps les plus versés dans la
connaissance des champignons, et qui fait autorité, le
docteur Léveillé, dit positivement dans son bel article
Agaric (1) ; « Il est évident que de semblables caractè-
(( res ne peuvent être d ’aucune u tilité ; il faut,^pour
« manger des champignons, suivre la routine du pays
« q u ’on habite, on les connaître par leurs caractères
« particuliers, autrement on s’expose aux plus grands
« accidents. » Depuis cependant, et malgré 1 autorité
de ce savant, les,mêmes principes ont été posés. Je
pense que toute personne qui s’occupe sérieusement
de cryptogamie, reconnaîtra la bonne intention qui a
(I) L év e illé , DicO d ’hist. n a i .d e d ’O rb ig n y . P a ris , 1 8 4 9 ,1.1, p. 177.
fait indiquer ces caractères, mais la prudence veut que
l ’on n ’en donne pas, tant q u ’ils ne sont pas absolus. Or
ils sont tous trop sujets à des exceptions pour ne pas
être la cause de nombreuses e rreu rs ; et une seule erreu
r, comme je l ’ai dit précédemment, peut causer de
déplorables accidents.
D’ailleurs sera-t-on bien sûr que l ’amaieiir ne p re n dra
pas le plus souvent à la lettre les recommandations?
Ne regarde ra-t-il pas comme une friche, un pré, un
endroit qui, pour l’au teu r, ne serait q u ’une simple
clairière? S an ra -t-il bien re co n n aître l ’odeur vireuse
de l ’amanite bulbeuse? Lu un mot, comprendra-t-il toujours
bien la pensée de l’au teu r? Je ne le pense pas. D’un
autre côté, p eu t-o n espérer enseigner les caractères
botaniques à tous les amateurs? Evidemment non! On
se trouve donc dans l ’alternative, on d ’une défense absolue
de manger des champignons, crainte d ’accidents,
et alors retard dans l ’instruction des masses, et privation
d ’un aliment agréable et n o u rris sa n t; ou d ’une
permission, dans certaines limites, il est vrai, qui met
toujours en danger la vie de ses semblables.
Rejetant complètement, je le répète, les caractères
généraux comme dangereux pour la santé publique, ils
peuvent cependant être donnés sous la condition expresse
d’engager à faire vérifier, p a r une personne capable,
les espèces récoltées. Le but ne serait donc que
d ’empêcher les amateurs de recueillir une foule d ’espèces
dangereuses très-répandues, qui constitueraient
souvent leu r récolte entière. Ainsi, supprimant le superflu
des caractères généraux donnés ju sq u ’à ce jo u r,
B o u d ie r . 2