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d ’une innombrable quantité de Bacterium Termo.
Ces caractères des sucs sont communs à toutes les
espèces, sauf quelques variations peu considérables
dont les plus importantes sont l ’odeur et la couleur. La
réaction de l ’acide sulfurique ne se retrouve pas dans
les espèces que j ’ai examinées, il s’en faut même b e au -
' coup q u ’elle soit constante dans l ’espèce citée; quant à
leur action sur la liqueur cuprico-potassique, certains
sucs la réduisent dans le jeu n e âge du champignon,
mais non constamment ; la réaction a lieu au contraire
toujours, quoique à des degrés différents, quand ils ont
atteint tout leur accroissement.
J’ai pensé que ces différences entre les sucs des
champignons devaientêtre notées,et si j ’en fais mention,
c’est q u ’elles m’ont été d ’un très-grand secours pour
la recherche des principes constituants des champignons.
Les réactions étant presque semblables dans
toutes les espèces, je n ’aurai pas à m’étendre aussi
longuement sur leu r nature.
Après avoir retiré le suc du marc, j ’ai remarqué que
ce dernier possède, dans toutes les espèces que l’on
a soumises à une pression assez forte pour en déchirer
les cellules, une odeur forte, particulière, qui m’a rappelé
celle d’un champignon hypogé (le Melanogaster va-
riegatus) , et qui n ’a aucune analogie avec l’odeur p rimitive
du champignon. J ’ai ajouté alors au marc son poids
d’eau distillée après l’avoir divisé le plus possible, je l ’ai
pressé et j ’ai recommencé une fois encore cette opération,
j ’ai réuni les liqueurs au suc et j ’ai filtré. Le
liquide a passé lentement, mais a passé presque entièrement
limpide, après en avoir rejeté sur le filtre
les premières portions. J’ai obtenu une liqueur qui
contenaità peu près toutes les parties solubles à froid du
champignon, et que j ’ai mise bouillir dans une capsule
de porcelaine. Jai remarqué que peu de temps avant
l’ébullition cette liqueur s’est troublée, q u ’il s’est formé
un précipité caillebotté, et q u ’enfin, lorsque l ’ébullition
est survenue, elle s’est couverte d ’une légère écume
grisâtre. Retirée du feu et refroidie, il s’est fait au
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fond du vase un dépôt abondant de couleur grise, et
j’ai vu que la matière qui noircissait l ’écume n 'é ta it
que ce même produit entraîné par les bulles d a ir et
les globules graisseux, comme je m ’en suis assuré par
l ’éther. J ’ai jeté le tout sur un filtre, lavé le précipité
à l’eau distillée, et séché à une douce chaleur, puis je
l ’ai pulvérisé et traité à plusieurs reprises p ar l ’éther
et p ar l’alcool froid et bouillant. Ce principe a gardé
sa couleur brune , mais il a cédé une notable quantité
de matières grasses unies sans doute à un peu d huile
essentielle, car il n ’avait plus d ’odeur. Examiné avec
soin, il m ’a offert tous les caractères de l ’albumine
salie par une matière colorante qui accompagne presque
tous les produits obtenus. Cette albumine n ’est
pas la totalité de celle qui existe dans le champignon ;
' il en reste un peu dans le suc coagulé p a r la chaleur
et filtré, et plus encore dans le marc, soit dans les
cellules qui ne se sont pas déchirées, soit en combinaison
avec la cellulose.
Aussitôt que j ’eus exprimé le marc, et q u e je l’eus
traité p ar l ’eau, je le mis bouillir dans de l ’eau dis