
CHAPITRE V
S ym p tôm e s d e l ’em p o is o n n em e n t p ro d u it p a r le s A m m i ta bulbosa
e t muscaria, les la c ta ir e s e t le s ru s s u le s â c re s . — L ésions p ro d u ite s
d a n s les tissu s p a r ces c h am p ig n o n s . — E m p o is o n n em e n t p a r
u n m é la n g e d e ces d iv e rse s e sp è c e s ou de l e u r s a n a lo g u e s . —
Médicalion à su iv re d a n s le s em p o iso n n em e n ts p a r ces v é g é ta u x .
— S ym p tôm e s to x iq u e s e t lé s io n s d év e lo p p é s p a r c e r ta in s c h am p
ig n o n s in f é rie u r s .
digestion difficile, que beaucoup d’espèces sont coriaces
et par conséquent mal supportées par les estomacs délicats.
Dans ces cas, les symptômes se bornent à une
simple indigestion qui cesse généralement aussitôt que
les champignons ingérés ont été rendus..
Si les accidents, an contraire, sont causés par des
espèces vénéneuses, ils se développent avec une telle
intensité, une telle régularité, qu ’il n ’y a pas à se méprendre
sur le diagnostic, et que les remèdes que l’on
croit les plus salutaires doivent être employés sans hésitation
et à l ’instant même.
f
.■I t.
J ’arrive maintenant cà l’étude de la partie médicale
proprement dite, à l ’action des champignons vénéneux
sur nos organes.
On a pu voir dans les chapitres précédents que cette
action était connue des anciens et pourquoi les Romains
iivaient donné le nom de Fungi à ces productions végétales.
On a pu voir aussi que la gravité des accidents
qu’elles causent avait fâit chercher de tout temps les
moyens d’y remédier, mais que ces recherches sont
restées à peu près infructueuses. Je ne reviendrai donc
pas sur les premières notions que la science a possédées
chez les anciens et au moyen âge, ni sur le dérangement
que ces productions peuvent exercer dans
l ’économie lorsqu’on en mange outre mesure. Ce dérangement
que l ’on observe avec les aliments les plus
oi'dinaires de la vie et les plus inoffensifs, ne rentre pas
dans le cadre de mon travail. 11 est bon toutefois de
i-appeler que les champignons sont en général d’une
g l e r _ — ¡Symptômes »le l ’empoisonnement par l ’amanite
bulbeuse.
C’est cette action délétère des champignons que je
vais tâcher d’étudier ; je commencerai par l ’espèce la
plus pernicieuse, celle qui occasionne le plus fréquemment
les empoisonnements, l’amanite bulbeuse. Cette
espèce comprend plusieurs variétés ou espèce.s distinctes,
dontles principales sont ; \'A m . verna (oronge-
ciguë blanche de Paulet) ; VAm. cürina (oronge-ciguë
jaunâtre de Paulet); VAm. phalloïdes, Bull, (oronge-
ciguë verte de Paulet). Toutes sont vénéneuses au plus
haut degré. La première et la seconde surtout, par
leur ressemblance avec l’agaric de couche, sont ies
plus à redouter.
Leur effet est connu depuis Iongtemps.il y aplus de
deux siècles que J. Bauhin (1) écrivait : M o x enirn
(I) ITisloria p la n ia rum universalis. i6 3 i , t. 826.
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